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Ska (2004-02-22T19:46:10Z)
Trouver une niche.
Je pense que, comme moi, et comme d'autres, tu as trouvé à l'ENS - ou ailleurs, pour tes autres activités - une "niche de gens intéressants", i.e. un endroit d'où émergent des gens avec qui tu te sens particulìèrement bien. En ce qui concerne l'ENS, par exemple, tu estimes la compagnie des normaliens intellectuellement satisfaisante.
Mais ce ne sont pas les gens qui sont inhéremment intéressants : c'est le potentiel de l'endroit à produire ces gens. Eux évoluent, font leur vie, partent, quittent le creuset originel… et se séparent. Pourquoi les suivre, si c'est pour perdre le contact ? La vie les satisfait peut-être, ils ont trouvé les liens affectifs ou la complétude dont ils avaient besoin pour partir. Mais tu restes, car tu n'es pas satisfait, et tu te dis vaguement subconsciemment que si cet endroit produit autant de gens intéressants, il finira bien par produire la perle ultime (ou des gens qui te satisfont plus qu'intellectuellement).
"La vie est dure et puis on meurt". C'est Nat (Makarévitch) qui m'a dit ça… en blaguant à moitié, mais à moitié seulement.
denis f (2004-02-17T22:04:06Z)
Ah, et puis aussi ceci (de Pratchett): Deux vieux discutant sur un banc:
"Dans le temps, tous les gens autour de nous paraissaient vraiment âgés"
"Oui, et puis les années ont passés, et maintenant ils ont tous l'air jeune"
"C'est quand même pas naturel, comme évolution"…
denis f (2004-02-17T21:57:59Z)
Pour Ruxor, ce poème de Borges (et la traduction d'Ibarra):
Arte poética
Mirar el rio hecho de tiempo y agua
Y recordar que el tiempo es otro rio,
Saber que nos perdemos como el rio
Y que los rostros pasan como el agua.
Sentir que la vigilia es ostro sueño
Que sueña no soñar y que la muerte
Que teme nuestra carne es esa muerte
De cada noche, que se llama sueño.
Ver en el dia o en el año un simbolo
De los dias del hombre y de sus años,
Convertir el ultraje de los años
En una mùsica, un rumor y un symbolo.
Ver en la muerte el sueño, en el ocaso
Un triste oro, tal es la poesia
Que es inmortal y pobre. La poesia
Vuelve como la aurora y el ocaso.
A veces en las tardes una cara
Nos mira desde el fondo de un espejo ;
El arte debe ser como ese espejo
Que nos revela nuestra propia cara.
Cuentan que Ulises, harto de prodigios,
Llorò de amor al divisar su Itaca
Verde y humilde. El arte es esa Itaca
De verde eternidad, no di prodigios.
También es como el rio interminable
Que pasa y queda y es cristal de un mismo
Heràclito inconstante, que es el mismo
Y es otro, como el rio interminable.
********************************************
Art poétique
Voir que le fleuve est fait de temps et d'eau,
Penser du temps qu'il est un autre fleuve,
Savoir que nous nous perdons comme un fleuve,
Que les destins s'effacent comme l'eau.
Voir que la veille est un autre sommeil
Qui se croit veille, et savoir que la mort
Que notre chair redoute est cette mort
De chaque nuit, que nous nommons sommeil.
Voir dans le jour, dans l'année, un symbole
De l'homme, avec ses jours et ses années ;
Et convertir l'outrage des années
En harmonie, en rumeur, en symbole.
Faire de la mort sommeil, du crépuscule
Un or plaintif, voilà la poésie
Pauvre et sans fin. Tu reviens, poésie,
Comme chaque aube et chaque crépuscule.
La nuit, parfois, j'aperçois un visage
Qui me regarde au fond de son miroir ;
L'art a pour but d'imiter ce miroir
Qui nous apprend notre propre visage.
On dit qu'Ulysse, assouvi de prodiges,
Pleura d'amour en voyant son Ithaque
Verte et modeste ; et l'art est cette Ithaque
De verte éternité, non de prodiges.
Il est aussi le fleuve interminable
Qui passe et reste, et reflète le même
Contradictoire Héraclite, le même
Mais autre, tel le fleuve interminable.
