Comments on Élèves des Grandes Écoles : le bonheur ?

Apokrif (2019-12-23T23:29:20Z)

"on peut se trouver avec un grand sentiment de vide une fois ce cap franchi car tous les problèmes laissés de côté pendant cette période vont refaire surface."

Dans le roman _Le Palimpseste d'Archimède_ d'Abécassis:

"Je pris ma tête dans les mains en me penchant devant la rambarde, comme attiré par le vide, accablé d’un
poids terrible. Je regardai autour de moi, le Panthéon, le Quartier latin, Paris à mes pieds, tel que je l’avais
vu un soir de septembre, alors que je venais d’intégrer l’École et que je me demandais ce que j’allais faire
désormais. Pendant les années de prépa, j’étais motivé par le concours. Avant, en khâgne, je n’avais qu’on
objectif, une obsession, qui occupait tous mes jours et toutes mes nuits : intégrer la rue d’Ulm. Je dormais
en y rêvant, je me réveillais en y pensant. Mais je n’avais pas réfléchi à ce que j’allais faire après. Et là,
soudain, j’étais face à moi-même, sans savoir vraiment qui j’étais. Tout était possible, et c’était effrayant.
C’est alors que j’avais eu ce sentiment d’attraction du vide, depuis les toits. D’être un funambule qui
marchait sur un fil tiré entre deux immeubles. L’un était l’enfance, l’autre était l’âge d’homme, comme le
disait le professeur Maarek. Et je ne savais pas comment faire pour le traverser."

(j'ai par ailleurs l'impression qu'il y a dans ce roman des erreurs sur la définition de "tapir" et "caïman" et sur la description de la bibliothèque Sainte-Geneviève)

Ruxor (2005-02-06T03:50:13Z)

Je tiens à remercier les (ou le ?) commentateurs « Pedagogue » et « Friendly » pour leurs remarques très constructives. J'apprécie sincèrement.

Friendly (2005-02-05T21:57:00Z)

Puisque je suis gay - moi aussi pas moins et pas plus que toi ou presque ! - je peux te donner un témoignage que tu peux confirmer de tes propres yeux : dans les lieux gays la drague entre garçons fait très peu part au verbe !

Le bruit dans les boites n'est pas vraiment le probleme, dans les saunas il n'y a pas de musique à fond la caisse … non ! simplement c'est le langage corporel qui domine.

1 Pour désarmer l'agressivité latente des garçons entre eux, il faut commencer par pratiquer l'art du sourire.
2 Echanger des regards amicaux pour opérer un rapprochement subtil et entrer dans le cercle d'intimité (moins de 60 cm).
3 Faire un échange quelconque par exemple une boisson ( moment du don) s'il accepte à ce moment-là on peut pousser les privautés etc.

Il y a un code et un formalisme à respecter toujours.
Ne pas se conduire comme un chien dans un jeu de quilles.
Mais aussi vaincre sa timidité ;;;

Chez les hétérosexuels on a étudié précisément avec des caméras ce qui se passait exactement dans la drague, toujours le même scénario, la fille donne le premier signal, regard appuyé de quelques secondes, le garçon doit répondre par un regard plus long sinon la fille se désintéresse du garçon et passe à autre chose etc etc.

Je pense que la drague est codifiée depuis des milliers de générations, elle est inscrite dans nos gênes.

Maintenant entre garçons c'est à la fois plus facile sexuellement puisqu'il n'y a pas de pudeur à surmonter et plus difficile sentimentalement parlant.

On ne peut pas tout avoir.

Fred le marin (2005-02-05T18:34:18Z)

Je témoigne que dans une promo d'ingénieurs (disons de 200 à 400 personnes) il y a souvent un suicide avant la fin des études (même à l'X).

Mais faire sa vie active "industrielle", c'est parfois tomber de Charybde en Scylla : pression constante des clients, être obligé de suivre la Hiérarchie, créativité bridée, métro-boulot-dodo…

Avec une nature "moyen-faible", on vit difficilement tout cela !
Recentrons le problème sur le psycho-affectif.

