<foo>
simply produces <foo>in the text).
<URL: http://somewhere.tld/ >
,
and it will be automatically made into a link.
(Do not try any other way or it might count as an attempt to spam.)mailto:
URI,
e.g. mailto:my.email@somewhere.tld
,
if you do not have a genuine Web site).
Apokrif (2022-11-17T11:44:29Z)
@Ilia: la conjugaison des *valoir (et, si je le souviens bien, des *seoir, *dire et *faire) relève du Club Contexte.
A noter cependant qu'il est facile de se souvenir qu'au subjonctif, EQUIvaloir se conjugue COMME "valoir" (et non comme "prévaloir").
Ilia (2022-11-15T22:22:29Z)
"Bon ben je décrète autoritairement qu'en français++, il est légitime de conjuguer «valoir», «revaloir», «équivaloir» et «prévaloir» sur le modèle de l'un quelconque de ces verbes en français (donc «-vaille» ou «-vale»)."
( https://www.twitter.com/gro_tsen/status/1592624703411453953#m )
Aha, quelle juteuse cannette de vers de terre !! (Expression de français++ ;-) )
Alors que dit le français++ au sujet des les formes suivantes ?
"je verrai" -> "je préverrai" (au lieu de "je prévoirai") ?
"je vis" (passé simple) -> "je pourvis" (au lieu de "je pourvus") ?
"vous dites" -> "vous interdites" (au lieu de "vous interdisez") ? Et aussi "nous maudisons", "vous maudites" du coup ?
"j'extrayai" (passé simple un peu bancal mais quand même attesté) -> "je trayai" ?
Que fait-on des participes passés "absous" et "dissous" d'un côté, et "résolu" de l'autre ? Et puis "exclu" et "conclu", mais "inclus" ?
Plus dur : admettrais-tu "nous répartons", "nous assortons", "nous asservons" ? Ou alors on reste quand même sur "nous répartissons", "nous assortissons", "nous asservissons" ?
Ilia (2022-11-15T21:37:39Z)
J'aimerais réagir par rapport à ce tweet : https://www.twitter.com/gro_tsen/status/1592594910599057408#m . N'ayant pas de compte Twitter, je me permets de le faire ici.
Je recopie le contenu :
"Confession : à chaque fois que je veux utiliser le verbe «valoir» au subjonctif, je dois vérifier si c'est «qu'il vale» ou «qu'il vaille» (pour ceux qui ont le même problème que moi: c'est le second).
Pourtant, le français est ma langue maternelle, et je ne crois pas le parler atrocement mal en général. Et ce n'est pas un problème d'orthographe, là: la distinction s'entend à l'oral (/kil.val/ ou /kil.vaj/?).
Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi je n'ai pas le même problème avec «falloir», qui a la même conjugaison (je dois souvent vérifier combien de ‘l’ il a, mais ça c'est orthographique, et la comparaison «valoir»/«falloir» l'explique). Je n'aurais jamais envie de dire «qu'il falle»."
Moi je comprends tout à fait pourquoi tu as ce problème avec "falloir" et pas avec "valoir". Ce phénomène - à savoir un radical spécifique au subjonctif, distinct de celui de la troisième personne du pluriel de l'indicatif présent - concerne seulement neuf verbes en français (et leurs composés) :
être, avoir, aller, faire, pouvoir, savoir, vouloir, valoir, falloir.
Et il est très clair pour moi que "valoir" est un peu un intrus là-dedans. Il serait à rapprocher surtout des verbes "pouvoir", "savoir", "vouloir" et "falloir" ; mais ces quatre derniers sont des verbes de modalité, alors que "valoir" n'en est pas vraiment un…
JBMSL (2021-11-19T15:50:59Z)
"Je plaide d'ailleurs coupable. À titre d'exemple, le chef de la cantine de l'école où je travaille a une telle orthographe « peu orthodoxe » : il écrit que le restaurant "à changer de nom" (sic) ou qu'on a constaté que "le tri manquez de rigueur" (re-sic). J'ai plus d'une fois plaisanté avec des collègues de sa… disons… créativité en la matière. C'est franchement con de ma part : ce n'est pas plus important que s'il ignorait la « bonne » façon d'adresser la parole à un comte."
