Comments on Je coule

Apokrif (2021-02-02T17:11:32Z)

Je ne l'ai pas lu mais ça a l'air intéressant: selon le _Nouvel Obs_: « Fred Vargas a écrit, peu de temps avant [une émission de 2006], un court essai tragi-comique intitulé « Critique de l’anxiété pure » (Flammarion) et qu’elle redouterait presque davantage les effets effroyables de la panique, si une pandémie venait à survenir, que la pandémie elle-même. L’éducation qui se dissout dans la terreur à la faveur d’un événement et tourne à la barbarie, elle appelle ça « l’âme lourde » de l’humanité. »

pff (2020-05-06T17:44:12Z)

Relativisons avec quelques considérations démographiques et historiques:
- entre 2018 et 2019, il y a 82 millions d'individus en plus sur terre et 764 mille en Europe,
-COVID-19 n'a rien à voir avec la peste noire qui a tué de 30 à 50 % des Européens en cinq ans (1347-1352) faisant environ 25 millions de victimes.

DOFP (2020-05-06T04:52:16Z)

Maintenant il va falloir mettre en place une stratégie de dépistage et isolement des personnes infectées + leurs contacts. Mais la mise en place d'une application permettant de tracer précisément tous les contacts passés de chaque individu infecté semble exclue à la fois par l'exécutif et la population.

Il va falloir dès lors adopter des méthodes statistiques, donc penchant vers la théorie de la percolation. Si je peux me permettre une direction d'étude.

Supposons que j'ai un certain nombre de tests (disons 20M par semaine).
- quelle stratégie de tests pour minimiser la probabilité de propagation de la maladie
- comment utiliser des informations de graphes sociaux pour améliorer la stratégie de tests
- comment incorporer les informations géographiques (l'hétérogénéité du territoire)
- comment incorporer les informations comportementales (profession, taille / composition du foyer)
- comment affiner les hypothèses à partir des bases de données existantes (Facebook, LinkedIn, telephone, impôts, recensement, etc)

Et comment ces résultats varient avec le nombre de tests disponibles (en gros quantifier la transition de phase).

Anne-Laure (2020-05-04T15:46:56Z)

Bonjour,

Je lis votre blog depuis très longtemps, je n'ai jamais commenté.
Je voulais juste vous mettre sur la voie du CBD. Je prends un anti-dépresseur. J'ai pris des benzo. Si l'huile de CBD ne remplace pas l'anti-dépresseur, il prend la place du benzo de façon satisfaisante. Ça relaxe très bien le corps et l'esprit, en plus de permettre un meilleur sommeil.
Je ne vais pas donner de marque de peur qu'on prenne mon message pour de la pub, mais beaucoup de sites livrent en France (et c'est bien sûr légal).

J'espère que vous vous rétablirez.

DOFP (2020-05-02T23:21:40Z)

Autant que je me souvienne, en sciences, le critère de vérité n'est pas l'autorité mais la validation expérimentale. Donc peu importe ton expérience passée, peu importe combien d'articles tu as lu sur le sujet, si ton modèle arrive à faire des prévisions plus précises que les modèles existants, il est plus valide que les autres.

Donc la question revient à quelles sont les prévisions des épidémiologistes arrivent à faire et peux-tu les améliorer. Le reste n'est que jacasserie.

Koko90 (2020-05-02T14:38:45Z)

Je ne peux pas dire grand chose pour t'aider, car je fais parti du clan des chanceux qui ont a la fois des bonnes condition de confinement (jardin, famille, pas de soucis financier) et qui ont l'état d'esprit qui fait que ça passe. Bref je vis très très bien le confinement, le télétravail et le temps supplémentaire passée avec mes enfants.

Je tiens cependant à te remercier pour tes tentatives de modéliser l'épidémie. Je pense comme toi que les épidémiologies n'ont pas forcément pensé à utiliser tous les outils mathématiques mis à leur disposition. La théorie des graphes pourrait être d'un intérêt énorme et affiner les modèles (bon, ma thèse portait sur la théorie des graphes, donc je suis un peu partisan).

Ce n'est absolument pas crackpotesque de remarquer que les modèles épidémiologiques sont simplistes et ignorent beaucoup de paramètres. Et le fait qu'il divergent autant de la réalité est la preuve qu'ils sont perfectibles.

Beaucoup de domaines n'utilisent pas la pleine puissance des mathématiques. Et à chaque fois que j'ai vu un scientifique travaillant sur autre chose que les maths consulter un mathématiciens, je l'ai vu en tirer beaucoup.

Bref, tu n'es pas expert en épidémiologie mais tu es mathématicien, et les mathématiques sont vraies partout.

Ilia (2020-05-02T12:49:00Z)

David, tu as tout mon soutien. Je n'ai pas l'honneur de te connaître personnellement, donc mon message n'aura sans doute qu'une portée réduite.
Mais en tout cas, ton blog est, depuis une bonne dizaine d'années, un véritable rayon de lumière pour moi - une source intarissable d'informations et de réflexions dont la lecture est toujours un grand plaisir, et dont la valeur intellectuelle est inestimable. (Concernant l'épidémie, notamment, j'ai appris beaucoup de choses avec tes billets.) Cela m'attriste de te savoir autant affecté.

Je pense que tes complaintes sont tout à fait légitimes : les "first-world problems" peuvent être des vrais problèmes, qui ne méritent pas nécessairement moins d'attention (et de compassion) que les problèmes de gens plus défavorisés. Je vais peut-être dire une évidence, mais les études montrent, me semble-t-il, que de toute façon ce qui fait le bonheur humain, ce ne sont pas nos conditions de vies effectives, mais le rapport entre ces conditions et un niveau de référence qu'on tire de son expérience (ce qu'on voit autour de soi, les projections qu'on s'était faites etc.).

