Comments on Quels sont votre enfer et votre paradis personnels ?

L’enfer, ce serait d’être immortels

mon enfer serait de ne plus avoir l'imagination et de ne plus subir les imaginations dans le pouvoir des images par exemple.
mon paradis serait de passer l'éternité à faire des illustrations des enfers (tous moyens possibles)

À mon tour, le jeu est intéressant.

Pour moi, les deux concepts sont totalement symétriques. Je commence, pour me démarquer, par le paradis.

Le paradis serait de poursuivre ma vie actuelle, indéfiniment, en ayant la connaissance que tout oeuvre à mon bonheur ultérieur, c'est-à-dire que même les mauvais moments n'existent que parce qu'ils sont nécessaires pour l'établissement de mon bonheur futur. Je dirais que cette connaissance seule forme le paradis.

L'enfer serait, au contraire, de poursuivre ma vie actuelle, indéfiniment, mais en ayant cette fois la connaissance que tout oeuvre à mon malheur ultérieur, c'est-à-dire que même les bons moments n'existent que parce qu'ils sont nécessaires pour l'établissement de mon malheur futur. Ici encore, cette connaissance seule suffit à définir l'enfer.

Tiens, le paradis est plus difficile à imaginer que l'enfer. Curieux.

Mon enfer (commençons par le plus facile) serait simplement la vie exactement comme elle l'est actuellement, mais sans que je puisse mourir. (Les autres continueraient à mourir normalement autour de moi.)

Pour le paradis, c'est plus compliqué. J'ai pensé à revivre perpétuellement mes meilleurs souvenirs (que 'revivre' signifie 'revivre réellement' ou 'me souvenir de' n'a pas d'importance, car le souvenir comprend également les sentiments et sensations qui l'accompagnent), mais cette idée ne me satisfait pas entièrement.
Un autre paradis possible serait au contraire celui que je peux modeler à ma guise, en ayant le parfait contrôle du monde qui m'entoure et de moi-même. Toutefois, y placer les gens que j'aime (sans lesquels ce ne serait pas le paradis) me paraît en quelque sorte une traîtrise envers eux ; à moins de renoncer à tout contrôle possible, je les influencerais toujours indirectement.

Encore une autre idée, totalement différente : un monde dans lequel les actes seraient entièrement détachés de leurs conséquences pourrait être intéressant, mais je ne sais pas vraiment si ce serait un paradis ou un enfer. Probablement les deux.

Chinedine---> je trouve belle et profonde ta parole.

C'est une question intéressante. Ce que je décris ici en tant que paradis est ce dont je rêve pour moi, et ce que j'appelle enfer est en fait ce que régulièrement je crois vivre.

Le paradis, selon moi, serait un Univers où je me déplacerais librement et instantanément, où je pourrais me rendre immatériel au besoin, et où je serais un serviteur fidèle et dévoué d'un dieu incarnant la morale et la droiture, et où on me permettrait d'oublier, sans limite, certaines choses. Je pourrais y avoir une influence sur les choses, et un pouvoir sur les gens, tout en étant entièrement consacré à l'obéissance à mon dieu. Si je pouvais être le maître du monde, ça me plairait sans doute, mais ça ne me paraît pas indispensable.

L'enfer, en revanche, serait un monde peuplé de gens qui m'en voudraient éternellement, qui n'oublieraient jamais le motif de leur haine, un motif dont je saurais parfaitement la nature, et que jamais je n'oublierais. Ce serait un univers sans but, qui me laisserait dépourvu de toute motivation, de tout objectif, m'abandonnant au regard et au jugement des autres.

l'enfer c'est les 50 minutes d'attente avant les oraux de l'X :)

Now I'll try some original thinking too. Let me see.

The Hell made against me would take away those things that I find the most essential for living and mostly take for granted.

Above all of these is the freedom of my mind, that is, I can think or not think of whatever I want and I don't have to share my thoughts with anyone. (Of course, this and all following has some limits, otherwise I wouldn't be able to imagine its lack now.) Thus, in the hell, my mind will be distracted, possibly by so much physical and emotional pain that I can't think of anything else but those, by miraculously making my mind work much worse than normally, and by other beings continuously force-putting thoughts in my mind and listening all my thoughts. My memory is also an important point here: in hell, I'd forget lots of things or remember things that I've never thought, and other beings will have read and write access to my memory.

