Ce soir je suis allé revoir Le Prestige : il est rare que je retourne voir un film au cinéma (les prix sont, il faut bien le dire, assez prohibitifs, surtout quand on n'est plus étudiant), mais la constuction sophistiquée du Prestige, que j'ai énormément aimé la première fois, m'a convaincu de le revoir. Je préfère ne pas en dire plus sur ce film, s'il y a des gens qui ne l'ont pas encore vu, parce que je pense qu'on l'appréciera d'autant plus qu'on est ignorant de ce dont il est question : je me contenterai de le recommander à ceux qui aiment les intrigues compliquées et savamment construites, un peu à la façon d'Agatha Christie ou d'Isaac Asimov.
Après ça j'ai dîné dans un restaurant japonais (un faux, cette fois-ci, où on mange du sushi et où les serveurs parlent chinois), ce qui a été l'occasion pour moi, une fois de plus, de m'étonner de ce mystère profond de la vie : mais où les restaurants japonais se fournissent-ils en glace au thé vert ? J'adore ce parfum de glace, et il semble n'exister, dans cet Univers, que dans les restaurants japonais (et encore, pas tous). Je ne comprends pas pourquoi les grandes marques industrielles, comme Häagen-Dazs, Carte d'Or ou autres, n'ont pas ajouté ce goût à leur répertoire…
En attendant le métro pour rentrer, je regardais la carte du
réseau : ce n'est pas comme si je ne la connaissais pas bien, j'en ai un chez moi, mais maintenant ils
affichent fièrement le tramway ; comme si on n'avait pas déjà bien
compris qu'il ouvrait au public dans une semaine, ce nouveau tramway
figure et sur la carte du réseau métro
et sur
la carte du réseau bus
(et aussi sur la carte
d'Île-de-France). Je le prendrai peut-être pour aller au parc André Citroën ; mais ce qui me
semble, à moi, autrement plus important que le tramway, c'est le fait
que le métro restera bientôt ouvert une heure de plus le samedi
soir (c'est enfin arrivé).
Dans le métro, je me suis étonné d'un autre des mystères profonds
de l'Univers : pourquoi les publicités dans les wagons sont-elles si
différentes de celles qu'on voit sur les quais (ou partout ailleurs
dans la ville) ? Notamment, pourquoi y voit-on tellement d'offres
pour des cours particuliers à domicile (mais il n'y a pas que ça : il
y a aussi les cours d'anglais Wall Street
Institute — dont je me demande ce qu'ils valent
vraiment —, les dernières expositions de la Cité des Sciences,
parfois des assurances du style SOS Malus,
les solutions de stockage une pièce en plus
, et encore quelques
autres, plus la presse people sous forme de
bandeaux accrochés au toit). Le marché du cours particulier doit être
vraiment juteux, j'imagine. Ici il s'agissait d'une pub dont le
visuel me semble particulièrement grotesque, montrant un visage qui
est celui d'un enfant sur une moitié et celui de Victor Hugo
âgé sur l'autre, avec un slogan pas tout à fait aussi ridicule que
votre enfant aussi peut être Victor Hugo
mais presque : outre
que cette pub est nulle, je trouve que l'image est presque
effrayante.
Je pensais me coucher tôt : en ce moment non seulement je dors beaucoup trop (jusqu'à treize heures par nuit, et après ça je suis encore fatigué), mais j'ai aussi tendance à me coucher tard. Seulement, alors que je tournais dans la rue pour rentrer chez moi, je me suis rappelé que je devais absolument faire quelque chose au bureau, ce soir impérativement. Certes, l'ENS n'est pas du tout loin de chez moi (environ 20′ de marche), mais je me serais bien passé de cet aller-retour inutile dans le froid (si j'y avais pensé plus tôt, j'aurais pu au moins sortir du métro à un arrêt plus judicieux). Je donne un séminaire jeudi après-midi et je commence déjà à paniquer parce que rien n'est prêt et que j'ai mille choses à faire d'ici là ! Et demain, j'ai encore un rendez-vous chez le dentiste, le matin qui plus est.