David Madore's WebLog: Fragment littéraire gratuit #110 (une mythologie)

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(samedi)

Fragment littéraire gratuit #110 (une mythologie)

Le panthéon ordique est présidé par la trinité majeure formée des dieux Wergiur et Kendoriun et de la déesse Volyźiar. Wergiur est généralement dépeint comme un adolescent musclé, Kendoriun comme un vieillard barbu, et Volyźiar comme une femme d'une très grande beauté, mais les théologiens s'accordent pour dire que ce n'est pas là leur figure réelle (ou en tout cas pas leur forme naturelle), seulement la façon dont on rappelle leur attribution. D'ailleurs, dans les représentations de la période préclassique, il arrive que Wergiur ou Kendoriun apparaissent sous des traits féminins, et dans les fresques à Galgoliër qui décrivent la Création, aucune divinité n'est anthropomorphe (ce sont des sphères colorées). La couleur d'un dieu, en revanche, semble une caractéristique permanente : celle associée à Wergiur est le rouge du sang, celle de Kendoriun le bleu du ciel et celle de Volyźiar le vert des jeunes pousses. Leur fonction est très largement la puissance, la connaissance et la volonté respectivement : Wergiur gouverne la force physique, mais également la réussite dans une compréhension assez étendue, Kendoriun est le dieu de la sagesse, de l'intelligence et de la justice ainsi que le scribe divin, et Volyźiar est la source des sentiments et de la beauté et la déesse de la paix (dans cette dernière attribution, elle s'oppose éventuellement à Wergiur).

Cette trinité cardinale est à la tête d'un grand nombre de divinités mineures, trop nombreuses pour être citées, généralement organisées comme faisant partie de la suite d'une des trois majeures : pourtant, cette dépendance n'est pas hiérarchique, d'ailleurs le canon précise clairement qu'aucun dieu n'a de pouvoir sur un autre. Il faut souligner que les dieux ordiques ne sont pas des créatures magiques et n'interviennent pas directement dans le monde matériel (même si cela est moins clair quand il s'agit de Wergiur ou dans la Création) : ils inspirent seulement aux hommes leurs actions, et s'ils vivent eux-mêmes des aventures qui sont parallèles à celles de l'humanité ce n'est pas qu'ils agissent mais qu'il y a une correspondance spirituelle entre le monde des dieux et celui des hommes, mondes cependant bien distincts.

Au-dessus de ces dieux pour ainsi dire « ordinaires », on trouve le Seigneur de l'Ordre, dieu de la nécessité, et le Maître du Chaos, dieu du hasard, qui sont associés aux couleurs blanche et noire. Il serait tentant de les présenter comme le dieu du bien et le dieu du mal, mais cette interprétation est incorrecte car aucune divinité ordique n'est maléfique, et en tout cas ces dieux ne sont jamais ennemis. Ils semblent placés sur un plan différent des autres dieux, dont le Seigneur de l'Ordre est parfois qualifié de père (il n'est pas clair si le Maître du Chaos a des enfants ni ce qu'ils seraient), ils n'ont pas de nom propre, sont de tout point de vue encore moins humains que les divinités inférieures, et ne faisaient d'objet d'aucun culte. Un mythe de la Création les présente comme ayant fabriqué le monde, étant eux-mêmes enfants d'un dieu créateur encore plus distant ; un théologien épiclassique suggère en fait une infinité de dieux de plus en plus élevés et de plus en plus incompréhensibles pour les hommes.

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