Et je ne pense pas que tu sois en train de virer crackpot ;-) attention au syndrome d'imposteur ! Bon, tu n'es pas épidémiologue, certes. Mais les points que tu soulèves me paraissent tout à fait valides ; et je ne pense pas du tout qu'ils soient hors de ta portée…

Pour tester la validité de tes conclusions, tu peux peut-être essayer de mettre tes prédictions sur Metaculus : https://www.metaculus.com/questions/ - un site dont j'ai découvert l'existence il y a quelques jours, par une chaîne de liens partie de ton blog. Comme ça si tu arrives effectivement à voir plus fin que les experts, tu pourras t'en apercevoir ! (Disclaimer : je ne suis pas moi-même utilisateur, je ne sais pas comment ça fonctionne en détail ; mais je suppose que ce site te permet d'avoir un score qui estime, retrospectivement, la justesse de tes prédictions.)

S (2020-05-02T11:24:04Z)

Dans la plupart des circonstances, j'ai tendance à penser qu'il faut s'imperméabiliser à la culpabilisation venant de l'extérieur, et également éviter de se culpabiliser soi-même. La culpabilité te fouette quand tu vas mal : cela est souvent contre-productif, là où un pardon bienveillant ou une pression exigeante mais positive (qui ne regarde pas les échecs du passé ou de futurs éventuels, mais qui essaie de faire au mieux à l'avenir, en prenant en compte tes forces et faiblesses, problème d'optimisation sous contrainte, la contrainte était d'être vraiment possible IRL et pas seulement par un puissant sage à moitié divin) aide à la fois à mieux agir et à mieux se sentir (ce qui induit une spirale vertueuse).

Le rôle "noyant" de l'empathie m'évoque "Consolation à M. du Périer pour la mort de sa fille", de Malherbe. Il me semble qu'il est bénéfique de se mettre en contrôle (partiel) de ses pensées et émotions, et de les orienter d'une façon qui te paraît féconde plutôt que de les laisser suivre un cours parfois stérile voire mentalement nocif. Un problème évident étant "Oui, mais comment acquérir un tel contrôle ? T'es marrant toi…". Les thérapies cognitivo-comportementales (cf. ouvrage de David Burns mentionné dans mon message précédent) s'avèrent permettre cela, par un habile mélange d'un certain usage de la dialectique rationnelle et de la puissance de l'habitude, du conditionnement. J'ai cru comprendre que la méditation (indépendamment de si on connote le spirituel comme quelque chose d'élevé, de bullshit ou de neutre), par exemple la "méditation de pleine conscience", pouvait également, à défaut de contrôler nos cognitions, nous libérer de leur contrôle sur nous, de leur emprise.

Courage à nouveau !

Popeye (2020-05-02T10:34:00Z)

Je prends la défense du couard anonyme. J'ai bien l'impression que Ruxor sous-estime les épidémiologistes. S'il pense qu'il peut apporter sa pierre à l'édifice, rien ne l'empêche de soumettre une publication dans une revue du domaine. Ça ne remet pas en cause le fait qu'il soit déprimé, et on lui souhaite d'aller mieux rapidement.

Frank Wolff (2020-05-02T07:43:26Z)

Je coule

> Nenni. Fluctuat nec mergitur.

Je salue le retour du Couard Anonyme. Il me rappelle une nouvelle de Dino Buzzati que j'aime beaucoup et qui s’intitule « Il mago ».

S (2020-05-01T22:37:42Z)

Je signale le livre "Feeling Good: The New Mood Therapy", de Burns, qui m'a été fortement recommandé par des personnes nombreuses et variées, et que je recommande à mon tour. Noter que Burns a aussi une longue série de podcasts.
Bon courage en tout cas !

DH (2020-05-01T21:50:14Z)

@Cigaes: c'est même pire que cela : il n'y a pas à ma connaissance d'enseignement des maths en études de médecine (sauf en biostatistique). La matière qui s'en rapproche le plus, c'est un semestre de physique en 1ere année de médecine (mais qui joue un rôle de sélection majeur).

Dr FionsD (2020-05-01T21:13:26Z)

David, David, David !

Ça va s'arranger. Ça s'arrange toujours.

C'est dur en ce moment, tu es plus souvent dans le vrai que dans le faux et nous sommes gouvernés par des carriéristes égocentrés, mais la vraie vie va revenir, et tu la savoureras d'autant plus. La fin du tunnel est proche.

Amicalement.

Cigaes (2020-05-01T17:44:10Z)

@classicalmechanics : Il y avait un article intéressant à ce sujet dans Scientific American d'août 2019 : <URL: https://www.scientificamerican.com/article/the-three-body-problem/ >. Il est paywallé, mais une recherche sur « site:scientificamerican.com » plus le titre et le nom de l'auteur renvoie des résultats intéressants.

En revanche, c'est quoi cette horreur de PDF ? Qu'avez-vous fait à ce pauvre pdflatex ? ;-)

Apokrif (2020-05-01T17:21:00Z)

@Cigaes, @Glandu, @Courageux anonyme, @f3et, @PC, @Couard anonyme: j'ai un peu de mal à suivre ce sujet (des erreurs manifestes qui auraient ou non été commises par des épidémiologues). Auriez-vous des recommandations de lecture ? (j'espère que le sujet n'a pas été abordé uniquement sur ce blog)

classicalmechanics (2020-05-01T16:19:52Z)

Pour continuer un peu avec la sucrerie, connais-tu les chorégraphies du problème Newtonien à N-corps? Au besoin voir <URL: https://perso.imcce.fr/alain-chenciner/CGMS.pdf > Il y a de quoi vraiment s'amuser à en trouver dans ton cas, comme avec ce genre de script <URL: http://gminton.org/#choreo >

Cigaes (2020-05-01T15:32:52Z)

Concernant ce que tu dis sur ce qui meut les scientifiques, je reconnais bien le même fonctionnement chez moi. Il m'arrive plus qu'occasionnellement de mettre en pause une série pour aller lire une page de man ou vérifier quelque chose. Je veux dire, pas juste aller voir IMDb au sujet de la série, mais quelque chose qui n'avait rien à voir et qui me tournait dans la tête. Ça peut être des trucs assez triviaux, comme chercher avec quoi caler un projecteur, des problèmes mathématiques, des problèmes de design logiciel, n'importe quoi.

