Comments on Réflexions encore plus décousues sur les romans d'Umberto Eco

Ruxor (2018-02-03T12:02:12Z)

@Pseudo: C'est vrai que dans le genre magiciens barbus¹ extraordinairement intelligents qui ont un goût pour les jeux de langages et les comparaisons bizarres, qui vous font voir la réalité sous un jour un peu différent, et qui se rendent malheureusement parfois très difficiles à lire avec leurs propres jeux, il y a lieu de comparer Umberto Eco et John H. Conway.

1. La seule fois où j'ai vu Eco en chair et en os, il s'était rasé la barbe. (Et maintenant qu'il est mort, la question ne se pose plus trop.) Mais dans ma tête, il reste intemporellement barbu.

Pseudo (2018-02-02T22:24:29Z)

Je n'ai jamais lu Eco, et seulement quelques pages de Conway, mais de ce que j'ai lu ici et ailleurs sur ton blog, il me semble qu'ils te laissent des impressions relativement similaires. Ce parallèle a-t-il du sens, moyen ou pas du tout ?

Dyonisos (2016-05-22T00:33:03Z)

Eco est souvent cité comme un puits de culture paradigmatique, par exemple dans l'abécédaire de Deleuze mais les instances abondent. Et tu ratifies dans ce post.
J'ai toujours été très sceptique sur ce point. Car la culture qu'il est capable de mobiliser est incroyablement "littéraire", s'il donne des éléments de l'histoire des sciences ce n'est tout de même pas dans sa version technique, mathématisée etc.. Une personne comme Putnam a contrario, abordant quasiment tous les champs fondamentaux du savoir contemporain, et à chaque fois avec une qualité de précision et de pertinence assez sidérante, là oui j'ai l'impression d'être face à un monstre de culture à peine humain. Un peu pareil même si c'est dans l'ordre du commentaire et donc de l'oeuvre propre avec un profil comme Bouveresse féru aussi bien de Boltzmann, Musil, la poésie expressionniste autrichienne, l'histoire et le contenu des théories de la probabilité etc..
Derrière tout ça, il y a pour moi l'image d'Epinal d'une culture hémiplégique où la partie de la science vivante est quasi retranchée par principe. Très contestable. On a l'impression parfois que le terme cultivé est utilisé au sens de connaître beaucoup de données historiques, avoir une mémoire bien chargée, bref où l'histoire a la part belle. Le jugement, la capacité à raisonner et donc à connaître les langages techniques pertinents là où les choses se jouent, bref l'intelligence devraient peut-être se trouver moins dissociés de ce qu'on valorise par cette notion d'être cultivé. Et ce luxe de détails auquel Eco pouvait songer, j'ai toujours pensé que c'était une fausse monnaie de ce que la vraie culture peut avoir d'universel et d'important.

KKMD (2016-04-25T02:52:06Z)

Pour ce qui est du style érudit, et en particulier des débuts de roman particulièrement ardus pour le lecteur, je partage l'interprétation de JP Depotte :
https://www.youtube.com/watch?v=_szQ9pfhwS8

Il s'agit d'une volonté d'assommer le lecteur, de l'engloutir dans des termes abscons et des références obscures, afin qu'il renonce à comprendre et se laisse porter par la musique.

Nil (2016-04-24T09:58:51Z)

Je souscris totalement aux impressions sur les romans en question, j'ai exactement le même ressenti (excepté pour La Mystérieuse Flamme de la Reine Loana que je n'ai pas du tout approché).
J'admets avoir été tellement ennuyé par L'Île du jour d'avant que j'en ai interrompu la lecture à deux reprises (reprenant à chaque fois du début, pour abandonner aux alentours des 2/3).
J'ai failli avoir la même réaction dans le seconde partie de Baudolino, que j'ai trouvée beaucoup trop verbeuse, mais j'ai tenu jusqu'au bout.
Mon point de vue personnel est que Eco a passé sa vie à écrire le même roman, en cherchant à atteindre une forme de perfection sans vraiment y arriver.
Quelque part, comme il a tout dit dans le Pendule, il se retrouve à tourner en rond dans d'interminables longueurs.
J'avoue avoir été un peu déçu par Numéro zéro… je ne sais si c'est parce que c'était un roman qu'il devait à son éditeur par contrat ou si c'est parce qu'il avait déjà essoré le sujet du mensonge auparavant, mais ça tourne en rond, ça manque de profondeur dans les personnages et le style (mais c'est peut-être dû à une traduction moins soignée, je crois que ce n'est pas sa traductrice habituelle qui s'en est chargé) est particulièrement plat.

Finalement, c'est dans ses Pastiches et postiches que je le trouve le meilleur : un style décapant, concis, et dans lesquels on retrouve une multitude d'éléments qu'il va plus tard disséminer dans ses romans (il y a d'ailleurs quelque chose d'un peu décevant, lorsqu'on se rend compte que, malgré son immense culture, il reste le plus souvent enfermé dans les mêmes thématiques).
Ses essais sur la littérature sont, eux, extrêmements brillants et (chose suffisamment rare pour être soulignée), accessibles au commun des mortels.

Fred le marin (2016-04-22T18:12:25Z)

Les dangers du rire humain.

Tout est si obscur au Moyen Âge : ces schémas archaïques d'anatomie issus du "Nom de la Rose" brouillent mes pensées…
N'en disons pas plus de peur de raviver une querelle théologique somme toute stérile !
<URL: https://www.youtube.com/watch?v=RkZkekS8NQU >

Humble requête (2016-04-22T16:45:24Z)

Merci !


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