J'ai mis en ligne il y a quelques
jours un texte faisant part de mon
mal-être actuel, et j'ai reçu (par mail, par téléphone, par les
commentaires de ce blog, et par d'autres canaux) de nombreux
témoignages de soutien, du simple n'hésite pas à m'appeler si tu
veux parler
(qui fait du bien même, et peut-être surtout, s'il
vient de quelqu'un à qui on ne pensait pas du tout) à des réponses
détaillées et point par point à ce que j'écrivais. Des conseils,
aussi, heureusement formulés avec le tact approprié, et d'autres
témoignages en retour, certains venant de personnes qui vivent
relativement bien cette crise, et d'autres qui se retrouvaient au
moins en partie dans ce que j'écrivais. Et très peu d'attaques
(l'Internet n'étant pas connu pour sa délicatesse en général, je
craignais d'en avoir plus, mais mon lectorat est globalement
formidable), et même ces attaques avaient au moins quelque mérite ou
résultaient d'un malentendu légitime (quelqu'un s'étonnant, par
exemple, que je réussisse à écrire un texte aussi long alors que je
disais ne plus rien arriver à faire, ne mesure certainement pas
combien une certaine forme de tristesse peut à la fois paralyser et
aider à parler de soi-même).
Je pense que celles et ceux qui m'ont écrit n'attendaient pas un retour de ma part, mais il me semble qu'au moins une réponse collective s'impose.
Donc, d'abord, merci à tous ceux qui m'ont adressé un mot : certaines de ces réponses m'ont été vraiment utiles par leur contenu, et collectivement elles m'ont été réconfortantes par leur existence. Merci, plus généralement, à ceux qui m'ont simplement lu avec bienveillance, même s'ils n'ont pas choisi de m'écrire (la dernière chose que je voudrais faire c'est culpabiliser qui que ce soit ! je n'écrivais pas pour aller à la pêche à la sympathie, et je suis très très loin d'être le plus à plaindre dans une crise qui détruit tant de vies et anéantit tant d'espoirs sur la planète entière).
Au moment où j'écris ceci, il me semble que je vais mieux. Il y a sans doute plusieurs raisons à ça : le simple passage du temps (même si la liberté n'est pas pour le 11 mai et la fin de la crise certainement pas, on peut au moins se dire que chaque jour qui passe nous en rapproche d'un jour) ; certains efforts que j'ai faits, notamment sur des conseils que j'ai reçus, comme le fait tout bête de me débrouiller pour faire plus d'activité physique, ou des séances d'exposition au soleil ; une téléconsultation avec un médecin ; la tendresse de mon poussinet ; le fait d'avoir écrit l'entrée qui précède et ainsi cherché à y voir plus clair dans mes pensées ; et, donc, les réponses touchantes que j'ai reçues. Je ne sais pas si cette embellie sera durable (dans une crise qui va si vite, tout peut évoluer rapidement, vers le pire mais aussi vers le mieux), mais c'est en tout cas déjà quelque chose : le marteau-piqueur est nettement atténué.