Au sujet de la culpabilisation : il faut se rappeler quelque chose de fondamental : il ne saurait y avoir de culpabilité sans responsabilité, et il n'y a pas de responsabilité sans autonomie. On t'a privé d'autonomie : on t'a automatiquement disculpé de tout. Bien sûr c'est un raisonnement intellectuel alors que ton problème est émotionnel. Mais la répétition d'un argument intellectuel peut aider à façonner et canaliser les émotions.

En tout cas, pour moi, ça marche : à chaque fois que je voyais les efforts incroyables de mes collègues pour la continuité pédagogique et que je commençais à culpabiliser de ne pas en glander une, je me répétais cet argument : ce n'est pas de ma faute si le monde en général et l'éducation nationale en particulier sont cassés, je ne dois pas me laisser arnaquer par ceux qui voudraient faire croire que c'est mon devoir de les réparer pour faire oublier que c'est eux qui les ont cassés. Et ça marche, à peu près.

À propos de l'épidémiologie de salon, une anecdote. Quand j'étais jeune, j'ai fait joujou en « Omicron Basic », et j'ai lu sa doc. Le paragraphe sur la fonction de tri de tableaux vantait l'utilsation d'un algorithme très intelligent, le quick sort. Mais modérait : le quick sort est gourmand en mémoire, des fois il n'y en a pas assez, et dans ce cas ils retombent sur un bubble sort. Or tu sais comme moi qu'il suffit de consulter un bon ouvrage de référence pour apprendre qu'un quick sort correctement implémenté a une consommation mémoire logarithmique.

Cette anecdote illustre à quel point quelqu'un pointu dans un domaine peut être ignorant dans un domaine voisin, alors même qu'il en a besoin de manière aigüe. Et entre les maths et l'épidémiologie, ce phénomène me semble largement probable, parce que (DH, tu confirmes ?) les maths en médecine c'est plutôt vu comme un truc chiant qui sert à départager aux concours. Et avec la théorie des graphes, ça me semblent encore plus probable, parce que la plupart des gens, à part s'ils ont fait une spé maths en terminale ES et pas trop dormi en classe, ne se rendent pas compte qu'il y a des maths intéressantes derrière des traits qui relient des points.

Si les épidémiologistes tenaient compte des phénomènes que tu as observés, tu en aurais trouvé des traces. Si les phénomènes de graphes étaient « bien connus des experts de la question », tu en aurais trouvé trace dans le sommaire des manuels, les gens qui s'y connaissent davantage que toi en auraient entendu parler et te l'auraient dit. Petite note de méthodologie cognitive : l'effet Dunning-Kruger est un notion intéressante, utile à appliquer statistiquement pour comprendre un phénomène, utile à appliquer à soi-même pour rester humble, mais si on en est à essayer de l'appliquer explicitement à quelqu'un de précis, il faut se poser des questions. (Ça marche aussi pour le « mansplaining », tiens.)

Concernant la culpabilité que tu ressens à te plaindre : je te rappelle que quelqu'un t'a récemment remercié d'avoir écrit ces billets car ça lui a permis de se sentir moins seul dans sa détresse. Rien que pour ça, tu n'as pas à culpabiliser de publier ces billets. Grâce à eux, certains se sentent moins seuls. Comme tu ne fais pas que te plaindre mais qu'en plus tu analyses tes émotions, tu aides certains de tes lecteurs à mieux se comprendre.

Et même pour tes lecteurs qui ne souffrent pas, tes billets aident à faire comprendre l'impact invisible du confinement, à le faire comprendre à la fois intellectuellement et émotionnellement. En les écrivant, tu aides à ce que ces phénomènes qui font souffrir beaucoup de gens soient pris en compte dans les calculs utilitaristes. Tu aides, un tout petit peu, à façonner dans la bonne direction le monde de demain.

Personnellement, je supporte bien le confinement, mais je vais essayer de comparer avec mon propre ressenti dans un tout autre domaine. Je ressens assez intensément les méfaits de la religion et du dogmatisme. (Mon psy fait remarquer à juste titre que c'est quelque chose à expliquer, car je n'ai pas de raisons personnelles que ça me touche. L'hypothèse actuelle est que ça a un rapport avec l'idée de parton entre créateur et créature, et que j'ai besoin de pardonner quelque chose à ma mère, mais je n'ai pas encore trouvé quoi exactement.) Quand je vois des politiciens lécher les bottes du pape ou utiliser la notion d'islamophobie, j'en souffre. Mais ça fait longtemps que ça existe, et je n'y suis pas exposé au premier plan, donc j'ai eu le temps de développer du cal émotionnel. Je n'ose pas imaginer l'effet que ça aurait sur moi si un théocrate arrivait au pouvoir en quelques mois, comme ce confinement nous est tombés dessus.

Dans l'image que j'ai de toi, tu es quelqu'un de très détaché. Se pourrait-il que ce soit la première fois que quelque chose t'atteint vraiment ? Si ce n'est pas le cas, alors il y a un facteur de malchance : que la première catastrophe qui t'atteigne soit aussi exceptionnellement grave.

Au sujet des benzodiazépines, je ne suis pas d'accord avec le poussinet : j'ai lu qu'elles pouvaient être très pratiques pour dormir après une expérience psychédélique dont les effets intéressants sont finis. Mais je suis d'accord avec lui qu'il vaut mieux que tu n'en prennes pas pour autre chose, et surtout durablement : elles changent ta manière de penser, tu saura qu'elles changent ta manière de penser, et tu n'auras pas confiance en ton propre esprit.

Je crois que j'ai dit tout ce que j'avais à dire, mais j'en ai probablement oublié.

Courageux anonyme (2020-05-01T15:26:47Z)

Couard anonyme : c'est ironique que tu invoques l'effet Dunning-Kruger dans une diatribe incroyablement arrogante, où tu n'apportes pas la moindre réponse aux arguments de David. Alors qu'ils sont précis, argumentés, et présentés de façon tellement modeste qu'il se dit que c'est sûrement lui le crackpot. Tu penses que les effets dont il parle sont déjà bien connus des spécialistes ? Montre-nous les publications qui les prennent en compte ! Au contraire, il a débusqué plusieurs articles qui tournent autour du pot en prouvant qu'ils n'ont pas du tout vu le point, comme tous ceux qui se concentrent sur les « superspreaders », ou bien le fait que les données https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.02.16.20023754v2 n'aient pas compté les contacts distincts.