Je ne suis pas d'accord avec ça : si, c'est plus important que de connaître la bonne façon de s'adresser à un comte. En fait, ce n'est pas l'écriture en soi le problème, mais le fait d'avoir une bonne ou une mauvaise orthographe (surtout en ce qui concerne les questions grammaticales) est largement corrélé à la "conscience" de la langue (le fait d'avoir conscience de la façon dont les mots sont reliés les uns aux autres, de leurs fonctions les uns par rapport aux autres), et c'est ce point qui permet d'avoir une pensée complexe, de saisir les nuances dans les discours, etc.
MartinShadok (2018-07-13T10:06:43Z)
Merci pour cette entrée ! Comme toujours très agréable à lire et très pertinente.
C’est un sujet assez complexe, et j’avoue changer d’opinion régulièrement à ce propos. Je ne vais donc pas essayer de donner un avis tranché : il changerait au fil de mes réflexions.
J’aimerais par contre réagir sur l’affirmation « La compatibilité mutuelle est une vertu en informatique ». Elle me semble être une très mauvaise métaphore. Telle que je la comprends, elle affirme que deux logiciels utilisant un protocole (format de données ou autre) similaire devraient pouvoir être interopérables. Je suis d’accord avec cela. Par contre, si je la traduis dans la métaphore de la langue, je dirais « Deux locuteurs d’une même langue (ou d’un dialecte d’une même famille de langue) devraient pouvoir communiquer » et certainement pas « Deux locuteurs de deux langues différentes devraient pouvoir se comprendre ». En informatique, cette seconde phrase se traduirait par « Si un logiciel attend un protocole (format de donnée, etc.) et qu’il en reçoit un autre, il devrait faire son possible pour le comprendre »… et cette affirmation est souvent pointée du doigt comme une mauvaise pratique ! Si un navigateur attend de l’HTTPS et reçoit de l’HTTP, il va mettre un avertissement ; si un fichier de données sensibles ne respecte pas la spécification du format de donnée (par exemple un hash qui ne correspond pas…), on va au moins mettre une erreur indiquant un fichier « corrompu » ou « réparé ». Bref, on va clairement indiquer que quelque chose de pas clair est arrivé.
Mais bon, tout cela ne me convainc encore toujours pas. Je pense que la bonne métaphore de la langue en informatique, ce sont les langages de programmation. Et là, il faut que je donne du contexte. J’ai participé à la (au début d’une, plutôt) spécification formelle (en Coq, pour ceux qui connaissent) de JavaScript et de R. Le résultat a été assez impressionnant : jamais personne (à ma connaissance en tout cas) n’avait formalisé des langages aussi compliqués. La raison est que ces deux langages appliquent le principe suivant : à peu près n’importe quelle suite de caractères bien parenthésée est un programme « correct » en JavaScript ou en R (j’exagère, mais pas tant que cela). Ces langages de programmation sont associés à énormément de procédures pour convertir des types en d’autres, souvent très complexes. Cela a une conséquence désastreuse : très peu de gens sont capables de prédire avec certitude le résultat d’un programme aléatoire JavaScript ou R. (Bien entendu, la sous-classe effectivement utilisée par les programmeurs est mieux comprise.) Ceci est vu comme quelque chose d’hautement problématique par beaucoup de gens, en particulier ceux qui viennent du monde typé. Si quelqu’un venait me proposer une « évolution » de OCaml dans lequel on ajouterait des conversions implicites de type à la JavaScript ou R, je partirais en courant : ce qui fait la force d’OCaml et des autres langages typés, c’est justement sa capacité à ne pas accepter n’importe quel programme.
Maintenant que le contexte est donné, je peux donner mon argument. :-) Si on file la métaphore, l’anglais, c’est un petit peu le JavaScript : un langage où on accepte un petit peu toutes les juxtapositions de mots, sans trop savoir comment l’autre interlocuteur va les comprendre. (J’adore les exemples de « I see her duck » ou « The police helps terrorist attack victims », mais un exemple peut-être plus problématique est probablement « dynamic language analyse ».) Je ne vais pas dire que le français est l’équivalent de l’OCaml, ça serait mentir. Mais prenons l’espéranto : cette langue est typée (étant donné un mot, on sait si c’est un adjectif, un substantif, etc. et donc on sait à peu près comment l’utiliser dans une phrase, même sans savoir son sens). Si quelqu’un viendrait me proposer d’accepter que l’on puisse utiliser la gramaire anglaise pour cette langue, je partirais en courant, pour la même raison que plus haut.
