David Madore's WebLog: Petite visite au Louvre

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(dimanche)

Petite visite au Louvre

Après un tour au cinéma, hier soir, je suis allé au Louvre, où je suis resté quelque chose comme une heure et demie jusqu'à la fermeture (minuit moins le quart). Cela faisait une éternité que je n'y avais pas mis les pieds (dommage, surtout qu'en tant qu'enseignant je dois y avoir entrée gratuite et pas seulement les jours où ils font un nocturne spécial comme cette fois-ci).

Ce qui me frappe le plus, au premier abord, c'est à quel point c'est gigantesque et labyrinthique. D'accord, c'est le plus grand musée du monde (enfin, paraît-il), toutes catégories confondues. Mais j'ai beau le savoir, et avoir vu parcouru l'extérieur quantité de fois, je reste stupéfait devant cette succession de salles et de couloirs, d'escaliers et de portes. Même avec un plan, j'avais du mal à me repérer et à garder en tête mon orientation (j'ai fini par adopter l'idée de toujours tenir mon plan en main dans le même sens que le bâtiment, quelle que fût la direction où je regardais, et je m'en suis sorti). Je suppose que c'est qu'habituellement j'y allais plutôt pour voir une section bien précise, qui n'est jamais très grande, alors que cette fois j'ai parcouru les deux ailes ; aussi, de nouvelles salles ont été ouvertes.

Mais bien sûr, le plus stupéfiant, c'est encore la richesse des collections. (D'accord, c'est un commentaire assez débile : ben oui, c'est un musée, c'est bien le but.) Le Louvre a rassemblé au même endroit un nombre incroyable d'œuvres qui, ailleurs, seraient restées dispersées : rendons-en grâce à la manie centralisatrice française ; et des collections qui, à Londres, se répartissent entre le British Museum et la National Gallery sont ici au même endroit.

Bref, quand on doit, par manque de temps, faire le musée au pas de course (et encore, j'ai décidé de m'en tenir à la peinture, parce que les antiquités, je crois que j'en ai un peu trop vu dans ma vie), on va forcément à l'« essentiel », c'est-à-dire aux œuvres les plus connues. Et évidemment, il est du coup d'autant plus frappant de voir, à quelques mètres de distance, successivement, Le Serment des Horaces, Les Sabines, Le Sacre de Napoléon, le portrait de Madame Récamier, Œdipe, puis Les Noces de Cana, et ensuite La Liberté guidant le peuple, La Morte de Sardanapale, Le Radeau de la Méduse et Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa, pour ne citer que les plus archi-célèbres. Surtout quand on a un certain faible pour la peinture romantique française (c'est mon cas) et pour les grands formats (les Noces de Cana sont là uniquement pour cette raison) — mais peu importe à la limite. Il serait intéressant de savoir, « objectivement », si ces œuvres sont célèbres parce qu'elles sont belles, ou si on les trouve admirables parce qu'elles sont célèbres.

Il ne faut pas se moquer des touristes qui viennent en foule voir la Joconde. D'abord, c'est vraiment un tableau admirable. Ensuite, même si ce n'était que sa célébrité qui lui donnait ce caractère, ce serait encore assez compréhensible, autant qu'aller à un endroit célèbre pour pouvoir dire J'y ai été — ça n'a rien de ridicule. Mais je n'ai pas fait un tour par la Joconde ; en revanche, j'ai longuement admiré La Vierge à l'Enfant avec sainte Anne, un tableau que j'aime beaucoup, et surtout le Saint Jean-Baptiste de De Vinci, au sourire si énigmatique.

Les peintures allemandes et flamandes des XVIe au XIXe siècles sont situées au 2e étage de l'aile Richelieu. Elles sont moins bien mises en valeur à mon avis, je trouve que c'est un peu dommage. (Accessoirement, elles ne sont pas mises en ligne sur le site Web du Louvre, donc je ne pourrai pas faire de lien.) Par exemple, l'autoportrait de Dürer (un tableau que j'aime beaucoup ; et il était beau garçon, Dürer, d'ailleurs, si je l'en crois) se trouve dans un coin obscur (vraiment mal éclairé, je veux dire, en plus d'être difficile à trouver) d'une salle écartée. Les deux Vermeer que le musée possède (ce n'est pas si mal, quand il n'en existe que trente), La Dentelière et L'Astronome, sont aussi un peu cachés dans un fouilli d'autres œuvres plus mineures. Il faut dire que Vermeer n'aide pas trop : La Dentelière est absolument minuscule. Ça c'est quelque chose qu'on oublie trop facilement quand on regarde les œuvres surtout sur des reproductions, qui sont cadrées à une page de livre, et qu'on ne fait pas trop attention aux dimensions indiquées : il n'y a vraiment rien de commun entre les Noces de Cana et La Dentelière au niveau taille (enfin, un rapport de plus de 1300 en superficie)… J'ai aussi « trouvé », dans une salle reculée ou personne ne se promenait, L'Arbre aux corbeaux de Caspar David Friedrich, encore un tableau cher à mon cœur, mais dont je ne savais même pas qu'il était en France.

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