David Madore's WebLog: A little guide for the time traveler: part one

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(Tuesday)

A little guide for the time traveler: part one

[Traduction française ci-dessous.]

I had already written a rather detailed study (in French) of time travel (recently mentioned in this blog), but I'd like to say things a bit differenly (more clearly, if possible, and without going through all the subtleties but spelling out in more detail those that I do go through), so I've started a new page on time travel. Only just started, though: this means I've barely written the introduction in the English version and haven't even started translating it in French.

Incidentally, I'll probably be seeing The Butterfly Effect when it comes out (in France, that is), and I'll certainly complain that it's all incoherent nonsense. Anyway. This relates to the polychronic version of time travel (what this means is explained here).

The monochronic version (essentially: you can't modify the past) makes more sense, in my opinion, even though it is probably harder to write a coherent story in this context, because causality is pretty much lost. It's hard to imagine what “goes wrong” if you go back in time and try to kill your grandmother, but it sill leaves some space for an author's imagination: one could succeed and discover that the person killed is not the person one intended to kill, or that the person one intended to kill is not one's grandmother, or one could fail for a lot of different reasons.

The really interesting thing about the monochronic version of time travel is that, although the past cannot be altered, its interpretation can be. For example, suppose I was witness to the murder of someone I loved, and I would like to use the time machine to “prevent” (undo?) it: how could I do this? In a monochronic vision, things which have happened have happened once and for all time, so it is not possible to remove what I saw, but it is possible to masquerade. So what I would do is go back in the past, hire a couple of good actors including someone who looks amazingly like the loved one, kidnap the latter and replace him with an actor, and have the troupe stage the whole murder exactly as I remembered seeing it, in front of the eyes of my “former self” so as to fool him (myself?). Then tell the might-have-been victim to remain hidden until the day when I travel back in time, and, when all is set, return to the present (or not, if I'm willing to go through the same time period twice) and “discover” that the apparently murdered person has been alive all the time. So the murder never did take place: what did take place is a stage act to make me believe that the murder took place—and there was no reason to it except that, since I saw it take place, it had to take place (yes, causality is gone: an event can be its own cause!).

From this basic idea, there are no limits to what an ingenious author could do with monochronic time travel. Maybe one cannot modify the course of things by going back in time, but perhaps one can (willingly or unwillingly) create a gigantic nest of masquerades and faux-semblants in which one might get caught if one is not careful enough.

[French translation of the above.]

J'avais déjà écrit une étude assez détaillée (en français) sur le voyage dans le temps (récemment mentionnée dans ce blog), mais j'aimerais dire les choses de façon un peu différente (plus claire, si possible, et sans envisager toutes les subtilités mais en déroulant plus les détails de celles que je traverse), donc j'ai commencé une nouvelle page sur le voyage dans le temps. Seulement commencée, cependant : cela veut dire que j'ai à peine écrit l'introduction dans la version anglaise et je n'ai même pas commencé à la traduire en français.

Soit dit en passant, j'irai probablement voir L'Effet papillon quand il sortira (en France, je veux dire), et je me plaindrai certainement que c'est totalement incohérent. Enfin bon. C'est lié à la version polychronique tu voyage dans le temps (ce que cela signifie est expliqué ici).

La version monochronique (essentiellement : on ne peut pas modifier le passé) me semble plus sensée, meme s'il est probablement plus difficile d'écrire une histoire cohérente dans ce contexte, parce que la causalité est à peu près perdue. Il est difficile d'imaginer ce qui « va mal » si on revient dans le passé et tente de tuer sa grand-mère, mais cela laisse de l'espace pour l'imagination d'un auteur : on pourrait réussir et découvrir que la personne tuée n'est pas celle qu'on avait l'invention de tuer, ou que la personne qu'on avait l'invention de tuer n'était pas sa grand-mère, ou on pourrait échouer pour un tas de raisons différentes.

Ce qui est vraiment intéressant avec la version monochronique du voyage dans le temps, c'est que, même si le passé ne peut pas être modifié, son interprétation peut l'être. Par exemple, supposons que je sois témoin du meurtre d'une personne aimée, et que je veuille utiliser la machine à remonter le temps pour « empêcher » (défaire ?) ce meurtre : comment ferais-je cela ? Dans une vision monochronique, une chose qui s'est passée s'est passée une fois pour toutes, donc il n'est pas possible de retirer ce que j'ai vu, mais il est possible de le faire semblant. Donc ce que je ferais est de revenir dans le passé, engager quelques bons acteurs y compris quelqu'un qui ressemble incroyablement à l'être aimé, kidnapper celui-ci et le remplacer par un acteur, et s'arranger pour que la troupe mette en scène le meurtre entier exactement comme je me rappelle l'avoir vu, devant les yeux de mon « moi passé » pour le tromper (me tromper ?). Ensuite tire à la victime-qui-aurait-pu-être de rester cachée jusqu'au jour où je reviens dans le passé, et, quand tout est fait, revenir au présent (ou non, si je suis prêt à vive deux fois la même période) et « découvrir » que la personne apparemment assassinée était tout le temps vivante. Donc le meurtre n'a jamais eu lieu : tout ce que j'ai fait est prendre part à une masquarade pour me faire croire que le meurtre a eu lieu — et elle n'avait aucune raison sauf que, puisque je l'ai vue se dérouler, elle devait se dérouler (voilà, la causalité a disparu : un événement peut être sa propre cause !).

À partir de cette idée de base, il n'y a pas de limite à ce qu'un auteur ingénieux pourrait faire avec le voyage dans le temps monochronique. Peut-être qu'on ne peut pas modifier le cours des choses en revenant dans le temps, mais on peut éventuellement (volontairement ou non) créer un réseau gigantesque de masquarades et de faux-semblants dans lequel on pourrait se faire prendre si on n'est pas prudent.

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