L'ingénieur rigoureux attend l'Amour Vrai (mais hélas ne peut pas le prouver avec ZFC et la mécaQ).

SUBIR, horrible verbe ennemi de l'Idéal Républicain.

Pedagogue (2005-02-05T11:03:34Z)

Parlons de tes problèmes affectifs qui t'intéressent au plus haut chef, tu sembles t'orienter vers une "psychologie des profondeurs".

J'émets une autre hypothèse, c'est celle d'un problème de communication avec les autres garçons, puisque c'est là où se trouve l'essentiel de tes soucis (tu ne t'es jamais plaint que je sache de difficultés de communications avec les filles ou avec des relations de travail).

La communication des émotions se passe dans le langage mais aussi hors du langage ; je pense que tu es désavantagé dans ton expression corporelle et aussi dans ta manière de porter tes émotions à travers la voix (intonations, niveaux d'intensité etc).

Tu devrais savoir l'importance du langage corporel dans la relation mère-enfant (baby) puisqu'il n'y a pas de langage articulé. Tu peux te référer aux nombreuses études sur le sujet.

Le remède que je te propose c'est de prendre des cours d'expression corporelles comme des cours de théâtre non pour faire de toi un acteur mais pour te permettre d'être à l'aise avec ton corps.

L'avantage de mon hypothèse - vraie ou fausse - c'est qu'elle apporte un début de solution sous forme d'entrainement que tu peux pratiquer facilement sur Paris !

Si maintenant tu crois qu'il s'agit d'un conflit entre ton imaginaire et ta réalité passée et présente, bon courage ! car tu comprends bien qu'on ne remonte jamais le cours du temps malgré le fantasme que tu entretiens à ce sujet dans tes posts littéraires.

Il est possible tout simplement que tu as cristallisé tes difficultés de communication sexuelle avec les autres garçons en construisant dessus tout un fantasme d'abyme psychologique qui n'existe tout simplement pas !
A priori tu as l'air équilibré. Donc essaye de ne pas inventer de faux déséquilibres.
Maintenant j'admets volontiers que la passion amoureuse est une forme de déséquilibre qui est comme un moteur dans la vie, le tout c'est d'arriver à transmettre son sentiment amoureux, c'est là où beaucoup échouent - tu n'es pas le seul !
Ne te mets pas martel en tête si tu rates ton coup un peu plus souvent qu'un autre. Statistiquement tu finiras bien par arriver toi aussi, mais disons qu'il vaut mieux mettre les bons atouts de son côté en veillant à compenser ses faiblesses comme je te l'ai dit plus haut.

Z4nt4c (2005-02-05T10:54:25Z)

La vie en prépa, c'est un peu le mythe de la caverne. C'est fou à quel point, une fois le concours réussi (si c'est le cas), il est jouissif de se remettre à vivre normalement, mais "ce qui m'attire est aussi ce qui me détruit" (citation approximative d'un livre de psychanalyse que j'ai entrevu récemment à propos de l'adolescence), ce qui explique les excès constatés dans les comportements après la prépa…

Chopinhauer (2005-02-05T10:30:22Z)

J'ai raté la conférence, même si j'avais une certaine velleité d'y aller. Est-ce que les psy* ont donné une explication pour le comportement enfantin des élèves des Grands Écoles ?

Dans ma expérience personnelle ce comportement est caractèristique de tout matheu d'un certain niveau d'instruction. Ma promotion de matheux à la Scuola Normale Superiore avait des comportement au début de l'université (BAC +1) d'enfants de 4 ans selon des observateurs externes (environ 12 selon moi). Vu que le bac en Italie est égal pour tout le monde, je suppose que ce genre de comportement était dû plutôt aux caractèristiques des personnes que à leur parcours scolaire.

Je pourrais conjecturer que lesdites personnes aurait developpé cette personalité même sans grands écoles (c'est plus ou moins mon cas). L'unique influence des Écoles sur leur comportement est le fait que elles réunissent ces personnes qui autrement devraient se confronter avec des gens "normaux" et cela accentu leurs bizzarretés.


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