David Madore's WebLog: Winter has come

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(samedi)

Winter has come

[Image du personnage du “Night King” dans ‘Game of Thrones’]Je crois que je n'ai jamais aimé l'hiver. Il fait tout le temps froid ou moche, parfois les deux à la fois. (Toutes proportions gardées, parce qu'à Paris il fait rarement vraiment froid ; mais justement :) Je suis frileux, je ne me trouve jamais assez couvert dehors et dedans les seules fois où je trouve qu'il fait assez chaud c'est quand il fait trop chaud. Et surtout, le soleil se couche à 17h et ne monte jamais haut, et je trouve ça déprimant. (Bon, il est vrai qu'en été, comme je supporte aussi très mal d'avoir trop chaud, pendant les périodes de canicule je me dis parfois l'hiver a quand même ses bons côtés, mais la différence est que je passe tout l'hiver à souhaiter l'été alors que je ne passe que quelques jours en été à souhaiter l'hiver.) Et aussi, les rares fois où la neige tombe en ville, je déteste ça alors qu'il paraît qu'on est censé s'en émerveiller.

Mais ces dernières années, ma détestation de l'hiver a atteint de nouveaux sommets. Jusqu'en 2018, mon poussinet et moi restions de toute façon à Paris, où le cycle des saisons n'avait pas tant d'impact que ça sur nos activités. Mais quand nous nous sommes mis à vadrouiller l'Île-de-France, l'hiver est devenu la saison où il est beaucoup plus difficile ou moins agréable de se balader en forêt (il fait froid, le sol est plus boueux, les arbres n'ont pas de feuilles, et on a beaucoup moins de temps avant le coucher du soleil). Puis je me suis mis à aimer faire de la moto, et cela présente le même genre de problèmes en hiver (rouler quand il fait froid, même avec des gants chauffants, n'est guère agréable, et rouler quand il fait nuit est dangereux, or la nuit en hiver en Île-de-France tombe bien avant la fin des embouteillages).

Cet hiver-ci, nous avons deux désagréments supplémentaires : un ravalement de façade dont j'ai déjà parlé (qui n'a pas en soi de rapport avec l'hiver, mais qui tombe en hiver, et rend l'appartement moins lumineux), et le fait que ce ravalement de façade nous a forcés à temporairement retirer la pompe à chaleur qui chauffait notre appartement pour revenir au chauffage électrique simple (par effet Joule), et du coup j'ai froid chez moi.

Mais surtout, maintenant, il y a le covid. Je ne me hasarderai pas à faire de prédictions combien cette maladie sera saisonnière dans les années qui viennent, d'analyse de la mesure dans laquelle ses motifs saisonniers jusqu'à présent étaient dus à la météo, aux phénomènes biologiques ou comportements sociaux qui en résultent, ou à une simple synchronisation aléatoire de motifs périodiques avec d'autres. Toujours est-il que jusqu'à présent, en Europe de l'Ouest, les périodes de (disons) mi-octobre à mi-mai, que je qualifie pour simplifier d'hiver, ont été bien plus problématiques que les périodes de mi-mai à mi-octobre, que je qualifie pour simplifier d'été.

Or le cerveau aime reconnaître des motifs et est très fort pour en fabriquer des peurs ou aversions. (J'ai été frappé par le phénomène suivant : récemment la porte du garage de ma copropriété s'est refermée sur ma tête alors que je sortais à moto — je n'ai rien eu de grave, j'ai surtout été très surpris et extrêmement furieux — mais maintenant, dès que je passe cette porte, que ce soit à pied, à moto ou même en voiture, j'ai un petit déclic dans ma tête qui me dit attention la tête !.) Et que ce soit justifié ou non, mon cerveau (je veux dire, des mécanismes pas franchement conscients chez moi) est en train d'apprendre que l'hiver est la saison où non seulement il fait froid et moche et sombre et on ne peut pas correctement se balader, mais en plus il y a toutes sortes d'emmerdes liées à la covid.

J'ai raconté combien en 2020 la période « estivale » (de mi-mai à mi-octobre) avait été une fenêtre lumineuse dans ma vie ; et la même période un an plus tard nous a fait baigner dans l'espoir que nos vies allaient enfin cesser définitivement de tourner autour du covid. Au contraire, en janvier-février 2020, j'attendais l'arrivée en Europe du nouveau coronavirus comme j'aurais attendu l'arrivée d'un train sur les voies duquel j'étais ligoté ; et à l'hiver 2020–2021 j'ai émotionnellement retenu mon souffle jusqu'au retour de l'été ; maintenant j'en ai tout simplement marre, je ne suis même plus vraiment intéressé par quelle lettre de l'alphabet grec étiquette le dernier variant ni s'il est 42 ou 1729 fois plus contagieux que la lettre précédente, je veux juste que l'hiver soit fini puisque c'est apparemment désormais la seule période où on peut vraiment profiter de la vie.

J'ai de plus en plus envie de me gaver de bûche au chocolat pour faire des réserves, et me mettre dans mon lit avec une petite pancarte à la porte disant réveillez-moi en mai 2022.

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