À l'épisode précédent j'avais écrit un programme de calendriers. J'ai rajouté quelques fonctionnalités à ce programme, dont la plus importante — mais je n'en parlerai pas plus ici — est une capacité très limitée à lire des fichiers iCal pour ajouter les événements contenus dedans directement sur le calendrier ; j'ai aussi un tout petit peu nettoyé le source et ajouté quelques commentaires, donc il est maintenant vaguement regardable (vous pouvez le télécharger ici, je rappelle).
La version précédente calculait déjà les phases de la Lune (la
magie étant due
à Astro::MoonPhase
,
pas à moi) : je me suis dit que ce serait une bonne idée, du coup,
d'ajouter aussi les indications des saisons. Donc j'ai commencé par
ajouter des formules (venues d'Emacs, qui lui-même les tire de
Meeus, Astronomical Algorithms, 1991) pour
indiquer le début du printemps, de l'été, de l'automne et de l'hiver
(le programme les calcule à une ou deux minutes près, mais n'indique
que le jour parce que je n'ai pas trouvé de façon commode de faire
figurer l'heure sur le calendrier : c'est donc une réduction assez
idiote, vu que le jour ne varie guère que de un ou deux ; mais peu
importe). Puis je me suis demandé quel symbole utiliser pour figurer
les saisons : je ne voulais pas écrire un mot entier pour des raisons
de place et aussi de symétrie avec les phases de la Lune. Je me suis
un peu gratté la tête et finalement la réponse m'est apparue de façon
évidente : utiliser le signe du Bélier (♈︎) pour le printemps
— ce qui est d'ailleurs assez standard —, celui du Cancer
(♋︎) pour l'été, celui de la Balance (♎︎) pour l'automne
et celui du Capricorne (♑︎) pour l'hiver. C'est d'autant plus
séduisant que ces symboles sont, graphiquement, assez beaux à voir (du
moins je trouve).
Forcément, ça donne un petit aspect astrologique au calendrier, et du coup vous devinez la suite : tant qu'à indiquer le début des quatre saisons avec les signes astrologiques qui leur correspondent, autant aller jusqu'au bout et indiquer les douze signes.
J'en profite pour prendre un peu la défense des
astrologues. Pas pour leur vaste fumisterie qui est de prévoir
l'avenir ou le caractère des gens ou que sais-je encore, avec la
position des planètes, mais sur un point très précis concernant la
précession
des équinoxes. Parce que pour les astrologues, le début du
Bélier, disons, c'est précisément l'équinoxe de printemps (pas
seulement pour les astrologues, d'ailleurs : le premier point du
Bélier
, terme qui s'utilise plus en anglais qu'en français, c'est
bien l'équinoxe de printemps), et les douze signes du zodiaque sont
ensuite une division régulière de l'écliptique (c'est ainsi que le
début du Cancer est le solstice d'été, le début de la Balance
l'équinoxe d'automne et le début du Capricorne le solstice d'hiver).
On se moque souvent des astrologues parce que quand ils disent que le
Soleil est dans le Bélier ce n'est pas que le Soleil apparaît dans
la constellation du Bélier : mais il faut se dire qu'on a
juste choisi le nom de Bélier
pour le premier douzième de
l'écliptique à un moment où ça correspondait, effectivement, à cette
constellation, que depuis les équinoxes ont précessé faisant que le
premier point du Bélier (l'équinoxe de printemps, donc) est en fait
dans la constellation astronomique des Poissons, mais qu'on a conservé
les noms. Ce n'est pas grave : ce sont juste des noms arbitraires
pour les douze douzièmes de l'écliptique, pas pour les
constellations. (D'ailleurs, l'écliptique coupe treize
constellations, pas douze, puisqu'il y a un bout
du Serpentaire qui
est dessus ; et les douze constellations qui restent ne sont
certainement pas également réparties.) Ce n'est pas
important, et c'est un reproche idiot à faire aux astrologues
(alors qu'il y en a d'autres bien plus pertinent) que d'avoir fixé
leurs signes par rapport aux équinoxes plutôt que par rapport aux
étoiles fixes : ce n'est pas qu'ils sont ignorants de la précession
des équinoxes (enfin, ils le sont peut-être, mais ce n'est pas une
preuve), mais plutôt qu'il est raisonnable de considérer le début du
signe par rapport à un événement vaguement significatif comme le début
d'une saison.
Tout ça pour dire que les douze signes du zodiaque il faut les
imaginer comme douze saisons : au lieu de diviser l'année en quatre
parties égales (enfin, pas tout à fait égales en temps, mais égales
sur l'écliptique), autant rendre hommage à cette tradition et
emprunter ces jolis symboles et la diviser en douze (ne dites
plus la fin du printemps
, dites les Gémeaux
). Et mon
calendrier figure ces douze saisons à côté des phases de la Lune, des
jours fériés français et de tout un tas d'indications geeks comme la
date julienne ou diverses
dates ISO. Le
calendrier David Madore 2008 est ici (par contre, pour les
illustrations avec des beaux messieurs nus,
demandez ailleurs ).