Comments on De l'intérêt de tout photographier

https://www.economist.com/briefing/2013/11/14/the-peoples-panopticon
(site très peu ergonomique: pour afficher la fin de l'article, il faut, par exemple, arrêter le chargement de la page)

https://en.wikipedia.org/wiki/MyLifeBits
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lifelog
https://fr.wikipedia.org/wiki/Google_Glass

Quels risques (même problème pour une caméra de tableau de bord) en cas d'accès non voulu aux données par des tiers (y compris par les autorités ratissant large dans le cadre d'une enquête qui concerne plus ou moins le photographe, si, à défaut de pouvoir casser le chiffrement, elles peuvent prononcer une amende ou emprisonner le propriétaire s'il refuse de déchiffrer) ?

Concernant la qualité des photos prises avec un téléphone en 2018, je suis tombé récemment sur cette vidéo d'une conférence du Collège de France. J'y ai appris tout un tas de trucs intéressants:

https://www.college-de-france.fr/site/gerard-berry/course-2018-01-31-16h00.htm

En résumé : oui l'optique est pourrie (en fait pas tant que ça, mais disons qu'elle a une extension spatiale inférieure à ce qu'on pourrait souhaiter), mais on compense par des algorithmes ultra puissants.

Dans le même genre d'idées, on peut aussi faire des copies d'écran de son ordinateur, téléphone portable…

En effet, c'est bien dans le style de Black Mirror ! L'idée doit être assez vieille en fait. Il y avait déjà un film sur ce thème dans un film avec avec Romy Schneider : "La mort en direct" (http://www.imdb.com/title/tt0081182/).

Des suggestions sur les mesures de chiffrement/sécurité pour se protéger des malfrats ou du flicage, ou, inversement, sur l'accès à ces informations par les proches en cas de décès, maladie ou absence ?

Peut-être que dans un futur proche, on filmera tout en permanence. Déjà beaucoup de gens filment tous leurs trajets en voiture, ou encore leurs "exploits" sportifs (ex : la go pro sur la tête pendant toute une journée au ski).

En écho à la remarque de JML, Magritte abonde :
https://www.youtube.com/watch?v=61ZaCUutHnQ

Tes arguments sont convaincants, mais en contrepartie photographier peut aussi empêcher de jouir de ce qu'on voit.

Penser à prendre des photos ou des films du quotidien banal, que cela compte autant que des moments ou lieux que l'on pense remarquable, c'est une bonne remarque, j'y penserai pour mon fils.
Un certain nombre de photos sont recommandées, en effet : grains de beauté (avec une pièce pour l'échelle), objets précieux, …

Passer du temps à archiver / étiqueter, c'est une démarche qui ne correspond pas à tout le monde. Et la majorité de ceux que le résultat intéresse, s'il y en a suffisamment, seront, je le parie, un jour de paresseux clients d'un service qui automatisera les recherches sur un cloud friand de ces données.

Je vois des gens mitrailler lors de leur excursion en vacances. Ils ne sont pas présents, simplement ouverts à la surprise, l'émerveillement, ou toute chose que le lieu pourrait potentiellement leur faire découvrir ; ils se sont faits serviteurs d'un processus de remplissage d'une carte mémoire, processus qui reprend pour son compte tout ce que le lieu est susceptible de leur apporter. Ces gens sont restés dans leur quotidien, famille, amis, boulot ; dans un décor de grotte, forêt, château, ils parlent de leur quotidien ; ils sont allés physiquement ailleurs et pourtant n'ont pas bougé.

Quelle importance de découvrir un lieu changé sans pouvoir me remémorer comment il était la dernière fois ? Je n'y avais pas enterré de noisettes. Il a changé avant ma naissance, il changera après ma mort. Je croyais le connaître un peu, et, bonne surprise, c'est une aventure que je trouve ! Tant pis si la boulangerie délicieuse de mes souvenirs a disparu dans une autre dimension.

L'humain a tendance à vivre dans le passé, à s'imaginer dans des présent alternatifs, à se projeter dans des futurs fantasmés. La vraie difficulté, c'est d'être simplement présent, ici, maintenant.

J'ai l'impression que ton conseil est de plus en plus intégré par les jeunes générations. Mes étudiants ont, pour beaucoup, le réflexe de sortir le téléphone et de photographier ce qui leur semble intéressant (au tableau ou ailleurs, pour noter un code, etc.). Ça me surprend toujours au début, avant que je ne me dise que c'est une excellente idée en tête. IL est dur de défaire de l'idée, intégrée par ceux nés avant 1990 en gros, que prendre une photo a un coût essentiellement nul.

I agree completely, and I should try to follow this advice more than I currently do.

Publiez vos photos !

Vous parlez de photographier (exhaustivement ?) les objets, vous-même. Et votre conjoint, non ? Pour voir comment il change d'année en année, ou comment par exemple évoluent ses tatouages ?

Je me reconnais totalement dans ce que tu dis là. J'ai des souvenirs très flous de certains lieux (la première maison dans laquelle j'ai vécu, la maison de ma grand-mère qui dans mes souvenirs ressemble à un palace un peu kitsch, ma chambre dans sa configuration "ado"…) et je crois bien qu'aucune photo n'en existe. A vérifier dans les archives familiales, mais j'aimerais vraiment pouvoir me remémorer ces choses-là facilement sans avoir à fouiller dans des boîtes à chaussures poussiéreuses.

Aux parents (ou non) de la génération smartphone: gardez tout, même l'insignifiant d'aujourd'hui qui ne le sera plus dans 20 ans !