Comments on La Beauté et la douleur

ln (2005-11-11T18:17:00Z)

Même si ça ne t'est pas d'un très grand réconfort, tu peux te dire qu'il y a sûrement des tas de gens qui aimeraient avoir ta capacité à comprendre les choses rapidement et qui savent bien qu'ils ne l'auront jamais. Et pour savoir ce que tu as fait de ton adolescence, hé bien la réponse n'est-elle pas dans ton autobiographie ? Alors tu as peut-être des regrets et tout, mais c'est pas facile d'avoir le beurre et l'argent du beurre, et tu admettras que les deux phrases précédentes ne sont pas indépendantes.

Ruxor (2005-11-07T22:05:06Z)

Bah je ne me trouve pas spécialement moche, hein. En tout cas pas suffisamment pour que je puisse soupçonner que c'est la cause de problèmes…

gratyn (2005-11-07T21:51:30Z)

A la place de se morfondre sur la beauté des autres, il est possible de devenir beau (ou quelque chose d'approchant):
<URL: http://www.gymlouvre.com/ >

Anonymous Coward (2005-11-07T17:39:41Z)

Ne l'oublies pas : tu es grec, je suis romain.
Tu parles beauté, je ne sais parler que guerre et sang.
Tu es logique, je suis pragmatique.
Tu es courageux, je suis pusillanime.
Tu t'indignes de l'absurdité du monde, je m'y plie.

Une fois de plus nos avis divergent. Je n'y vois aucun inconvénient.

Rappelle toi juste qu'il y a une horde de barbares, bornés et violents là dehors, pour qui le sexe entre garçons est un tabou. Tu n'en as que faire, je le sais bien, et tu n'hésites pas à faire voler les tabous en éclats. Mais je te préviens, les barbares n'apprécient guère d'être dérangés. Je ne le sais que trop, on m'en a voulu pour bien moins que ça.

Et pendant longtemps je m'en suis ouvertement moqué, de ces gens. Mais leur regard sur moi a changé. Même ceux que je croyais me comprendre. Et finalement j'ai plié. A contre coeur. Et même comme ça ils ne m'ont pas pardonné. Les choses ne sont jamais redevenues comme avant, comme au Lycée où il suffisait de jouer au foot ensemble pour être potes.

Mais tu as raison : tu es un grand garçon maintenant.

Ruxor (2005-11-07T16:57:28Z)

Moi j'ai surtout l'impression que le problème n'est pas tant dans ce qu'on dit que dans la manière dont on le dit. Je crois que vraiment *personne* ne s'offusquerait qu'on lui dise qu'il est « très beau » (resp « très belle ») ; c'est différent de « bon à baiser », quand même ! Autrement dit, il y a une différence substantielle entre aborder une fille dans la rue en la sifflant et en lui disant « j'ai envie de te niquer » ou en faisant une révérence et en disant « Mademoiselle, pardonnez-moi d'avoir l'impudence de vous dire que vous êtes une des plus ravissantes créatures que j'aie jamais rencontré ».

Pour le message que j'avais initialement laissé passer et que j'ai supprimé ensuite, mon idée était que l'auteur était bien identifié donc que c'était lui qui prenait la responsabilité de ces propos, mais après coup je me suis dit que les gens et les lois étaient tellement crétin(e)s qu'on risquait, effectivement, de me faire porter la responsabilité. Je devrais peut-être mettre un avertissement proéminent comme quoi le modérateur/éditeur n'accepte aucune responsabilité pour aucun des messages publiés ici (malheureusement, de nouveau, des gens et des lois crétin(e)s risqueraient de rendre nul un tel avertissement). Dans le doute, donc, j'ai effacé (mais à regret).

phi (2005-11-07T16:15:11Z)

À mon avis, un directeur préfère qu'on dise ici de lui qu'il est beau plutôt qu'il est intelligent…
D'ailleurs, ça se comprend: on peut apprécier une beauté très supérieure à la sienne…

Anonymous Coward (2005-11-07T10:52:47Z)

Bon… Faire partie d'un groupe suppose de se plier à des règles souvent stupides et infondées. Tu peux difficilement tracer ta propre voie et te plaindre en même temps d'être le seul à la suivre.

Tes arguments sont tout à fait valables. Mais tu as manqué le point : le politiquement correct ne relève pas de la raison.

Il te faudra avouer que tu as par le passé manqué quelque peu de discernement. Bien sûr, les messages sur ton forum n'expriment pas ton opinion, mais tu as laissé passer un message d'un lecteur qui proposait de ***** le directeur du département de sciences sociales de l'ENS. C'est, hum … politiquement incorrect. Et il a seulement disparu après mes protestations.

J'ai sans doute un peu exagéré dans le sens de l'auto-censure. Il est vrai que ta dernière entrée était fort innocente. Mais je reste partisan de la prudence.

Ruxor (2005-11-06T22:55:50Z)

Un Anonymous Coward (qui décidément se préoccupe beaucoup ces temps-ci de savoir dans quel plat je mets les pieds) me suggère qu'il n'est pas (politiquement ?) correct d'écrire d'un garçon qu'il est « un des plus beaux que je connaisse », parce que ce serait aussi grossier de ma part que de tenir des propos grivois à une fille. À cela je réponds (je prends la peine de répondre parce que certains pourraient penser la même chose), primo, qu'on m'a parfois qualifié d'intelligent sans chercher à savoir si je ne trouvais pas blessant qu'on me dise ça ; et si on a le droit de dire à quelqu'un qu'il est intelligent, on doit aussi avoir le droit de dire qu'il est beau (d'ailleurs il est même arrivé qu'on me dise ça, et je n'ai pas mal pris ça parce que ça venait de la part d'une fille hétéro- ou bisexuelle). Secundo, que mon post ne permettait pas du tout d'identifier la personne (il y avait largement assez de gens ce soir-là en K-fêt, et au moins deux candidats auxquels je pourrais faire allusion). Tertio, que le garçon en question sait très bien ce que je pense de lui, et j'ai des raisons de croire que ça ne le gêne pas du tout.