Ruxor (2004-02-17T18:34:25Z)
Bien sûr que ce système de commentaires comprend l'Unicode ! Moi qui me bats pour son utilisation systématique…
Merci pour la référence, donc : λέγει που Ἡράκλειτος ὅτι “πάντα χωρεῖ καὶ οὐδὲν μένει,” καὶ ποταμοῦ ῥοῇ ἀπεικάζων τὰ ὄντα λέγει ὡς “δὶς ἐς τὸν αὐτὸν ποταμὸν οὐκ ἂν ἐμβαίης.”
hippolyte (2004-02-17T17:03:14Z)
PLAT. Cratyl. p. 402.
Je peux écrire en grec polytonique Unicode ?
BoB (2004-02-17T13:45:58Z)
Ruxor : et où sont donc pasées les neiges d'antan, alors ?
cossaw (2004-02-17T12:43:30Z)
J'oubliais, j'étais en 5e en 85/86…
cossaw (2004-02-17T12:42:41Z)
Le niveau des élèves, tout le monde dit qu'il baisse. Je ne suis pas forcément d'accord. Dans l'absolu ils savent moins de choses, et pas forcément mieux (on aurait pu croire moindre quantité, meilleure qualité).
Je suis persuadé que c'est parce qu'on ne leur apprend plus rien que la majorité (pas assez intellectuellement intéréssée ?) ne progresse pas assez.
C'est aussi peut-être une marque de l'âge (j'ai bientôt 31 ans, je ne me considère pas comme vieux, mais je me rappelle qu'en 6e le prof de français me paraissait vieux… à 25 ans !)
Pour info, le niveau de 5e quand j'étais au collège (j'ai les cours encore chez moi, je ne jette rien de ce genre… au grand désespoire de mes parents) : on nous apprenez que les doirtes, segmetns et autres points qu'on dessinait n'était que des représentations matérielles de choses intangibles ; on nous apprenait les bases de l'arithmétique (nombres premiers, ppcm, pgcd, division euclidienne, simplification des calculs de fraction grâce au ppcm, etc), on commençait les équations (du 1er ordre avec une variable) et les inéquations représentées sur une droite (fictive, la droite). Au niveau démonstartions, on commençait à nous apprendre à bien rédiger, à expliciter "en français" même pour des problèmes proportionnels et affines.
phi (2004-02-17T10:59:30Z)
ah, et puis, je ne vois pas en quoi l'immaturité serait critiquable dès lors qu'on n'empoisonne pas son entourage à pleurnicher ou avec tel ou tel caprice. Mais c'est vrai, quand ils parlent de leur conjoint, de leurs enfants, de leurs responsabilités… Ça manque, en Français, "jocular"…
Ça va faire presque 20 ans qu'on me dit: "à ton âge, tu devrais quand même passer le permis"…
phi (2004-02-17T10:43:16Z)
boooâ… le problème n'est pas tant d'être le plus âgé, mais de sembler le plus âgé… à moins que les dernières photos ne soient trompeuses, je ne crois pas que tu dépares.
C'est normal d'âtre attaché à l'ENS; j'ai rencontré mes meilleurs amis, et les plus durables, à l'ENS, mais celle de St Cloud a déménagé à Lyon l'année suivante et qu'on s'est retrouvés orphelins. Alors je me suis rabattu sur Ulm où j'avais quelques amis mais eux aussi se sont émancipés…
(cossaw:) moi, je ne trouve pas mes élèves de plus en plus immatures mais leur niveau en math est de plus en plus inquiétant. Je leur dis qu'il y a 20 ans, on multipliait des matrices 5x5 quand on était en Cinquième (c'est écrit dans le site de D. Madore) mais les élèves de Seconde ne savent plus ce qu'est une matrice (quand ils connaissent les fractions, déjà…).
Tiens, en ce moment, je suis "hypnotisé" par le piano de Schumann.
cossaw (2004-02-17T07:51:48Z)
Mélancholie ou juste constatation ?
Mio, c'est plutôt en voyant mes potes avoir des bébés (et moi pas…) que je me sens vieillir. Même les mariagesne me font plus rien. Quant aux élèves, ça fait trop longtemps que j'enseigne et je me rends compte qu'ils ont toujours le même âeg, mais qu'ils sont toujours plis immature (par rapport à moi, donc)…
Bah, c'est normal.