La vérité c'est que l'épidémiologie est dans une complète indigence scientifique, et que David a mis le doigt exactement là où ça fait mal. La modélisation des épidémies humaines est coincée dans les mêmes modèles simplistes. Faite comme si on avait à faire à des animaux, sans aucune prise en compte de la complexité sociologique. On espère que ça ne jouera aucun rôle ! Mais les humains ne sont pas des animaux comme les autres.

C'est aussi ironique que tu prennes l'exemple du problème de Hadwiger-Nelson, qui est justement le cas illustrant le fait qu'un outsider à un domaine peut avoir des choses intelligentes à y dire ! Qu'il s'agisse des travaux que David a faits dessus ou du résultat majeur d'Aubrey de Grey.

f3et (2020-05-01T15:18:15Z)

Je suis tellement indigné par les derniers propos de Couard anonyme que je vais me fendre d'une réponse (bien inutile) : déjà, pour se permettre ça, il faut avoir lu (et pas survolé) les nombreux posts pertinents de l'auteur : ceux où il fait (mais bien avant eux) les mêmes prédictions que les experts, ceux où il n'y croit pas lui-même, où il se dit qu'il débarque et que les experts ont sûrement déjà pensé à tout ça … et puis non, et ceux où ce constat le terrifie. Se rappeler aussi (c'est même dans les réponses) que c'est pas la première fois qu'un observateur muni d'outils pertinents voit des choses auquel personne parmi les experts n'avait pensé (et accessoirement, se fait jeter) ; dans le domaine médical, le cas le plus connu est celui de Semmelweis, mais on en a des tas et partout (au hasard, Wegener). Mais surtout, faire confiance aux experts dans un cas de ce genre, est-ce bien raisonnable, surtout quand eux-mêmes avouent être un peu perdus ? Et du coup, est-ce vraiment un service à rendre à quelqu'un qui coule que de lui dire que c'est juste parce qu'il se croit plus malin que tout le monde, et qu'un peu d'humilité ne lui fera pas de mal ?

PC (2020-05-01T14:19:33Z)

@couard anonyme "que tu dises de manière explicite qu'en gros les experts sont à côté de la plaque" Le problème est qu'ils le sont clairement: on a des gens qui fabriquent des prévisions en se basant sur des présupposés (comme la signification du R0 ou sa valeur) qui ne sont jamais justifiés (et qui ensuite obtiennent des résultats divergents suivant ce qu'ils ont mis au départ dans la machine: voir les estimations sur le taux de contamination actuel qui varie du tout au tout suivant le groupe ayant fait la simulation).

ama (2020-05-01T10:14:00Z)

Désolé d'apprendre que la dépression s'est installée cher David. Tu fais bien de consulter, un médecin sait faire. Mais c'est long …
Je te souhaite des promenades quotidiennes en forêt, pour bientôt. Quite à vous déconfiner ailleurs (parents, amis ?)

Couard anonyme (2020-05-01T08:35:37Z)

Désolé d'être aussi abrupte mais, concernant l'épidémiologie, j'ai vraiment l'impression que tu es en plein dans le pic de la courbe décrite par l'effet Dunning-Kruger…

On ne peut pas appréhender de manière fine tout un domaine scientifique (ici l'épidémiologie) en à peine deux mois juste en lisant tout seul des articles (ou plutôt une sélection d'articles dont le choix est biaisé parce qu'on n'y connait rien -- de plus renforcé par la singularité de la situation), sans avoir jamais mis les pieds dans un labo, sans avoir jamais suivi un seul cours sur le sujet et surtout sans jamais avoir parlé (longuement) avec des spécialistes…

C'est sans doute renforcé par un biais qui arrive vite quand on est mathématicien (je précise que je suis mathématicien moi-même) qui est de penser (plus ou moins inconsciemment) qu'en tant que matheux, on dispose d'outils et d'armes intellectuels que n'ont pas les autres scientifiques (logique, abstraction, objets mathématiques sophistiquées, etc.). C'est une erreur.

Ce qui me dérange dans ton discours, ce n'est pas que tu poses des questions de néophyte -- qui sont par ailleurs tout-à-fait légitimes en tant que questions de néophyte -- mais que tu dises de manière explicite qu'en gros les experts sont à côté de la plaque ("il y a un véritable manque de recul par rapport à tout ça") et que toi, le grand David Madore, ne l'est pas, en à peine deux mois de travail sur le sujet…

Imagine la situation duale où un épidémiologiste aurait bossé pendant quelques semaines sur le problème de Hadwiger-Nelson et débarquerait en disant: "pourquoi on fait pas (**insérer listes de choses bien connues des experts de la question**), il y a une mauvaise prise en compte d'informations venant des domaines (**insérer des domaines qui ont déjà interagi avec la conjecture**), ces points devaient être évidents pour tout le monde mais en fait, non, il y a un véritable manque de recul par rapport à tout ça". Je pense que tu l'enverrais chier et tu aurais raison.

Natacha (2020-05-01T08:10:24Z)

@popeye et Régis :

> > le recours aux benzodiazépines est à éviter autant que possible

> Ça me semble très dogmatique comme affirmation […]

Je suis d'accord avec l'affirmation, à condition de ne pas oublier le quantificateur « autant que possible », et en tirer les conséquences quand ça ne l'est pas. Peut-être pas au point du dogme, mais ça me semble être une très bonne heuristique (pour un non-médecin qui juge une décision d'un non-médecin).

La métaphore que je prends souvent c'est le caillou dans la chaussure. Ça fait mal, et si on prend un gros anti-douleur opiacé, on n'a plus mal, mais c'est malsain, il faudrait plutôt enlever le caillou.

Mais si on est dehors par -40°C, après avoir beaucoup marché, et qu'on n'en peut vraiment plus, utiliser le gros anti-douleur pour atteindre la base chauffée a du sens.

