Comments on Quelques concepts d'économie monétaire

Vicnent (2024-05-03T17:38:10Z)

Economiste en chef de la Maison Blanche : "Le gouvernement américain ne peut pas faire faillite parce qu'il imprime sa propre monnaie"

Journaliste : "Mais pourquoi le gouvernement emprunte-t-il la monnaie qu'il imprime lui-même ?"

et bien il est incapable de répondre…

mai 2024 (je mets la date pour ceux qui viendraient à lire ce commentaire dans 20 ou 30 : c'est à la fin du mandat de Biden, juste avant que Trump soit réélu, dans 6 mois)

<URL: https://x.com/Raph_Bloch/status/1786367963420835889 >

simple-touriste (2013-01-30T02:25:37Z)

" Mythe nº3 : les banques prêtent l'argent qu'on dépose chez elles. Ce n'est pas vrai, l'argent prêté par les banques est créé lorsqu'elles émettent un prêt "

Sûr et certain?

(Bonus : source?)

Ruxor (2013-01-09T00:07:14Z)

@Nick: (Je me suis permis de changer l'entrée de rattachement de ce commentaire, ça me semble plus à sa place ici. Pour mémoire, il était initialement rattaché à <URL: http://www.madore.org/~david/weblog/2012-04.html#d.2012-04-02.2029 >.)

Je trouve surtout que la règle selon laquelle l'Administration américaine devrait obtenir du Congrès une autorisation spéciale pour contracter des dettes est aberrante (je ne sais pas si elle est techniquement contraire au 14e amendement de la Constitution, on peut discuter pour savoir s'il y a différence entre « dette » et « obligation », mais en tout cas elle est stupide) : à partir du moment où le Congrès a autorisé des dépenses, il me semble que ça doit donner *ipso facto* l'autorisation d'encourir la dette impliquée par ces dépenses.

Et dans la mesure où cette règle est totalement stupide, la façon de la contourner me semble se défendre assez bien. En tout état de cause, une pièce d'un téra dollars serait quelque chose de tellement jouissif (j'essaie de dire "badass") que rien que pour ça j'espère que ça se fera.

Nick (2013-01-08T23:06:18Z)

Je prends ce billet, dont j'ai l'impression qu'il constitue le dernier à parler de finance et/ou d'économie, ne fût-ce que marginalement, comme prétexte pour te poser une question.

La question est simple : tu penses quoi de la pièce à 1T$ ? (https://en.wikipedia.org/wiki/Trillion_Dollar_Coin)

jean (2012-01-27T01:41:15Z)

Voici quelques compléments sur votre présentation de la chose:
_Le principe 3 que l'on trouve certes dans toutes les présentations est un peu trompeur. Lorsqu'une banque paye un employé ou même des fournitures de bureau, elle crée aussi de la monnaie. Les règles de la comptabilité en partie double font que cette création de monnaie s'accompagne d'une augmentation des actifs ou à défaut d'une diminution des fonds propres. Une vision plus exacte de la création monétaire est qu'une banque reconnaît vous devoir de l'argent, en général parce que vous lui promettez de rembourser cette somme à une date ultérieure.
Ce qui limite la création monétaire d'une banque, c'est d'abord les demandes de conversion en monnaie centrale et en monnaie des autres banques, chose qu'elle ne peut limiter que si elle inspire confiance (d'où la nécessité d'avoir des actifs de bonne qualité) et d'avoir une réserve d'actifs liquides pour satisfaire aux besoins résiduels. Après, la réglementation joue effectivement un rôle.
_L'observation sur le rapport monnaie centrale/M3 est plus grand que 1/50 (1/100 depuis quelques jours) ne signifie pas que les réserves obligatoires ne sont pas saturées. Ce qui compte, c'est le ratio monnaie centrale détenue par les banques sur la monnaie soumise aux réserves. Et d'après la BCE, elles sont quasiment saturées <URL: http://sdw.ecb.europa.eu/reports.do?node=100000135>.
_Les réserves obligatoires ne sont plus le régulateur de la création monétaire dans les pays développés, même si l'Eurosystème a choisi de les conserver de façon assez symbolique. Les mécanismes suivants sont en revanche beaucoup plus contraignants:
*les obligations de fonds propres (ratio de Cooke puis accords de Bâle). Pour simplifier, pour 100€ écrits au bilan, la banque doit avoir 8€ de fonds propres. Dans les faits, le montants de fonds propres que la banque doit conserver dépend de la nature des actifs.
*les décotes appliquées pour les opérations de rachats par la banque centrale (repo haircut). Lorsque la banque centrale prête 100 euros à une banque, cette dernière lui donne en gage un actif d'une valeur (100+décote) euros jusqu'au remboursement du prêt. Si la décote était nulle, la banque pourrait refinancer intégralement auprès de la banque centrale.
*Enfin, de tout temps, la demande du public en monnaie centrale (par exemple lorsque vous allez au distributeur de billets) limite la quantité de monnaie produite.
_Sur le fait que les réserves obligatoires ne soient plus vraiment utilisées, les raisons sont de deux ordres:
*les réserves obligatoires sont un résidu de l'histoire. Lorsque la monnaie était indexée sur l'or, il fallait qu'il y ait suffisamment d'or pour couvrir d'éventuels retraits. Maintenant que la monnaie centrale peut être créée à volonté, il n'y a plus lieu de s'inquiéter d'une éventuelle pénurie. Certes, les banques peuvent malgré tout se retrouver dans une situation d'illiquidité, mais obliger les banques à détenir de grandes quantités de monnaie centrale ne fait que déplacer le problème vers la banque centrale (cf point 2).
*la banque centrale doit faire des placements beaucoup plus conséquents, et on considère que le rôle d'une banque centrale n'est pas d'être une banque d'investissement mais de maintenir la valeur de la monnaie.
*c'est une taxe sur la détention de monnaie, car les réserves sont en général peu rémunérées. Or les taxes, ce n'est pas le domaine de la politique monétaire mais plutôt celle de l'état.
_On ne peut pas dire que les BCN soient individuellement infiniment solvables. En revanche, il est assez clair que si l'une d'elle se trouvait insolvable, la BCE ferait en sorte qu'elle puisse effectuer les paiements nécessaires en attendant que le pays hôte la recapitalise. De toute façon, compte tenu de la faible autonomie de chaque BCN, il est peu probable que cela arrive.