L’espéranto est ici un bon exemple, d’ailleurs, parce qu’elle évolue rapidement. « Parc » se dit habituellement « Publikĝardeno ». Sauf que si on suit l’espéranto de Chuck Smith (qui vient des États-Unis, et qui a mené les cours d’espéranto sur Duolingo… et donc influencé pas mal de nouveaux locuteurs), on va apprendre « parko » à la place. Lorsque j’ai entendu ça pour la première fois, ça m’a fait bizarre : puisque que « parki » signifie « se garer », le sens normal de « parko » est à peu près « l’acte de se garer ». (À peu près, parce qu’on pourrait dire qu’en fait c’est plutôt « parkado » qui fait cela. Tout dépend où et quand on a appris l’espéranto ☺ (Techniquement, je pense que « parko » signifie traditionnellement une instance de cet acte alors que « parkado » décrit l’action générale. Bon, on s’en fiche, en fait ☺)) Sauf que dans le contexte, « parko » avait clairement le sens de « publikĝardeno », donc on s’est compris ☺ Actuellement, « parko » s’est vraiment imposé comme « publikĝardeno » (et on utilise « parkado » pour l’action de se garer). Bref, c’est une langue vivante, et il faut accepter ses évolutions pour pouvoir continuer à discuter avec les autres locuteurs ☺ Cependant, on remarque que le typage a été conservé : on a bien pris « parko » et pas « parc » (ce qui n’aurait eu vraiment aucun sens : le -o indique que c’est un substantif).
J’avais vu une étude de linguistique qui indiquait que naturellement, les langues ont souvent tendance à se complexifier. Je comprends donc en partie les prescriptivistes qui veulent combattre cela (dans un but de rendre la langue plus facilement appréhensible (c’est quoi l’adjectif pour « capacité d’apprentissage » ? Je ne supporte pas cette irrégularité (« lernebla » en espéranto)) et donc éviter un impérialisme liguistique, surtout si la langue est utilisée dans un contexte scientifique ou international). (Par contre ceux qui veulent absolument conserver des vieilleries inutiles de la langue parce que c’était la norme, je ne comprends vraiment pas.) L’exemple de l’espéranto me paraît intéressant car la langue est actuellement très simple (bien que très expressive !), et ses locuteurs ont tendance à vouloir conserver cette simplicité. Je me souviens par exemple de quelqu’un qui utilisait « bojfrjendo » a la place de « koramiko »… il ne s’est clairement pas fait des amis, et personne ne l’a jamais suivi : le terme « koramiko » est compréhensible par n’importe qui qui connait ses deux racines, alors que l’autre impose de connaitre de l’anglais. Par contre, celui qui utilisait « malsaluton » à la place de « ĝis la revido » a reçu des sourires : il a vraiment créé un nouveau mot compréhensible à partir du reste de la langue, avec un sens très similaire. Bref, les évolutions sont acceptées, mais on refuse de casser la régularité sur un caprice de quelques locuteurs.
Bon, forcément, je suis parti dans toutes les directions. J’espère au moins avoir aider au débat de manière constructive ☺
mummy (2018-01-16T13:56:33Z)
L'orthographe est une chose, la langue en est une autre : voilà qu'il est question de supprimer le passé simple, trop compliqué pour les petites têtes actuelles…c'est un temps pour "l'écrit" et non pour "l'oral", et qui écrit encore de nos jours sinon des SMS en pseudo-phonétique ???
jonas (2018-01-05T23:30:32Z)
To clarify the definition, is the community described in Lois Lowry's ''Giver'' linguistic prescriptivist? The most relevant story can be found in chapter 7, where the community rules insist that Asher spoke incorrectly, even though they understand what he meant.
> “All of us in the community know and enjoy Asher,” the Chief Elder began. Asher grinned and scratched one leg with the other foot. The audience chuckled softly.
>
> “When the committee began to consider Asher's Assignment,“ she went on, “there were some possibilities that were immediately discarded. Some that would clearly not have been right for Asher.”
>
> “For example,” she said, smiling, “we did not consider for an instant designating Asher an Instructor of Threes.”
