Comments on En souvenir de quelques jours libres et heureux

Rapport à tes tweets sur Saint-Lambert et Port-Royal : mon directeur habite juste à côté, je suis allée lui rendre visite il y a quelques semaines. Je peux donc t'informer que l'âne va bien, mais qu'il n'y avait qu'une seule chèvre (par ailleurs adorable) et des moutons d'Ouessant (plus farouches). Les vaches étaient fort loin de la clôture, déception remboursez ! J'ai vu un chevreuil de très près pour compenser.

Est-ce ce que tu es prêt à faire un tour en moto dans la nature ces jours-ci quitte à payer une amende, ou ce serait faire preuve de manque de civisme ?

J'ai l'impression que c'est plus difficile de documenter les choses qui se passent sur une durée aussi longue. Je crois que je ne documente pas aussi profondément ma vie que toi, et il m'est arrivé plusieurs fois de le regretter, mais j'ai déjà constaté plusieurs fois des « trous » dans mes documentations quotidiennes ou hebdomadaire, et il me manque une façon de remarquer les évolutions plus lentes. Je rêve d'une échelle de bonheur, de joie, ou de moral, que je pourrais utiliser pour comparer un jour à l'autre.

Ce problème est encore plus criant sur la moto : j'adore ce moyen de déplacement, mais pas moyen de me souvenir, ou même d'imaginer, à quel point lorsque je ne suis pas en train de pratiquer. J'imagine plus facilement le tiens en lisant ton entrée que celui que j'ai vécu moi-même en triant mes souvenirs.

Résultat, aujourd'hui je me sens jalouse de l'effet de la moto sur toi, alors que si je crois les réflexions froides que j'ai mémorisées plusieurs fois sur ma machine, il n'y a pas de raison.

Une conséquence concrète est que je n'ai pas vraiment réussi à faire une place pour la moto-loisir dans ma vie, et pour le coup je suis jalouse à raison du fait que tu aies réussi à le faire. Comment gérer laisser sa moitié à la maison ? Comment renoncer à la gratification immédiate dans tout ce qu'on peut faire chez soi, le temps de se faire ch*er avec l'armure et le parking avant ensuite d'aller nulle part ? Peut-être qu'il faut juste que je me trouve des endroits motivants où aller…

Bref, assez de comparaison de notes, je te remercie pour ces nouvelles positives, d'autant plus précieuses qu'elles sont rares ces jours-ci, et je te souhaite de trouver dans ces souvenirs suffisamment de miettes de bonheur pour passer la période sombre, littéralement comme figurativement, que nous traversons.

Pour moi aussi, les promenades dans la campagne, en forêt, au bord de l'eau, dans la prairie ou sur les chemins agricoles sont vitales. Les moments les plus importants et les plus heureux de ma vie ont toujours été, d'aussi loin que je me rappelle, dans un environnement rural, champêtre ou forestier.
Je publie de nombreuses photos des régions que j'arpente inlassablement sur mon blog <URL: https://www.ruralite.net>
Et il y a quatre mois particulièrement importants dans l'année, quatre mois où j'ai à coeur de revisiter de nombreux lieux familiers que j'aime voir évoluer au fil des saisons et au fil des années : mars, avril, octobre et novembre. Autant dire que cette année j'ai été particulièrement affecté par les restrictions arbitraires, surréalistes, toxiques, humiliantes, incompréhensibles qui nous ont été imposées.
Je te rejoins complètement sur tes prises de positions concernant la "règle du kilomètre". On se retrouve face à une opposition entre la loi et l'éthique, dans la situation douloureuse de choisir entre renoncer à la liberté fondamentale de pratiquer une activité saine ou risquer d'être puni.
Ce dont je suis sûr c'est que moralement, je préférerais largement (en toute hypothèse) être dans la situation d'être puni pour m'être promené seul en forêt que dans celle de la personne qui infligerait une telle punition.