Ruxor (2011-12-23T12:52:47Z)

@BrunoNation: Non, une banque ne peut pas déposer les contreparties de ses prêts comme réserve à la banque centrale, elle doit y déposer de l'argent « banque centrale » (qu'elle obtient généralement en l'empruntant, mais du coup la banque centrale contrôle bien la quantité qu'elle en émet). Les prêts des particuliers ne forment pas normalement des contreparties acceptables pour la banque centrale (sinon, ils pourraient emprunter directement auprès d'elle…).

BrunoNation (2011-12-23T01:57:31Z)

David, j'ai certainement mal compris ta démonstration : "Cette obligation de réserve est ce qui limite la quantité de monnaie que les banques — autres que les banques centrales — peuvent créer."

--> le coefficient base de réserve/obligation de réserve me paraît ne limiter rien du tout, si le banque peut déposer en réserve sa contrepartie qui est nécessairement égale au crédit qu'elle a distribué … Je suis une Banque, un mec me demande 500 K euros, je les lui donne en inscrivant à mon actif les 500 K euros de créance (il a signé ! ), et je mets en réserve 10K euros de cette contrepartie (la promesse) sur le compte de la banque centrale …. je peux continuer comme cela indéfiniment sauf …

--> s'il existe une seconde contrainte sur l'activité de crédit :

1) cela peut être un autre ratio imposé aux banques commerciales qui limiterait la création monétaire combiné au précédent, comme par exemple un ratio de type crédit/fonds propres

2) soit une limite provenant de la préférence pour la liquidité (en effet, dans ce cas, je suis limité par le fait que l'argent sort du jeu des écritures entre banques pour se transformer en billets et pièces, l'évaporation par la matérialisation en somme) mais à condition que la banque soit contrainte à une obligation de réserve sur le passif de sa comptabilité, car si elle peut transférer les contreparties, les créances, elle ne serait pas limitée par cette contrainte de préférence pour le cash .

--> bref pour limiter le processus de création monétaire, soit il y a un ratio supplémentaire soit la nature de la réserve est plus restrictive et porte sur une fraction du passif pour permettre à la contrainte, évaporation en monnaie sonnante et trébuchante hors comptes bancaires, de jouer.

Il y a deux autres processus que tu as expliqués qui ne me paraissent pas logiques non plus, mais je ne suis pas économiste …

Cyril (2011-12-21T08:23:52Z)

Merci beaucoup, enfin je commence à comprendre quelquechose à la monnaie.

Vicnent (2011-12-20T15:26:58Z)

Wep, encore un bel exercice de vulgarisation.