>
> The audience howled with laughter. Asher laughed, too, looking sheepish but pleased at the special attention. The Instructors of Threes were in charge of the acquisition of correct language.
>
> “In fact,” the Chief Elder continued, chuckling a little herself, “we even gave a little thought to some retroactive chastisement for the one who had been ''Asher's'' Instructor of Threes so long ago. At the meeting where Asher was discussed, we retold many of the stories that we all remembered from his days of language acquisition.”
>
> “Especially,” she said, chuckling, “the difference between snack and smack. Remember, Asher?”
>
> Asher nodded ruefully, and the audience laughed aloud. Jonas did too. He remembered, though ht had been only a Three at the time himself.
>
> The punishment used for small children was a regulated system of smacks with the discipline wand: a thin, flexible weapon that stung painfully when it was wielded. The Childcare specialists were trained very carefully in the discipline methods: a quick smack across the hands for a bit of minor misbehavior; three sharper smacks on the bare legs for a second offense.
>
> Poor Asher, who always talked too fast and mixed up words, even as a toddler. As a Three, eager for his juice and crackers at snacktime, he one day said “smack” instead of “snack” as he stood waiting in line for the morning treat.
>
> Jonas remembered it clearly. He could still see the little Asher, wiggling with impatience in the line. He remembered the cheerful voice call out, “I want my smack!”
>
> The other Threes, including Jonas, had laughed nervously. “Snack!” they corrected. “You meant snack, Asher!” But the mistake has been made. And precision of language was one of the most important tasks of small children. Asher has asked for a smack.
>
> The discipline wand, int he hand of the Childcare worker, whistled as it came down across Asher's hands. Asher whimpered, cringed, and corrected himself instantly. “Snack,” he whispered.
>
> But the next morning he had done it again. And again the following week. He couldn't seem to stop, though for each lapse the discipline wand came again, escalating to a series of painful lashes that left marks on Asher's legs.
Bo (2018-01-05T17:33:40Z)
Le français était choisi vers la fin du Moyen-Âge pour rédiger les contrats, parce que son orthographe était plus précise, au point de ne pas pouvoir confondre les choses, quand bien même le vocabulaire anglais est bien plus vaste que le français.
Si l'on veut que le français reste une langue potentiellement importante, il faut donc que toute simplification orthographique permette de conserver toutes les subtilités (ver / verre / vers)…
L'ambassadeur du bon usage (2018-01-04T12:37:55Z)
Les disputes sur la langue française sont délicieuses ! Pourquoi vouloir nous priver de cette guerre innocente et tellement gratuite en répudiant toute orthographe et toute grammaire ?
Halte aux mauvais divorces !
xavier (2018-01-04T08:21:04Z)
Cigaes : Ben oui et c'est bien pour ça que je hais le style SMS et les textes avec une fôtes tous les deux mots. Ma lecture rapide à le défaut de massacrer souvent les noms propres pour la simple raison qu'il faut les lire au sens du "b a ba" (sauf pour les nom triviaux comme Martin).
Je ne sais pas comment j'ai appris à lire et je me demande à quel âge on passé d'une lecture "b a ba" à une lecture globale….arf…je crois que pas mal de monde n'y passe jamais.
Bref, *pas touche à mes codes correcteurs chéris et à la musique de la langue*.
ooten (2018-01-02T19:31:36Z)
C'est assez naturel de considérer que l'apprentissage puis l'utilisation de la langue soit une prescription vu que c'est grâce à nos maîtres et maîtresses qu'elle nous est enseignée au début, en dehors du cadre familial et amical. Après effectivement au collège et encore plus au lycée, on lit bien des classiques qui dérogent à bien des égard à un prescriptivisme particulier. L'idéal ça serait de se faire comprendre, et même sans faire de fautes syntaxiques ça n'est toujours pas évident, sur des idées un peu élaborées.
Autre touriste (2018-01-02T18:43:48Z)
Tu soulèves un point vers la fin, mais je pense que tu ne le creuses pas assez : le prescriptivisme n'est pas un phénomène exceptionnel, à part du reste de l'usage. Il participe à l'évolution de la langue, par exemple par hypercorrection, ou par le choix d'un registre/dialecte plus ou moins prestigieux par un locuteur qui en maîtrise plusieurs.