De la même façon que la métaphore de la béquille, celle-ci contient le fait que ce n'est pas « solution » complète, que ça ne résoud rien tout seul, mais que c'est un complément qui peut rendre possibles des démarches.

Arthur (2020-05-01T07:59:44Z)

Courage !

Joël (2020-05-01T02:21:44Z)

" Les experts que je critique sont débordés, je n'ai aucun espoir d'arriver à me faire écouter d'eux même si j'arrivais à les convaincre que je ne suis pas un crackpot, et je n'ai plus aucune énergie pour tout ça."

Si tu retrouvais un peu d'énergie, et si par hasard tu connaissais un peu un député d'une circonscription où tu as longtemps vécu, et qui aurait récemment tenté de devenir maire de ta ville, et qui par ailleurs serait un mathématicien appliqué très connu et proche de certains cercles du pouvoir exécutif, donc influent, peut-être pourrais-tu lui écrire un mail pas trop long lui disant que tu ressens le confinement comme un emprisonnement injuste (le pouvoir a besoin d''entendre cela), accompagné de tes plus forts arguments contre les justifications de ce confinement. Cela permettrait peut-être de changer les choses un peu plus vite, et de minimiser les dégâts à long termes sur ta vie et les nôtres.

Mais ça fait beaucoup de conditions, je sais…

JML (2020-05-01T01:43:09Z)

Je suis désolé pour toi. Merci pour le travail que tu as fait.
Je t'envoie toutes les ondes positives dont mon cœur est capable en appuyant sur les touches de mon clavier.

Note au poussinet : tu peux essayer le massage. La référence en psycho-corporel est le massage californien, qui glisse bien à l'huile (vous avez bien au minimum une bonne huile d'olive ?), pas trop profond (voire superficiel si le massé est réticent au conact), sans insister sur les tensions musculaires, basé sur une répétition "hypnotique" des gestes, ce qui demande de la patience et que le masseur soit aussi bien installé que le massé (attention à la position du dos). Autres prérequis : le masseur doit être bien, serein, détendu (surtout des mains), animé d'une simple intention de faire du bien et sans autre intentions (pas de pensées coquines, c'est un autre type de massage qui peut être très bien également mais à ne surtout pas mélanger). Pas besoin d'être un pro, quelques indications du massé suffisent à progresser rapidement.
Si le massé exprime une forte réaction émotionnelle, ne surtout pas rentrer dans le mental ("en parler"), le but premier est que l'émotion suive son cours sans perturbation (le massé peut exprimer ce qui vient lui spontanément sans autre retour du masseur que l'assurance que tout est acceptable).

Subbak (2020-05-01T00:25:20Z)

Si ça peut te rassurer (si tant est que ça soit un tant soit peu rassurant ?) je suis à peu près dans le même état mental. Je vis seul et par moment je craque. La fin des "vacances" a été le plus dur. La reprise des cours depuis a ajouté un semblant de normalité à mon quotidien même si c'est aussi une source de stress et d'anxiété supplémentaire, le pire était l'anticipation de cette source de stress sans avoir la dose régulière de contact avec les élèves qui m'aide beaucoup mentalement. J'arrive encore à enseigner mais j'ai le sentiment de faire un boulot catastrophique et je n'arrive pas à consacrer de temps significatif à la préparation des cours (ce qui justifie mon sentiment de mal faire), et la majorité de mes élèves ne donnent de toute façon pas de signe de vie (je sais que je suis dans un lycée difficile, mais quand le ministère évoque moins de 10% de perte de contact, ça me fait rire jaune).

Sinon je passe mes journées sur Animal Crossing : au début je ne pensais pas tant accrocher, d'ailleurs j'ai attendu 2 semaines après la sortie pour l'acheter, mais ça me donne vaguement des objectifs atteignables, et de sujets de conversation sans stress sur le Discord des gens avec qui je joue. Une pseudo-obligation sociale journalière, sans avoir l'impression de m'imposer aux autres ou d'être un boulet pour eux. Mais bon, si tu n'as pas de Switch ou que tu n'aimes pas ce genre de jeu vidéos (à mi-chemin entre les Sims et Stardew Valley), ça n'est pas un conseil très actionnable. Et puis c'est difficile de savoir si je tiendrais mieux ou moins bien sans. Mais clairement, j'envie avec beaucoup d'incompréhension les gens qui réussissent à être plus productif (professionnellement ou dans leur vie perso) en ce moment.

DH (2020-04-30T20:55:57Z)

Je fais partie de ceux qui vivent assez bien ce confinement (plein de choses me manquent, mais je n'ai pas ce "marteau-piqueur" qu'hélas que je ne peux éteindre pour toi). Juste pour rebondir :
1. ne prête pas trop attention à ceux qui semblent productifs. Les gens font ce qu'ils peuvent, et se vantent seulemetn quand ça marche.
2. si tu n'as pas l'énergie de faire valoir tes idées sur la modélisation de la pandémie, dis-toi que certains (dont je fais partie) le font pour toi : je ne manque pas une occasion de renvoyer vers ton blog dès que je vois un taux d'attaque à 60% un peu trop affirmé…

Tiens bon, le monde d'avant ne reviendra sans doute pas entièrement, mais on va essayer de s'en rapprocher en ce qu'il avait de bien, et, qui sait, de nouvelles choses pourront pousser dans les vides restants… Courage à Poussinet aussi, ça doit être difficile pour lui aussi !

Dyonisos (2020-04-30T20:27:32Z)

Je ne peux guère apporter une quelconque suggestion constructive parce que je suis assez aux antipodes de ce que tu éprouves par rapport au confinement. Il me semble tout au plus que tu peux envisager de sortir davantage : personnellement, même si je ne le fais pas si souvent, je n'ai jamais eu le moindre contrôle d'attestation et de toute façon c'est très rapide de remplir cette formalité. Il n'y a plus qu'une grosse dizaine de jours avant une réorientation vers la vie familière, ce qui est une idée sur laquelle tu peux te raccrocher pour ne pas trop sombrer dans les abîmes de la macération dépressive.