The second most important (but closely related) thing I value is the control of my body, that is, that I feel and have control over all my usual body parts, and that no-one else has control over them. This includes that no-one can directly force me to do anything, only indirectly by suggestions, rewards, and punishments; and that no-one can directly change my feelings, meaning that they can torment my body or tell news to me that makes me very sad, but they can't directly make my mind feel pain when my body is not harmed or feel sad for no reason if I don't want to. In the hell, I wouldn't always be responsible to my body, and would sometimes move it without really wanting to, I'd have hallucinations, and I'd fell pain or even pleasure when I have reason to the opposite and I don't want to. This, of course, won't go to extremes, and I will always get back control to my body to some amount, otherwise I'd be alienated from it and I wouldn't feel the loss anymore.

I'm getting uncertan in creating an exact order here, but the third most important thing is probably the possibility to communicate with the outside world, including other people. In the hell, I'd often be separated from the world completely for long periods of time. I'd have no perception of the real world (this meaning the hell, not neccessarily the universe as we know it) with any feelings, and I'd be completely alone, with possibly the exception of completely false modifications in my state and thoughts that have no relation whatsoever with the real world or any other person, as described above. There might be periods when I don't get any of these modifications either, and although my mind is completely sane I have no contact with anything (including my body) for unimaginably lengthy times.

Here are some other important things in random. One is the physical integrity of my body. In hell, my body (including my face) will be deformed and mutilated in most horrific ways, parts of it will be gone. This again won't be permanent, because it's the change, not the state that is shocking. There's the need that I'd be a unique person and I'm neither splitted to two separate entities nor becoming one with others (even though some people describe this as desirable, and I might even like it _after_ it's happened); nor is my personality changed to some completely different one (including someone else's) or it being extracted and given to someone else, even without us to becoming unified or knowing of each other in any way. The usual physical eartly needs of my body are also here: I need air, water and food or at least energy in whatever way my new body and mind can use it; I need shelter, a home where I can always retreat and nothing will disturb me if I don't want it. I'd like to have friends and relatives with whom I can talk in a relaxed way, and whom I can trust. Just like Ruxor says, I need some predictability of the world, like for example I'd like to be sure that time-travel is not possible and anything that happens now or I do know cannot change the past. These pillars will all be lost in hell.

Finally, there's the need that I exist. In the hell, I might completely disappear and never come back, in such a way that no-one ever remembers me and none of my work will exist anymore in any form (even if no-one knows it's my work). It's as it I'd never have lived.

Of course the things are listed are someone contradictory, I cannot really imagine a hell where all of these happen at once.

As for a Heaven made for me, that's much more difficult to think of. I don't have any clear images of heaven. It would be a well-balanced mix of me having total control and the world being perfect, but this isn't very meaningful.

I haven't thought much on this. However, I recommend the short story "I have always imagined that Paradise will be a kind of library" by Sam Hughes: <URL: http://qntm.org/library >

Ruxor:
quel mathématicien vois-tu dans ton enfer et lequel dans ton paradis?

En tant que chrétien pratiquant je me suis souvent posé ces questions. Pour commencer ces deux notions sont liées à l'au-delà , je veux dire que je ne parlerai pas de paradis ni d'enfer sur terre mais bien de ce qui se passe après notre mort et dont personne hormis le Christ n'est revenu témoigner.

Le plus simple c'est l'enfer :) On peut dire simplement que l'enfer est le statut de celui qui s'est littéralement enfermé sur lui même restant imperméable à l'amour des autres et de Dieu. C'est un statut de déni , d'isolement , volontairement et librement choisi par celui auquel la question sera posée. Maintenant la seule description physique que je pourrais en donner resterait une élucubration de mon imagination.

Le paradis, je le vois avec les hommes habillés de leur corps célestes, des corps lumineux et resplendissants, des hommes tous ensemble tournés vers Dieu. Des hommes éternellement nourris et transfigurés par l'Amour de Dieu.

J'ajouterai trois choses :
- Ceci est une question de foi
- Le paradis comme l'enfer ne sont pas des "lieux" réservés à des chrétiens. Il y a tant de vies qui témoignent de l'admiration et du respect de la création , de l'attention aux autres , sans pour autant avoir au préalable une quelconque formation religieuse.
- L'homme sera encore libre après sa mort d'opter pour l'enfer et le paradis. La vie terrestre ne constitue pas le seul examen de passage

Bon c'est difficile de parler de ces notions , mais je me suis prêté au jeu , désolé si cela peut paraître naïf aux yeux de certains.