Un descriptiviste naïf qui prétendrait que ce n'est pas bien de considérer un dialecte comme inférieur à un autre, et qu'il faut décrire les phénomènes linguistiques sans les juger, se contredit : les locuteurs, justement, peuvent considérer certains usages inférieurs à d'autres et le descriptiviste n'a pas à leur donner tort. On peut bien sûr penser que c'est socialement nuisible, mais il ne s'agit plus de la langue.
Cigaes (2018-01-02T11:06:43Z)
xavier : pour employer une grille de lecture informatique, la lecture est un cas où on veut maximiser le débit alors qu'il y a une latence élevée (le retour des yeux en arrière pour relire un mot). On sait que dans cette situation, les codes correcteurs d'erreur sont souhaitables. L'orthographe joue ce rôle.
Régis (2018-01-02T10:55:26Z)
Je ne sais pas si tu étais enrhumé ou ronchon mais je m'étonne de ta tolérance descriptiviste, vu que, d'ordinaire, tu ne t'appliques guère ces principes de permissivité lexicale et grammaticale. Peut-être serais-tu moins laxiste si on s'en prenait aux mathématiques, avec une volonté simplificatrice et égalitaire, avançant par exemple, comme le père Ubu, que "pour reproduire des parallèles, il faut en faire des horizontales, autrement dit les faire coucher ensemble"…
xavier (2018-01-02T09:09:38Z)
J'ai un problème avec un texte contenant trop de fautes d'accord : il m'en impossible (ou presque) de le lire *vite* car il faut "décoder" chaque accord fautif. Les oublis de 's' ne posent pas de problème mais les "er/é" si.
Je n'ai pas de problème avec les régionalismes quand ils participent à la richesse de la langue. Par contre, j'ai un problème avec les régionalismes qui massacrent la richesse et la précision de la langue. Exemple : Utiliser "savoir" au lieu de "pouvoir". Quand qlqn m'explique qu'il a eu un problème avec l'administration et "qu'il n'a rien su faire", je suis désolé, mais son message ne passe plus. Il avait essayé. Il avait su tenter qqch. Par contre, pot de terre contre pot de fer, il n'a rien pu faire. Le pire étant qu'il ne voyait pas le problème à toujours utiliser "savoir".
Enrichir par la diversité, oui, bien sûr, c'est une langue vivante.
Massacrer la description du réel NON.
jonas (2018-01-02T00:22:17Z)
> Parfois cette idée est poussée jusqu'à imaginer un « génie » de la langue (qui descend sans doute sur la coupole où les Académiciens sont réunis comme l'Esprit Saint doit descendre sur le Sacré Collège réuni en conclave).
Am I to understand that spirit as the analog of the Book containing the most beautiful proof of each mathematical theorem, of which the concept is usually attributed to Erdős?
> On parle parfois de « licence poétique », mais cela suggère l'idée répugnante que les écrivains ou les poètes auraient droit à ces « licences » qui seraient interdites au commun des mortels.
On the contrary, I do believe that good poets have such a license, and that this view is compatible with linguistic prescriptivism. My rationale is that the rules we normally consider are simplified guidelines that help us mere mortals use the language correctly, but some poets understand the more sophisticated rules, the ones closer to the above mentioned spirit, and so they know when they should deliberately disobey those simple guidelines.
> voyez par exemple les gens qui prétendent que « le futur » ne devrait pas avoir en français le sens de « l'avenir » ou que « réaliser » signifie « rendre réel » et jamais « se rendre compte »
You should probably link <URL: http://www.madore.org/~david/weblog/d.2011-11-27.1968.html > from here.
> je ne veux pas parler d'éducation
Besides education, there's another case when the potential authority of the Academy has a tangible effect on people's everyday life. The Magyar Tudományos Akadémia decides what given name a person can have in the official documents issued by the government of Hungary. They maintain a list of given names permitted, as well as decide on whether to allow each addition requested by someone who wants to use a name that haven't been used before. (There are exceptions for when someone already uses a name in papers issued by a foreign government, or when the one who decides the name for themself or their child is a citizen of a foreign country, or when that person claims to be a member of certain ethnic minorities.) This authority is sometimes controversial. The people who support such an authority are the analog of prescriptivists, who argue about the decadence of modern people and how they abuse their children by giving them supposedly unreasonable names.
Did your article deliberately not want to talk about this authority? Does the Académie française even have such a role?