Popeye (2020-04-30T19:36:21Z)

> le recours aux benzodiazépines est à éviter autant que possible

Ça me semble très dogmatique comme affirmation, et je trouve que c'est presque nier la souffrance que peut ressentir une personne très anxieuse. Si ça peut soulager une souffrance ponctuelle, pourquoi faudrait-il s'en priver ? J'imagine que le médecin de Ruxor connait les avantages et les inconvénient de ce traitement, et qu'ils ont décidé ensemble si c'était pertinent.

Régis (2020-04-30T18:09:37Z)

Je crois aussi que le recours aux benzodiazépines est à éviter autant que possible. Une thérapie cognitive et comportementale est sûrement plus adaptée, en général on constate assez vite ses progrès avec ce genre d'approche. Il s'agit d'accepter ses émotions, et de faire un travail sur les pensées qu'elles entraînent.
Amicalement.

glandu (2020-04-30T16:28:46Z)

Deux remarques.

1) Tu n'es bien sûr pas le premier à te poser ces questions d'épidémiologie. Le facteur limitant ne sont pas les maths mais la modélisation, chose que beaucoup de scientifiques savent faire.

J'ai vu passer des modèles qui incorporent la structure familiale au sujet du Covid-19 et une petite recherche documentaire te convaincrait que cela avait déjà considéré avant.

J'ai vu aussi des modèles « compartementaux » avec récupération en temps constant (courbes symétriques, de mémoire Imperial College) sauf que, je crois, leur résolution était numérique.

Je pense que si les hypothèses les plus simples sont les plus employées, c'est que les épidémiologistes ont conscience que l'incertitude des données est telle qu'elle prime sur le chiadement du modèle.

2) Je crois qu'une partie de l'incompréhension vient du fait que, supposément, ce seraient les introvertis qui supporteraient le mieux le confinement. Ce n'est pas forcément le cas : l'arrêt à domicile ne fait pas que réduire les contacts sociaux. Un introverti peut aimer se promener en forêt, aller au ciné, faire du sport, etc. a contrario, j'ai quelques témoignages d'extravertis qui apprécient la quarantaine du fait que cela leur ôte beaucoup de pression (au travail mais pas que)…

Edith (2020-04-30T14:44:33Z)

Je coulais et j'ai lu ce long article d'Alain Damasio qui m'a sortie de l'eau : https://blogs.mediapart.fr/alain-damasio/blog/270420/coronavigation-en-air-trouble-13

Nick Mandatory (2020-04-30T14:37:07Z)

Pas de conseil-reproche, mais beaucoup de pensées amicales pour toi.

این نیز بگذرد

Autre touriste (2020-04-30T14:31:15Z)

Mes sympathies, Ruxor.

Je me suis souvent demandé comment je pourrais t'aider, mais chaque vois que j'y pense je me sens comme un gros connard. Ma productivité a beaucoup baissé, mais à part ça je suis franchement content d'avoir la paix et d'éviter le train.

Généralement les choses sont un peu moins pourries avec de la discipline : des horaires stables, du sport, des corvées ménagères. Je conviens que c'est effroyablement chiant et désagréable.

Popeye (2020-04-30T12:03:52Z)

> la réalisation du fait que ma vie d'avant, tous les petits plaisirs sur lesquels je fondais mon équilibre psycho-affectif et qui se sont envolés en mars 2020, cette vie d'avant est complètement détruite pour bien plus longtemps que la seule période d'emprisonnement, et il n'est pas acquis qu'elle puisse jamais ressusciter.

Je crois quand même que tu exagères :)

Fais la liste des petits plaisirs, et vois lesquels risquent d'être définitivement anéantis. A mon avis, pas beaucoup.

Et il y aura d'autres plaisirs qui remplaceront les rares qui auront été anéantis.

Apokrif (2020-04-30T11:51:27Z)

@Popeye: les sanctions (amendes voire prison) s'aggravent en cas de « récidive », entre guillemets, parce qu'on risque une verbalisation si on pédale trop ou ne court pas assez ou si l'attestation qui n'atteste de pas grand-chose a une tête qui ne revient pas au policier, donc on ne peut pas raisonner en termes de « je risque au pire une amende unique », il vaut mieux garder une marge de sécurité en termes de nombre d'« infractions » (si on est verbalisé à raison une fois, il ne suffit pas de décider qu'on respectera la règle ensuite et qu'on s'en tire avec une seule amende, on risque en fait de se retrouver avec plusieurs verbalisations en raison d'erreurs, sur lesquelles on n'a pas de prise, de la police)

@Olivier Bailleux: difficile de connaître les causes de contamination, il pourrait s'agir plutôt du lieu de travail par exemple: http://www.madore.org/cgi-bin/comment.pl/showcomments?href=http%3a%2f%2fwww.madore.org%2f~david%2fweblog%2f2020-04.html%23d.2020-04-19.2651#comment-26823 . Je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous proposez: que les policiers et gendarmes, au lieu de patrouiller sur la voie publique, apportent de la nourriture à domicile ou fassent la police à l'intérieur des commerces ?

Vincent (2020-04-30T11:45:01Z)

Un peu hors sujet… Je ne sais pas si ça peut te consoler, mais je te tiens à te féliciter pour la qualité des réflexions sur le COVID, et ce depuis le début.

Comme d'autres, c'est grâce à ton blog que j'ai saisi le danger du virus et compris la progression exponentielle de l'épidémie. J'ai adopté les gestes barrières strictement un peu avant les autres et donc, grâce à toi, il y a sans doute eu quelques contaminations évitées! Merci!

Relis ton premier post sur le sujet, le 24 février : http://www.madore.org/~david/weblog/d.2020-02-24.2637.html#d.2020-02-24.2637
Tu avais compris avant tout les "experts" ce qui allait se passer. D'ailleurs, si tu étais célèbre, tu pourrais te pavaner sur les plateaux télé sur le mode "je vous l'avais bien dit".

Allez, plus que 10 jours à tenir et tu pourras refaire des balades dans la nature. Courage…

Natacha (2020-04-30T11:40:42Z)

Je fais partie de ces gens qui ne souffrent pas du tout confinement (et je l'ai décrit en détail chez moi <URL: https://instinctive.eu/weblog/0CA-mon-confinement >), et pourtant c'est pour des raisons qui me semblent rares, et les gens avec qui je suis en contact ne le vivent pas si bien que ça.