On n'oubliera pas non plus d'aller lire les pages wikpédia du sujet (Portail Finance), qui permettent, avec d'autres mots, d'autres exemples, etc d'avoir deux versions (mais dont le fond est identique, du moins faut il l'espérer) des mêmes explications, ce qui permet de prendre encore plus de recul.

Ruxor (2011-12-19T21:14:38Z)

@hijodelachingada: Je pense que c'est parce que la réserve obligatoire est une contrainte qui n'est pas saturée : le rapport entre l'agrégat monétaire M3 et la "monnaie de base" créée par la BCE est de l'ordre de 6 à 8, alors que la contrainte de réserve le limite à 50. Donc cette obligation de réserve ne doit pas avoir d'influence directe immédiate sur M3 (par contre, ça en a certainement sur d'autres choses). C'est juste le mécanisme qui est important. Par contre, la banque centrale a plein d'autres leviers plus subtils, et elle en fait abondamment usage.

Sinon, je trouve un peu pénible de ne pas pouvoir écrire un article, aussi technique fût-il, sur l'économie ou la politique, sans que les libéraux, les finsdumondistes ou d'autres classes de trolls religieux viennent déposer leur caca dans mes plate-bandes. Si vous voulez juste réciter vos leçons apprises par cœur, trouvez-vous des blogs à commenter qui soient en sympathie avec ces idées, et arrêtez de lire le mien.

Dilbert (2011-12-19T08:47:52Z)

Concernant l'objectif d'une banque centrale, malgré tous les beaux principes affichés, c'est bel et bien d'être au service du pouvoir politique (sinon on se demande à quoi servirait d'avoir un tel monopole monétaire, alors que les banques commerciales pourraient très bien émettre leur monnaie).

Ce qui manque dans ton analyse, c'est le lien avec la dette publique des états et le rôle capital qu'y joue la banque centrale :

http://www.wikiberal.org/wiki/Dette_publique

hijodelachingada (2011-12-19T01:15:00Z)

Si j'ai bien compris la banque centrale a deux leviers pour réguler la masse monétaire : la réserve obligatoire et les taux directeurs. Pour quelle raison seul le second semble-t-il employé ?

BCM (2011-12-18T21:49:39Z)

Toutes mes félicitations et remerciements pour cet exposé très utile pour nous aider à comprendre certains mécanismes fondamentaux. A lire très attentivement.

nameornick (2011-12-17T22:40:02Z)

Petit ajout, désolé: j'ai oublié de mentionner la source principale de zerohedge pour être complet, à savoir cet excellent article de Christopher Elias (de l'agence Reuters) <URL: http://newsandinsight.thomsonreuters.com/Securities/Insight/2011/12_-_December/MF_Global_and_the_great_Wall_St_re-hypothecation_scandal/ >

Par ailleurs je loue tes efforts de vulgarisation, c'est le genre de choses que l'on devrait enseigner à tout citoyen. D'ailleurs, les nouveaux programmes 2011 de SES de première en parlent un peu et c'est tant mieux (voir la fiche 4.3 ici <URL: http://eduscol.education.fr/cid56734/ressources-pour-les-ses-en-serie-es.html > bien sûr moins précise que ton texte) mais tous les autres (scientifiques, littéraires, techniques) passent encore à côté, et c'est bien dommage.

nameornick (2011-12-17T17:39:18Z)

Oui, ton article c'est l'aspect visible, régulé. Et maintenant, pour voir comment l'on s'y prends pour contourner les contraintes (et nous donner des sueurs froides) en bidouillant la notion d'actif, il faut regarder du côté des "re-hypothecations": un premier coup d'oeil en 2010 quand on pensait que le pire était terminé <URL: http://www.ft.com/cms/s/0/112ff210-a62b-11df-9cb9-00144feabdc0.html >, et l'article technique du FMI cité dedans <URL: http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2010/wp10172.pdf >

Mais, justement, non: arrivée de la crise des dettes souveraines, et maintenant une synthèse d'articles d'il y a 10 jours toujours sur ce sujet (la mise en page de zerohedge est un peu criarde, mais il cite les chiffres et sources qui importent ici) <URL: http://www.zerohedge.com/news/why-uk-trail-mf-global-collapse-may-have-apocalyptic-consequences-eurozone-canadian-banks-jeffe > à la lumière de la faillite retentissante en octobre dernier du broker MF Global (justement suite à des pertes sur les dettes Européennes), et dont on s'est aperçu par ailleurs à cette occasion qu'il utilisait l'argent de ses clients (1.2G$ ont disparu) <URL: http://en.wikipedia.org/wiki/MF_Global#Bankruptcy_protection > Le monde de la finance est tout à fait charmant…

bidibulle (2011-12-17T14:42:58Z)

>Ruxor

Je te suggére de lire L'argent, mode d'emploi de Paul Jorion, qui présente un point de vue assez original sur la question.

