J'ai encore commis l'imprudence de rentrer dans une librairie,
aujourd'hui. Du coup, j'en suis ressorti avec pas loin de 250€
en moins dans mon portefeuille : Oh, une jolie
présentation de la théorie du corps de classe, il faut absolument
que j'achète ça ! Oh, un
livre de théorie de Galois qui explique comment diviser la
lemniscate à la règle et au compas, voilà qui est passionnant ! Oh,
un
traité sur les espaces de modules expliqué de façon claire, et qui
donne la réponse au problème précis que je me posais, il va de soi que
je ne saurais m'en passer ! Oh, le
livre dont on m'a parlé tout à l'heure en termes élogieux : quelle
belle occasion de l'acheter !
Et vlan, je repars les mains
chargées de bouquins. Enfin, au moins, là, ce sont des livres de
maths (ou d'info, pour le dernier) : il y a quelques jours j'ai trouvé
moyen d'estimer indispensable entre autres une classification
phylogénétique du vivant, ce qui est quand même d'un intérêt
professionnel (voire personnel) plus douteux.
Quand je suis devant un ordinateur, je perds mon temps, mais au moins mon argent ne file pas aussi vite !
Le pire, avec les bouquins de maths, c'est que quel que soit le nombre qu'on a, on constate toujours que le point qu'on cherche est introuvable dedans (alors que toute question immédiatement adjacente à lui est expliquée partout) : l'autre jour, je voulais vérifier quelque chose dans la démonstration classique du théorème non moins classique selon lequel tout automorphisme de l'anneau des matrices est intérieur — et j'ai constaté avec effroi que tout « classique » et archi-connu qu'est ce théorème, il ne figure dans aucun des livres qui sont dans mon bureau (pourtant, il y en a un nombre conséquent !). Bien sûr, l'ENS a une très bonne bibliothèque de maths, mais d'une part elle est toujours fermée au moment où je me pose des questions de ce genre et d'autre part le bouquin que je cherche est toujours emprunté (probablement par un autre livrolique — qui a le bon sens, lui, de fréquenter les bibliothèques plus que les librairies).