Je soupçonne que les histoires de faire du pain ou de la grammaire grégorienne, ce sont juste la version « confinement » de l'effet des réseaux sociaux où tout le monde a l'impression que tous les autres ont une vie bien meilleure. (J'ai l'impression que ça existait déjà avant les réseaux sociaux, au sujet de la vie sexuelle, au moins quand j'étais adolescente ou jeune adulte. Comme souvent, le numérique a juste « industrialisé » des choses qui se produisaient déjà avant.)

Mais si je vis bien les circonstances présentes, j'ai l'impression de bien comprendre toutes les émotions que tu décris, d'en trouver des parallèles chez moi, et de pouvoir les assembler dans mon imagination. Je ne sais pas à quel point cette image de toi dans ma tête est une bonne approximation de toi, mais j'ai beaucoup d'empathie pour elle. J'aimerais pouvoir faire quelque chose pour t'aider, mais je vais juste impuissamment te souhaiter que tout s'arrange.

En particulier, j'aime beaucoup la métaphore du marteau piqueur, je n'en avais pas d'aussi bonne pour décrire (ce que j'imagine être) ce vécu.

De la même façon, faire des maths parce que « c'est juste comme ça que [ton] cerveau fonctionne », c'est quelque chose dans lequel je me retrouve complètement et je n'avais pas d'aussi bons mots que les tiens à mettre dessus.

Concernant le problème d'être ou non crackpot, dans ma période dans la recherche publique je n'ai pas arrêté d'être déçue par le cloisonnement de toutes les disciplines, et d'à quel point des résultats bêtes d'autres disciplines peuvent aider à en faire avancer une autre. Ma thèse était littéralement sur l'application de physique des années 1900 et de techniques de base d'astronomie pour faire avancer une question dans laquelle les biochimistes étaient embourbés.

Avec ce vécu, je n'ai aucun mal à croire que tu puisses apporter une contribution pertinentes aux spécialistes en épidémiologie.

Et une autre partie de mon expérience personnelle en recherche publique me laisse penser que les grands pontes n'ont aucune chance de t'écouter, j'y ai vu tellement d'arrogance et d'œillères… C'est plus au niveau des thésards et des directeurs de thèse que ces idées peuvent trouver une terre fertile, et quand le jeu politique met un grand nom sur le papier dudit thésard ou le fait sortir dans une revue renommée on a une chance pour généraliser l'idée.

Je n'arrête pas de dire « recherche publique » juste parce que je n'ai aucune idée de comment ça se passe dans la recherche privée, je ne sous-entends pas que ça s'y passe mieux.

J'avais envie de mettre un truc sur les médicaments, mais je ne suis pas sûre d'apporter plus que les autres commentateurs, et je n'assume pas complètement la publication de mon expérience personnelle.

Enfin sur la religion nationale du confinement, je suis dans l'ensemble d'accord, peut-être que le nombre diminuera un peu la culpabilité ? J'ai l'impression de voir un jeu entre populisme et bureaucratie, avec des tas de gens qui jouent le jeu malgré son absurdité évidente à mes yeux. D'un autre côté, je n'ai pas mieux à proposer…

Grasyop (2020-04-30T11:06:51Z)

Bonjour David. Au risque de dire une évidence ou une stupidité : est-ce que la cause principale de ta souffrance ne serait pas un manque d'endorphines par arrêt de la musculation à laquelle tu as accoutumé ton corps ? Des activités intellectuelles ne peuvent sans doute pas les remplacer. J'imagine que, même confiné, il doit y avoir moyen de faire des exercices physiques t'apportant ces endorphines. Ça ne changera évidemment rien à toutes les réalités que tu décris ici, les réalités sociologiques notamment, mais peut-être au ressenti que tu en as.

Ahmad (2020-04-30T11:06:40Z)

Ça m’a beaucoup touché et attristé votre état. Moi qui viens, régulièrement, vous lire pour me consoler un peu, de cette situation, en apprenant de nouvelles choses.

Amitiés

nameornick (2020-04-30T09:49:58Z)

Je suis confiant que l'entrevue avec le psychiatre débouche sur du positif, courage! Clairement tu es on ne peut plus lucide. Il y a semble-t-il de l'espoir côté tocilizumab et remdevisir, et il y aura probablement encore mieux: un retour assez proche de la sociabilité d'avant paraît raisonnable à horizon du printemps prochain, voire avant.

Pour l'aspect crackpot, peut-être que tu n'as pas une vision du langage à adopter pour parler aux experts (et que tu ignores du folklore, ou des références classiques). On peut aussi comprendre qu'en pleine pandémie ils se raccrochent au terrain balisé plutôt de se lancer dans des finesses sans avoir le recul nécessaire. Je crois que tu fais de la cryptographie: si il y avait un gros problème mondial et que des tas de gens venaient te dire "je suis ingénieur en agronomie et je pense que…", les prendrai-tu vraiment au sérieux (ledit agronome est peut-être un excellent esprit, mais parfois on met les gens dans des cases)? On pourrait comprendre que non, ou pas énormément.

Olivier Bailleux (2020-04-30T09:48:56Z)