Ruxor (2011-12-17T11:42:37Z)

@Touriste:

Sur le premier point, j'avais effectivement oublié de clarifier la façon dont fonctionne l'émission des billets. J'ai ajouté une petite note à ce sujet : l'idée est qu'à chaque fois qu'une banque centrale de l'Eurosystème émet un billet, elle contracte une dette (par l'intermédiaire de la BCE) vis-à-vis de toutes les autres banques centrales de l'Eurosystème (BCE comprise), qui compense la dette représentée par ce billet.

Pour le deuxième point, ça dépend ce que veut le fournisseur, je suppose. S'il a une compte chez cette banque, la banque va simplement augmenter le solde du compte du fournisseur (côté passif) : mais comme elle n'a aucune contrepartie à inscrire à l'actif pour cet argent, elle va devoir déduire la même somme de ses bénéfices (côté actif), donc on ne peut pas dire que ça ne lui coûte rien (même lorsque c'est la banque centrale : elle aussi impute sur ses bénéfices la paye de ses employés, les travaux qu'elle fait faire, etc.) ; bien sûr, dans le cas d'une banque commerciale, cette augmentation du compte du fournisseur compte aussi pour l'obligation de réserve. Si le fournisseur a un compte ailleurs, alors la banque va passer par le même mécanisme de compensation que tout autre virement, ça revient au même que créer un compte temporaire et faire un virement ; idem s'il demande à être payé en espèces.

Sur le troisième point, je n'ai pas les idées très claires. Je pense que l'idée est que la banque centrale du Kosovo fonctionne comme une banque centrale au sein du Kosovo, mais n'est pas infiniment solvable puisqu'elle utilise l'euro : elle peut autoriser la création d'euros au Kosovo, mais ces euros ne seront compensables contre des « vrais » euros que dans la mesure où elle a les réserves suffisantes à faire valoir auprès de l'Eurosystème.

®om (2011-12-17T09:12:13Z)

Eh bien, ça c'est une explication complète (que j'ai juste survolée pour le moment).

Par contre, tu ne donnes pas ton avis sur la légitimité d'un tel système : qu'en penses-tu ? Notamment à propos du problème des intérêts manquants et de l'équité/justice :
http://blog.rom1v.com/2011/12/comprendre-le-mystere-de-largent-et-le-probleme-des-interets-manquants/

Touriste (2011-12-17T03:16:11Z)

Merci pour ce tres clarifiant billet. J'ai quelques questions sur des points extremement anecdotiques, posees a toi-meme ou aux autres commentateurs.

* "selon la banque centrale qui les a émis" ecris-tu pour expliquer les lettres sur les numeros des billets de banque. Peux-tu preciser un peu ? L'exemple du Zorkmidstan, qui n'est pas une union monetaire, ne suffit pas a la comprehension du scenario. Concretement, si LCL a besoin d'un billet de cent euros pour satisfaire un client, je suppose qu'elle le commande a la Banque de France. Par quelle chaine d'operations comptables le montant des billets circules augmente-t-il en consequence au passif de la Banque d'Estonie ?

* la banque commerciale X fait une operation banale, disons acheter un nouveau fauteuil pour son agence de Trifouillis. Sous quelle forme paie-t-elle concretement son fournisseur ? L'agence de Trifouillis a-t-elle un compte courant aupres de la banque X permettant a son directeur de signer un cheque ? (Dans lequel cas le compte en question n'est pas une creance sur la banque mais un truc un peu different). Ou paie-t-elle systematiquement par virement, et si oui comment ce virement s'impute-t-il en comptabilite ?

* de facon que j'imagine plus ou moins marginale (peut-etre pas si marginale pour le dollar US) il doit y avoir des comptes en euros ou en dollars dans des banques commerciales exterieures a la zone euro ou a la zone dollar, disons au Kosovo pour fixer les idees. Je comprends bien ce qu'est un euro-Eurosysteme ou un euro-LCL mais qu'est un euro-Mafioso Bank Kosovo Company ? Comment ces euros sont-ils integres au systeme de compensation ?


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