David Madore's WebLog: Une râlerie sur la signalisation routière (l'A86 et la N186)

[Index of all entries / Index de toutes les entréesLatest entries / Dernières entréesXML (RSS 1.0) • Recent comments / Commentaires récents]

↓Entry #2424 [older| permalink|newer] / ↓Entrée #2424 [précédente| permalien|suivante] ↓

(mardi)

Une râlerie sur la signalisation routière (l'A86 et la N186)

Voici ce que je crois avoir compris :

  • L'A86 est une autoroute qui fait grosso modo le tour de Paris. Son trajet reprend au moins en partie celui d'une (non-auto-)route préexistante, la N186.
  • Sur certains tronçons, l'A86 et la N186 et ne suivent pas exactement le même parcours ; sur certains tronçons, seule existe soit l'une soit l'autre. Voilà où les choses deviennent problématique.
  • Il existe des segments relativement courts où, sans doute pour des raisons de place ou je ne sais quelle autre contrainte, on n'avait probablement pas les moyens de faire remplir à la route les exigences techniques nécessaires pour lui donner les caractéristiques d'une autoroute. (Là, c'est moi qui devine. Je suppose qu'il y a des règles très précises pour pouvoir être une autoroute.)
  • Personne n'a le pouvoir de faire une dérogation à ces règles (c'est-à-dire arrêter quelque chose comme bien que la route ne réponde pas à toutes les exigences normalement demandées d'une autoroute, elle sera néanmoins classée comme telle afin d'éviter de changer inutilement de catégorie sur un segment très court). Ou si quelqu'un avait ce pouvoir, il était en vacances ce jour-là ou n'a pas reçu le mail. Du coup, sur ces segments, il s'agit bien d'une route nationale et pas d'une autoroute.
  • Il existe aussi des règles crétines qui imposent qu'une autoroute ait un numéro en Axyz et une nationale en Nxyz et on ne peut pas décider de donner à une route nationale un numéro en Axyz quand bien même ce serait bien pratique pour éviter de changer inutilement de numéro sur un segment très court. (Autrement dit, la catégorie de la route pour les besoins des règles de conduite et/ou d'administration doit coïncider avec sa catégorie pour les besoins de la terminologie, même si le contraire serait bien pratique.) Ou alors, de nouveau, la personne qui a le pouvoir d'autoriser une dérogation n'a pas pu intervenir parce qu'elle était à la piscine.
  • Du coup, on se retrouve avec des bouts de route où tout le monde imaginerait être toujours sur l'autoroute mais non, pouf, l'A86 cesse d'exister pour devenir N186 et réapparaît juste un peu plus loin.
  • L'emplacement exact de ces différents bouts n'a même pas l'air clair : apparemment, Google Maps n'a pas reçu l'information « pour des raisons de psychorigidité incontournable, ce tout petit bout n'est plus l'A86 mais la N186 » (elle est étiquetée A86 partout), et OpenStreetMap n'a pas l'air super au courant non plus ; pire, s'il y a des indications sur la route elle-même, elles sont très discrètes. Je pense notamment à la transition qui a lieu quelque part par ici : à l'est, vers Choisy-le-Roi, c'est clairement l'A86, au niveau de Rungis c'est clairement la N186, mais j'ai eu beau passer plein de temps sur Google Street View à faire le parcours dans les deux sens en cherchant une indication de où la transition a lieu, sans succès.
  • Bref, apparemment, il est indispensable que chaque petit bout s'appelle A86 ou N186 selon la catégorie exacte applicable au petit bout, mais personne ne pense prévenir les automobilistes « attention, pour des raisons de psychorigidité incontournable, la route sur laquelle vous êtes va présentement changer de nom ».
  • Personne non plus n'a eu l'idée brillante de se dire que peut-être on pourrait mettre une indication accessoire sur les panneaux de direction, genre =A86 ou même simplement vers A86, ou quoi que ce soit qui informe les gens pas au courant que les indications A86 et N186 peuvent être plus ou moins synonymes.

Bilan de tout ça : le poussinet et moi, ignorant toutes ces subtilités, étions dans une Autolib (en train d'essayer d'aller à Châtenay-Malabry), croyant suivre l'A86 parce que c'est ce que Google Maps/Navigation nous indiquait, et voilà que nous arrivons devant ce panneau pour lequel l'indication suivre l'A86 n'aidait pas vraiment à choisir entre la N186 vers Antony, Versailles et Fresnes, l'A6 (A10) vers Bordeaux, Nantes, Lyon, Évry et Palaiseau, ou l'A6 vers Paris. Stupidement, nous nous sommes retrouvés sur l'A6a retournant vers Paris, et celle-ci n'a aucune sortie avant le périphérique (il faut admettre qu'on aurait dû choisir la nationale même sans savoir si c'était la bonne, parce qu'a priori ça offre beaucoup plus de possibilités de changer de direction — mais le temps disponible pour faire le choix était très court et rien n'était indiqué à l'avance). Remarquez au passage que ce panneau montre qu'il est possible d'écrire A6 (A10), donc on ne comprend pas pourquoi il ne serait pas possible d'écrire N186 (A86). Et si on avait suivi le bon chemin, on serait bien tombé sur l'A86 (comme le témoigne ce panneau juste un peu après) sans que rien ne permette de savoir comment elle est apparue.

Est-ce que c'est moi qui suis un râleur invétéré ou est-ce qu'on se fout carrément de la gueule du monde, là ? Tout le monde se moque des spécifications techniques détaillée d'une autoroute : s'il y a une règle qui impose que la route sur laquelle on circule change brutalement de nom parce qu'il lui manque je ne sais quoi du cahier des charges, c'est cette règle stupide qu'il faut changer, pas le nom de la route !

↑Entry #2424 [older| permalink|newer] / ↑Entrée #2424 [précédente| permalien|suivante] ↑

[Index of all entries / Index de toutes les entréesLatest entries / Dernières entréesXML (RSS 1.0) • Recent comments / Commentaires récents]