Audrey H. (2005-11-06T21:52:27Z)

As-tu lu le roman de Kawabata: "Tristesse et beauté"?

damien (2005-11-06T13:00:29Z)

"Il y a deux émotions totalement différentes: l'une qui m'émeut au plus haut point et que j'éprouve quelques difficultés à évoquer -la sensation déchirante du passé disparu; l'autre, une émotion plus "ordinaire", le triomphe, le pathos, la tragédie liée au personnages. Celle-ci, j'apprend à l'obtenir, au fur et à mesure que j'apprend à connaître mes créatures, mais elle ne se trouve pas aussi près de mon coeur, et elle m'est imposée par le dilemme fondamental de la littérature: une histoire doit être racontée, ou il n'est pas d'histoire, mais les histoires les plus émouvantes sont celles que l'on ne raconte pas."
(Tolkien)
C'est pour moi effectivement la nature de la littérature, mais aussi de l'émotion ressentie devant la beauté en général. C'est toujours précisément ce qui nous échappe. Un beau visage raconte une histoire que l'on ne pourra pas connaître. Et comme Orphée, en nous retournant, nous la condamnons ("rien n'est jamais acquis à l'homme…").
Tout ça me semble aussi proche de "l'arrière-pays" de Bonnefoy, ou même de Blanchot. Voilà voilà, bref, je suis bien d'accord…

Muriel (2005-11-06T09:37:41Z)

Merci pour ce texte ! Je crois aussi que la beauté se crée dans le regard. Elle résulte d’une rencontre. Cela a souvent à voir avec une structure, probablement. Ou disons que notre pensée étant structurée, nous nous accrochons à toute structure pour mieux l’appréhender, de sorte que la beauté d’une oeuvre, d’une musique nous apparaisse par sa structure souvent. Quant à la beauté d’un être… je ne crois pas que nous ne soyons que structure…
Ceux qui ont du mal à ressentir la beauté - ou ceux qui ne le veulent pas, oui oui, il y en a - ne sortent pas d’eux-mêmes pour aller à sa rencontre - je le crois du moins.
Et d’ailleurs, si l’observateur n’avait aucun rôle dans la création de la beauté, la répétition n’aurait pas d’effet. Quel mystère tout de même que l’effet de la répétition sur la beauté…
“Mais une oeuvre sans observateur ne serait donc pas belle, tout isolée ?”
Mais si ; elle fut créée ainsi, observée par son créateur, elle le porte en lui, elle n’est jamais seule.
Les partitas de Bach me rendent absolument heureuse. La musique peut me rendre absolument heureuse.
D’une façon générale, je trouve beaux les gens heureux (à l’opposé presque des gens contents - et il y a des gens qui confondent). J’ai de la chance. Je ne trouve pas de beauté dans la perfection plastique. Là aussi j’ai de la chance, car l’appréciation de la beauté plastique, qu’est-ce sinon un contentement purement cognitif, nous comprenons la structure - ou y sommes sensibles - et souhaitons voir cette structure se reproduire ?
C’est tellement bon de trouver les gens beaux ! Pas jolis, hein, beaux !
Autrefois, le sentiment de beauté me laissait sur ma faim aussi et me laissait triste, aussi. C’était ma façon à moi de m’approprier cette beauté, ma façon de la vivre. Ce n’est plus le cas. Probablement parce que je sais qu’il faut en effet nécessairement chercher en soi beauté et bonheur. Que se placer en position de les trouver éphémères est à l’opposé de la sagesse, qu’il faut au contraire se mettre en disposition de les considérer dans leur éternité, et ainsi les porter en soi toujours.
Mais encore faut-il ressentir le bonheur, la beauté. Et ne point les confondre avec émotion ou contentement…

Jean (2005-11-05T18:24:55Z)

Satan est un garçon au visage d'ange. Comme je te comprends ! Et comme moi aussi j'ai souffert de ces si beaux visages de garçons vers lesquels on ne peut même pas tendre la main.

P.D (2005-11-05T15:58:53Z)

La beauté nous fait à tous violence …

Charly (2005-11-05T15:39:00Z)

Peut-être est-ce la même chose que tu ressens pour les mathématiques ? Une beauté qui ne viendrait pas d'un modèle en particulier, mais d'une façon d'aborder le problème ou de faire des rapprochements inattendus et faire émerger une structure nouvelle…

Est-ce que la beauté des passants pourrait venir pour toi d'un lien que tu ferais avec une idée telle que la douceur ou la grâce par exemple ou est-ce autre chose ?

La beauté est peut-être la mise en évidence ou la création d'un lien qu'on ne soupçonnait pas entre un sentiment ou une idée et une sensation ?

Spectateur (2005-11-05T15:26:40Z)

"Et toujours il y a quelque chose dans le spectacle de cette beauté qui me rend, sinon triste ou malheureux, du moins pensif, méditatif, déçu" :

Ce que l'on ressent au fond de soi dans ces moments là, ce spectacle gratuit de la beauté qui fait monter en soi quelque chose ayant le pouvoir de mettre par terre nos certitudes, qui bouleverse notre petit quotidien, n'y a-t'il pas à ce point là quelque chose qui ait un rapport à l'amour ?


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