Comments on Le dernier blockbuster des Wachowski

Je tiens à préciser, car ce n'est pas clair dans ce post, que V pour Vendetta est à la base une bande dessinée d'Alan Moore et David Lloyd. Elle est d'ailleurs absolument géniale, je la recommande vivement.

Le film est assez fidèle à l'oeuvre originale, même si on perd vraiment niveau ambiance graphique.

Cet effet doit dépendre des subjectivités, je n'ai pas un instant ressenti cette émotion/cet affect suite à la vue du film. Et je ne crois pas qu'il y ait un lien avec le fait que je suis poreux d'enthousiasme à la prose d'authentiques révolutionnaires, même si je ne sais précisément ce que ça veut dire et que j'aurais tendance à y inclure largo sensu Philip K. Dick aussi bien qu'un Antonio Gramsci ! Mais de toute façon, la forme enfantine, la stéréotypie des caractères, le vide des dialogues, l'incroyable ennui que cela à engendré chez moi (j'ai failli renouer avec une attitude remontant à près de quinze ans en arrière quand je quittais le cinéma si le film ne me plaisait pas), tout cela m'a rigoureusement empêché de saisir le fond du film, à supposer qu'il existe. Cet univers fictionnel m'a paru tellement tissé de broc et de toc que la seule rancoeur contestataire qu'il a fait naître a été une colère contre moi-même, d'être encore dupé aussi facilement par des recettes hollywoodiennes tournant à plein régime dans le sens du rétrécissement de la sensibilité au monde, pour parler à la Adorno. De fait, ça a réactivé le clivage chez moi films d'auteurs/industrie de masse à éviter auquel je n'accordais plus trop d'importance ces derniers temps.

Vu ce film la semaine dernière, exécré, la plus mauvaise expérience cinématographique depuis un bail. Je n'y ai pas vu la moindre dimension "révolutionnaire" et encore moins une dénonciation de l'aristocratie, ou sinon au niveau du club dorothée. Qu'est-ce que c'était nul ! Pourtant, j'avais bien apprécié Matrix et même Cloud Atlas. Tout y est cliché dans ce film, et encore, je soupçonne que la cible est le teenager un peu décervelé voulant avoir sa dose de paf paf boum boum saupoudré d'une histoire d'amour à l'eau de rose, pas crédible ni intéressante pour un kopeck. Rien que de repenser à ce déluge de bêtise, ça réactive mon supplice. Cloud Atlas, avec ses défauts, avait une certaine profondeur et croisait des questions intéressantes, la forme était bien plus originale également. Au risque de virer dans le procès d'intention, je crois qu'après l'échec commercial de leur avant-dernier film assez ambitieux, les frères (il y a une soeur dans le lot non ?) ont voulu se refaire sur un coup facile en empruntant le clavier des recettes éculées et des nullités pondues en série. Et pourtant, habituellement, je n'ai absolument rien contre le space opera et je raffole de la science-fiction.

Pour le coup, je n'ai pas l'impression que le regard que je porte sur les hommes soit fondamentalement différent de celui que je porte sur les femmes. À part le fait que je regarde plus les femmes que les hommes. Pour le coup, si l'occasion se présentait, je crois que j'aimerais bien discuter avec toi de ce que tu regardes chez les hommes et chez les femmes.

Ce qui m'a fait réagir, c'est que beaucoup de personne confondent goût esthétique et attraction sexuelle. Je suis persuadé que tu fais la différence mais en même temps, la note #4 m'a semblé entretenir cette confusion.

Si je dis à une femme que je la trouve jolie, elle va immédiatement penser que je veux la mettre dans mon lit (ou quelque chose du genre). Si je le dis à un homme, la réaction est encore plus marquée. Pourtant, quand je trouve que certains enfants (mes enfants les premiers) ou que certaines personnes âgées sont belles, j'espère que ça ne fait pas de moi automatiquement un pédophile ou un gérontophile.

Sur la 3D, je trouve qu'ils ont beaucoup progressé en terme de confort.

Dans le film Avatar, seuls certains morceaux de l'écran étaient en 3D, et ça se "sentait".

Dernièrement, j'ai vu Gravity en 3D et en fait, l'intégralité de tout l'écran est tout le temps en 3D.

Je pense que le système est le même (lunette polarisée) mais je ne saurais dire si c'est le fait que l'intégralité est en 3D ou est ce autre chose (définition ?), mais très rapidement, j'ai trouvé cela très confortable (et de mémoire, ils ont évité d'avoir d'incessant objets qui "rentrent" dans la salle, sauf au premier passage des débris où par réflexe, j'ai failli me démonter le cou :-)

Tiens, on va voir les mêmes films en ce moment…

Dans ma petite ville je n'ai pas réussi à échapper à la 3D. La 3D m'a moins dérangé que lors de mes lointaines précédentes expériences où j'étais sorti avec des maux de tête (psychosomatiques ou non, je n'en sais rien). Peut-être ont-ils fait quelques progrès sur le sujet.

Je continue à déplorer l'exagération 3D. Pourquoi forcer l'impression de relief ? Pourquoi faire se détacher une planète sur un fond d'étoile !? Non, mon oeil gauche n'est pas à 100.000 km de mon oeil droit ! Pourquoi forcer l'impression de relief et donner ainsi l'impression qu'une gigantesque salle ne fait que quelques mètres de longueur !? En bref, pourquoi forcer la 3D et donner l'impression que tout est petit !? Tout cela m'échappe.

Petite question à la con, comme ça, en passant.

On n'a pas le droit d'être un homme hétéro et d'apprécier le physique d'un autre homme ?