Frank Wolff (2018-01-01T09:58:52Z)
>Quatrième malentendu : le prescriptivisme n'est pas un jugement moral
A cet égard, comment situez-vous les prescripteurs de l’écriture inclusive ?
Typhon (2017-12-31T02:05:45Z)
<<Il y a néanmoins un point sur lequel le descriptivisme rencontre, sinon ses limites, du moins un certain débat interne : c'est la question de la prééminence donnée au locuteur natif.>>
J'ai pas tout lu mais je veux réagir là-dessus parce que c'est juste pas vrai. La question de savoir l'importance du locuteur natif est pas directement liée au fait d'être descriptiviste.
L'importance qu'on donne ou non au locuteur natif intervient quand on fait la description de la langue, mais en soi elle ne pose pas de problème vis-à-vis du fait d'adopter une posture descriptiviste.
<< Si un touriste demande "où se trouve le rue de Rivoli ?", est-ce du français correct ?, ou, si la question précédente n'a pas de sens, est-ce simplement du français ? >>
Eh bien je dirais que la deuxième question n'a pas vraiment beaucoup plus de sens que la première. Les langues sont des objets flous, c'est pratiquement la première chose qu'il faut savoir dessus. Elles n'ont pas nécessairement de grande cohérence interne et les règles dégagées par la description linguistique sont nécessairement des idéalisations parce qu'il n'est pas possible d'étudier l'idiolecte de chacun (et en linguistique on est en train d'apprendre à quantifier ces idéalisations).
En ce qui concerne le locuteur non-natif qui apprend la langue, on appelle la grammaire particulière qu'il emploie un "interlangue" et il y a beaucoup de littérature linguistique qui est consacrée à la description des interlangues parce que c'est un sujet d'intérêt capital pour les gens qui s'intéressent à l'enseignement et à l'apprentissage des langues (sujet qui peut sembler intrinsèquement prescriptiviste mais l'étude des interlangues a un intérêt au-delà de ça, sur le plan cognitif par exemple).
<< L'ennui, c'est qu'un locuteur natif, ce n'est pas quelque chose de parfaitement bien défini, et il y aurait quelque chose d'ironique pour un descriptiviste à rejeter l'intuition de Samuel Beckett ou Milan Kundera sur la langue française alors que les prescriptivistes les considèrent certainement comme faisant partie des « bons auteurs » qui définissent le « bon usage » >>
Je ne vois pas trop où est l'ironie dans la mesure où un descriptiviste cohérent se moque éperdument de ce qui peut constituer le "bon usage" pour un prescriptiviste.
<<si le grammairien se prend pour un juriste plutôt qu'un biologiste, la question devient celle de savoir d'où il tire son autorité.>>
Ben, de son cul.
Et y a rien qui me fait autant rire que des prescriptivistes sur internet qui brandissent l'académie française tout en disant des choses qu'elle-même ne dit pas, et tout en écorchant certaines des règles parmi les plus élémentaires dans les lois grammaticales qu'ils prétendent imposer aux autres.
<<Le français est singulièrement bien placé pour servir de marqueur social : ce n'est pas que sa grammaire soit plus compliquée que celle de beaucoup d'autres langues, mais il est particulièrement riche en règles (ou inflexions) « muettes », c'est-à-dire qu'elles ne se manifestent qu'à l'écrit>>
Décrire les choses de cette façon, c'est déjà faire la fleur de considérer que "le français", c'est le "français écrit". On pourrait aussi bien considérer que le vrai français c'est le français oral standard de la vie de tout les jours, dont des temps entiers ont disparu (subjonctif, passé simple), où de nouveaux temps sont apparus (futur proche composé en "aller"), où le pronom atone de première personne du pluriel est "on" et pas "nous", etc…
Et le français écrit est cette langue morte bizarre qu'on enseigne aux écoliers alors que plus personne ne la parle depuis le XIXe siècle.
Ça peut paraître une attitude un brin extrême, mais une fois admis que les frontières entre langues dans le temps et l'espace sont de simples conventions descriptives qui n'ont pas plus de réalité tangible que les frontières entre les pays et même encore moins, je ne vois pas de raison de concéder a priori aux prescriptivistes que le français de l'école est "le français", alors qu'ils ont déjà bien trop tendance à y voir le meilleur français voire le seul français valable.