Bien que confiné dans des conditions bien plus luxueuses que les tiennes - je peux discuter avec mes voisins, de jardin à jardin, à 10 mètres de distance, aller me promener dans la campagne environnante qui est indiciblement belle et calme - je suis, tout comme toi, très très en colère. En colère en raison du nivellement des règles qui nous sont imposées sans discernement, dans certains cas sans aucune justification sanitaire, voire même avec un impact sanitaire négatif (tu en es un exemple). Et avec en plus le populisme des slogans simplistes que tant de gens répètent. Il n’y a pas UN responsable de tout ça. C’est le résultat de tout un tas de choses situées très en amont, qui vont du fonctionnement de notre système éducatif (la formation à la pensée critique, l’enseignement des mathématiques…) à la nature humaine. J’aurais voulu qu’on me fasse signer une attestation dans laquelle je m’engage à respecter des règles de distanciation physique, et plus généralement qu’on m’impose des conditions nécessaires, plutôt que des conditions qui réussissent l’exploit d’être à la fois drastiques et même pas suffisantes pour éviter la transmission du virus. Le maillon faible de la distanciation, ce sont évidemment les lieux d’approvisionnement en nourriture, et notamment les supermarchés. Je sais que, techniquement, tout le monde ne peux pas utiliser les drives, et je sais que des aménagements ont été faits et des protocoles mis en place dans les commerces. Mais il y a quand même des milliers de personnes, dont certaines âgée et/ou fragiles, qui défilent chaque jour dans chaque supermarché. Je suis persuadé que le temps et l’énergie passée à poursuivre les joggeurs ou des promeneurs « irresponsables » qui marchent seuls à deux kilomètres de chez eux aurait pu être utilisé à rendre l’accès à la nourriture plus agile et plus sécurisé. Heureusement, je parviens à compartimenter ma journée. Un temps pour la colère, un temps pour la détente, un temps pour le travail… un temps pour le sommeil, mais ça c’est le plus difficile.

n (2020-04-30T09:32:49Z)

Merci pour ton billet.

Je suis incapable d'être productif moi aussi. Je te souhaite 12 jours paisibles, et je te suggère de prévoir dès maintenant où tu aimerais te *ré*confiner.

Amitiés

Popeye (2020-04-30T09:03:22Z)

> je n'en peux plus de cette cage ! je veux sortir ! je veux bouger ! je veux m'aérer ! je veux faire du sport !

Mais sors ! Je ne sais pas quelle est l'intensité des contrôles à Paris, mais dans ma ville de province, il y en a peu. Je ne me prive pas de sortir quand j'en ai envie. Au pire je payerai une amende.

Henry Bonjour (2020-04-30T08:42:41Z)

Bonjour David,

Je m'appelle Henry, je suis développeur d'applications à onepoint.

Ce que vous vivez en ce moment vous fait souffrir et vous l'exprimez clairement. Vous exprimez aussi les causes de la souffrance que vous avez déjà identifiées: restriction de mouvement, sentiment de culpabilité.

Un souhait dans la vie, c'est de souffrir le moins possible. Par rapport à ce souhait, le sentiment de culpabilité vous conduit dans la direction opposée. C'est évident. Pourtant, il est encore là.

Ce n'est pas la simple idée "d'effacer" ce sentiment qui le fera véritablement s'effacer. ça demande en fait une pratique quotidienne. Mais comment? à ce sujet, je peux vous donner une réponse personnelle. Mais comme vous êtes attaché à la démarche scientifique, je vous invite à peut-être regarder du côté de la psychologie positive pour étudier des résultats sur le bien-être.

Ma réponse personnelle néanmoins: votre esprit est trop facilement capté par l'idée que vous ne devez pas vous plaindre, que vous devez être productif, etc. Quel est le but de ces injonctions? Quel intérêt servent-elles? Pas le vôtre, je le crains.

D'autres éléments de votre vie ont plus d'importance: avoir de la nourriture, avoir des amis qui vous écrivent, avoir un vêtement chaud, avoir un toit. Mais, quand notre attention est beaucoup plus facilement captée par ces injonctions de productivité, même ces éléments simples deviennent sans importance et ne nous procurent plus de bien-être. C'est un véritable handicap.

L'idée, c'est de réapprendre à observer ces choses. En pratique, la méditation a bien fonctionné pour moi. La sophrologie aussi. Les résultats varient selon les personnes qui pratiquent. Seule une pratique quotidienne et prolongée permet d'observer un changement.

La pratique de la gratitude est utile aussi. C'est un exemple de pratique qui vise à favoriser un sentiment bénéfique. Je vous donne le lien vers une vidéo citant ses sources: https://www.youtube.com/watch?v=WPPPFqsECz0&vl=fr

Sans une base positive, il est plus difficile d'affronter les épreuves de la vie. Construisez cette base. Mon conseil personnel.

Prenez soin de vous, et continuez à parler, ça donne des résultats positifs au final.

ooten (2020-04-30T07:41:56Z)

Personnellement je perçois la justification de la nécessité du confinement de la part des autorités comme étant principalement d'éviter que les services hospitaliers ne puissent pas répondre massivement à l'afflux des covid-19, et là je ne vois ce qu'on pourrait opposer à cet argument même si bien sûr il y a tout plein d'arguments contre le confinement.
Pour les psychotropes tant qu'on ne les prend pas sur le long terme, ce n'est pas un problème au contraire ils peuvent calmer et c'est leur role, c'est un avis.
Par contre il y a un truc que je n'ai pas compris dans les mesures du gouvernement : il va y avoir des départements classés rouges, oranges et verts, quelles mesures différenciées vont alors être appliquées ?
Pour ce qui est des sciences, personnellement je fais une distinction très nette entre sciences expérimentales et les sciences en générales qui incluent les mathématiques, en math il n'y a pas à priori un recours à l'expérimentation matérielle alors que justement en sciences physiques, en biologie et épidémiologie notamment elle est un élément indispensable.

Apokrif (2020-04-30T03:17:28Z)

« Les experts que je critique sont débordés, je n'ai aucun espoir d'arriver à me faire écouter d'eux même si j'arrivais à les convaincre que je ne suis pas un crackpot »

Question naïve: avez-vous essayé de contacter ces experts par courrier, courriel, Twitter… ?

« les personnes ayant un grand nombre de contacts seront infectées avant les autres, réduisant ainsi la diffusion ultérieure de l'épidémie, et en particulier l'interaction entre ce phénomène et celui de l'item précédent »

L'analyse sera compliquée par l'existence de plusieurs facteurs pourrant (participe futur) expliquer une amélioration de la situation (infection et gravité de la maladie) pendant le confinement ou après:
- ceux que vous citez
- les changements de pratiques gouvernementales/sociétales/individuelles (confinement, plus de masques et de tests, télétravail, distanciation)
- changement de saison
- mort (ou du moins symptômes graves) des plus vulnérables en premier (https://unherd.com/thepost/coming-up-epidemiologist-prof-johan-giesecke-shares-lessons-from-sweden/ )


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