Je ne comprends pas comment les gens arrivent à twitter. Enfin,
peut-être que je comprends comment on peut faire des posts de
taille SMS : ce sont plutôt les blogueurs qui arrivent
régulièrement à écrire des entrées d'environ 200 mots qui
m'impressionnent. Moi, à chaque fois que je me lance sur un sujet,
j'en écris des
tartines[#]. Même quand
je commence en me disant, bon, vraiment, sur ce sujet-là, je n'ai
pas énormément de choses à dire
. Surtout quand je
commence mon entrée par je vais essayer de dire un mot rapide sur
<telle ou telle chose>
, sorte d'incantation propitiatoire
que je finis en règle général par retirer quand je me rends compte
qu'elle est devenue totalement ridicule. Et pourtant, je n'ai pas
l'impression de délayer. Et pourtant, je n'étais pas mauvais à
l'épreuve de résumé en français au lycée (d'ailleurs, je me faisais un
point d'honneur de toujours produire le nombre exact de mots
demandé, sans jamais taper dans la marge ni dans un sens ni dans
l'autre : si on peut faire N mots à 10% près, ce n'est pas
beaucoup plus dur de faire N mots exactement).
Du coup, évidemment, je poste peu : quand je commence à écrire quelque chose, je sais que presque toujours il me faudra des heures pour finir. Du coup, aussi, j'ai un backlog énorme d'idées que je me dis qu'il faut que je développe un jour, voire d'entrées commencées et jamais finies.
Il y a au moins une raison que je comprends : j'ai du mal à entrer en matière ou à passer d'une partie à une autre. Je suis beaucoup plus efficace quand il s'agit de répondre à ce que quelqu'un à dit que quand il s'agit de dire quelque chose moi-même (où je me sens obligé de situer le problème, de rappeler plein de choses à son sujet, etc, de ménager des transitions…).
[#] Sauf pour mes fragments littéraires gratuits, qui ont effectivement tendance à être courts, mais qui n'en sont pas moins longs à écrire (je peux passer facilement une nuit entière sur deux paragraphes).