Voilà, je reviendrai peut-être sur le reste plus tard.
Dyonisos (2017-12-30T23:06:54Z)
toujours dans même veine, je vois bien l'intention de ne pas parler d'éducation mais les thèses simultanées d'une absence d'ancrage juridique de la question et de son insertion dans le processus scolaire c'est pour moi l"obscure clarté" du post, intéressant comme toujours dans l'ensemble (à part la remarque TRES rapide et à mon sens TRES contestable sur le niveau scolaire).
Richard Wakefield (2017-12-30T13:46:45Z)
@Ruxor : Merci pour cette entrée comme toujours très intéressante. Concernant la putative baisse du "niveau en orthographe", je me permets de t'exhorter à lire attentivement la note suivante, publiée l'année dernière par le ministère, qui me semble tout de même assez édifiante : <URL: http://cache.media.education.gouv.fr/file/2016/07/5/depp-ni-2016-28-performances-orthographe-eleves-fin-ecole-primaire_658075.pdf/ > (source : <URL: http://www.education.gouv.fr/cid23433/les-performances-en-orthographe-des-eleves-en-fin-d-ecole-primaire-1987-2007-2015.html/ >
Dyonisos (2017-12-30T11:55:01Z)
Il y a du juridique dans l'orthographe, assez même socialement canalisé. Quand tu écris "de même si vous enseignez le français en primaire ou collège en France, vous n'êtes peut-être pas libre d'écrire comme vous le voulez dans l'exercice de vos fonctions", il ne faut pas oublier non plus que l'enseignant mettons de français n'est pas libre non plus de noter l'orthographe dans les dictées selon sa fantaisie, qu'il met des notes qui conditionnent des trajectoires scolaires. Un élève ne viendra jamais contester son O dans un tribunal car il sait que ça fait partie juridiquement de la fonction du professeur. De même si un employé envoie un document truffé de fautes de syntaxe grossières à un client important (pour qui connaît un peu les copies des lycées, la multiplication des subordonnées sans la proposition principale dans une même phrase devient un banalité dans certains endroits) et qu'il est viré, je pense que dans bien des situations ça pourrait être compté comme faute grave etc. Il y a du juridique dans la prise en compte par l'assurance maladie de la dyslexie etc…
grasyop (2017-12-30T11:34:46Z)
Je ne suis pas sûr d’approuver l’anarchisme linguistique : l’or ski faux lyre lait frase de foies, sa deux viens râpe hideux mens paix ni bleu ! Même si on n’est pas comte. Les conventions, mêmes lorsqu’elles sont arbitraires, ont le mérite de faciliter la communication.
Je me souviens t’avoir lu écrire quelque chose du genre : on peut écrire comme on veut, du moment qu’on le fait consciemment. Et je suis tout à fait d’accord avec ça. Mais justement, je vois trop de gens écrire par exemple « sa » à la place de « ça », et de toute évidence ils le font par pure négligence (de l’orthographe, et de leur interlocuteur).
An (2017-12-30T09:09:43Z)
Merci de cette entrée.
Quelques points en plus :
* les correcteurs orthographiques qui ne proposent pas la différence entre «classique» et «réformée» permettent d'avoir des textes avec une double-orthographe pour un seul mot : apparaitre / apparaître. Ça pique les yeux.
* Je conseille vivement la lecture de “L'orthographe en crise à l'école” d'André Chervel <URL:https://www.google.fr/search?q=9782725628059> qui explique les circonvolutions de l'histoire de l'orthographe, et en particulier l'idée que l'orthographe a énormément bougé pour que les Français puissent *lire* (exemple typique : le remplacement de plusieurs S non prononcés par des accents circonflexes), et qu'il faudrait simplement aujourd'hui se dire que les Français devraient aussi pouvoir *écrire* leur langue sans apprendre des listes d'exceptions horribles. Par exemple, il propose que nous fassions comme les espagnols, les roumains, les portugais et les espagnoles : écrire filisofie, et pas philosophie. Ça me rassure de voir que des gens réfléchissent en-dehors des postures «ouhlala c'était mieux avant».
* Un copain polonais m'a expliqué (mais je n'ai pas pu vérifier) qu'une dictée était prise par les politiciens polonais chaque année et que leurs fautes étaient publiées au journal. (Quelqu'un pour confirmer ?)
* Une théorie personnelle : plus il y a de prescriptivistes dans un environnement scolaire donné, plus on observe une incapacité des étudiants à s'exprimer aisément dans une langue *étrangère*. Il est assez courant par exemple de constater que les anglais ne corrigent pas les français sur leur anglais, mais que les français passent leur temps à faire semblant de ne pas comprendre, ou à reformuler la phrase pour corriger imperceptiblement une erreur de grammaire, de prononciation, etc.
JML (2017-12-30T04:29:13Z)
« qu'il aurait du écrire/dire » On garde le chapeau sur dû…
Je vais regretter la disparition de tous ces chapeaux farfelus que je trouve jolis. (Exercice de poésie amusante : écrire quelques vers remplis de chapeaux.)
Une bonne partie des nouvelles règles va me simplifier la vie par contre.
Pour moi « malgré que » est du français normal. Ça devait se dire quand j'étais petit.
« Argüer » m'est bizarre, j'ai dû l'apprendre à l'écrit et donc j'ai pris l'habitude d'« arguer ».
« ce n'est pas plus important que s'il ignorait la « bonne » façon d'adresser la parole à un comte. »
Bon, l'importance dépend du contexte… En tout cas c'est un phénomène différent. Certaines personnes ont beaucoup de mal à adopter une orthographe qui corresponde à la grammaire, y compris des personnes pointues scientifiquement qui font des confusions de base (qu'elle/quelle, ou -é[es]/-er). Je me demande ce qu'il y a comme exemples chez des informaticiens ou matheux, si leur déficit cognitif influe sur le choix de leur domaine de compétence voire présente des avantages.
Il y a peut-être moyen de rendre objectives des recommandations orthographiques en se basant sur des études cognitives de la population.
« malgré les efforts des vieux râleurs pour faire croire qu'autrefois « on » écrivait mieux et « on » faisait moins de « fautes d'orthographe », c'est surtout qu'autrefois moins de gens écrivaient parce que moins de gens avaient la possibilité d'écrire »
Je suppose que cette affirmation pourrait être vraie ou fausse selon la manière dont on la précise…
Avant la 2ème guerre mondiale le taux de succès au certificat d'études d'une classe d'âge était d'environ 50%. Si l'on compare la performance médiane en orthographe et calcul en 1935 (à la limite du certificat) et en 2017 (bachelier avec de la marge), je parie sur 1935… 2017 gagne évidemment sur les derniers déciles, illétrés voire non-francophones (mais patoisants) en 1935.
L'ambassadeur du bon usage (2017-12-29T22:17:27Z)
Guy Le Roux de Bretagne (1912-2017) qui est mort au mois d'août dernier à 104 ans rappelait la prééminence du Français dans les usages diplomatiques.
l'ancien diplomate nous a rappelés « aux valeurs de la France et de la langue française, si riche, si poétique, si expressive, la langue des ambassadeurs, et pas seulement au siècle des Lumières. »
Il dresse un sévère constat : « Aujourd'hui, les ambassadeurs ne sont plus des médiateurs… Ce ne sont plus que des observateurs. Et nos hommes de pouvoir échangent entre eux dans une langue indéfinissable, ni anglais, ni américain, un mélange insipide des deux. L'Europe d'aujourd'hui doit se rappeler de ces langues qui l'ont faite : la langue hellénique de la Grèce antique, le latin de la Rome antique, les langues hispaniques et la découverte du Nouveau monde, le français et le siècle des Lumières. Sans oublier l'allemand, la langue de Goethe, et l'anglais, la langue de Shakespeare. »
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/les-sables-dolonne-85100/guy-de-bretagne-vit-pour-et-par-la-langue-francaise-4409614
zEgg (2017-12-29T22:01:43Z)
Il a raison le chef de dire que "le Tyran Réactionnaire des Idiomes manquez de rigueur" puisque tu as cru voir là une erreur. Estime toi heureux qu'il te vouvoie, il y a des descriptivistes qui sont plus violents avec les prescriptivistes de ton acabit.
Arnaud Spiwack (2017-12-29T19:31:49Z)
Je crois que je suis passé à côté d'un phénomène fascinant de la culture française: quelle est cette histoire de « nostalgie de la IIIe République » à laquelle tu fais référence plusieurs fois dans la première partie de ton article ?