Comments on Comment (ne pas) réserver un amphi dans une école

Vicnent (2011-10-08T13:34:33Z)

@DM : j'ai travaillé quelques années chez un "grand constructeur français qui met des tigres dans ses moteurs" (on devrait d'ailleurs dire assembleur, mais bon…) : je te le confirme, il y a de la pyramide de hauteur infinie de chefaillons (puisque invirable) à chaque angle de bâtiments. Et souvent, quand certaines règles me les brisaient menu (© Audiard <URL: http://www.youtube.com/watch?v=bg_OL7OXVj8 />) je lachais un "un jour, je vais quitter cette boite et j'irai bosser dans le privé" :-)

Aujourd'hui, à travers mes différents activités, il n'est pas 1 centime qui rentre qui ne vienne pas de valeur ajoutée que j'ai produite à 100%. C'est un grand plaisir. (Même si parfois, c'est 'moins' simple…)

JML (2011-10-08T12:52:12Z)

C'est marrant comme tu maîtrises la logique d'un système formel, sa méta-logique et ainsi de suite, mais que tu restes scotché au niveau 0 dans un contexte pas si éloigné.
Bon, au niveau 0, le système administratif que tu décris est aberrant, et il y aurait certainement des tas de développements instructifs à faire sur le thème « comment notre espèce a-t-elle pu en arriver à produire ce genre de systèmes sans les réformer immédiatement ».

Mais tu enchaînes sur le postulat qu'un système administratif est fait pour être utilisé au niveau 0, et que c'est ça qu'on appelle l'honnêteté.

Ben non, tout le monde passe son temps à essayer de faire rentrer ses objectifs dans le système sans chercher à respecter une quelconque sémantique de niveau 0, et le système en question s'est développé dans ce contexte, et pas du tout en résultat d'une axiomatisation constamment améliorée permettant aux usagers de remplir leurs objectifs jugés licites purement au niveau 0. En clair, s'il est suffisamment simple de réserver une salle selon une procédure qui n'a pas posé problème par le passé, personne ne va faire l'effort de modifier le niveau 0 pour que l'on puisse y traduire la-dite procédure : on s'en fiche bien, qu'elle soit de niveau méta.
Évidemment, le système (méta inclus) résultant semble sous-optimal : il n'y a pas de documentation formelle (hormis du niveau 0, qui est plutôt l'emballage que le moteur), l'information devient donc un enjeu de pouvoir ; on est à la merci d'un échelon administratif qui déciderait soudainement d'une application rigoureuse du niveau 0 ; des réseaux de connivence peuvent se développer, etc.
Mais d'un autre côté, rien de dit qu'une application rigoureuse d'un niveau 0 amélioré soit faisable avec de bons résultats en pratique. Dans mon expérience, on tombe aussi régulièrement sur des administratifs qui déploient leur ingéniosité pour rendre service, rendant possible ce qui ne le serait peut-être pas dans un système plus fermé…

Fork (2011-10-07T15:11:12Z)

Oh, y a un Rennais dans les organisateurs (et une version Rennaise des séminaires :)
J'allais commencer à faire mon râleur de foi douteuse en disant que ce genre de trucs se passent trop souvent à Paris mais maintenant je peux même plus le faire… (je pense tout simplement que ces choses ont lieu là où des gens ont envie de les organiser).

Jacques Sélère (2011-10-07T14:37:59Z)

L'Abominable Administration et ses dévoués fonctionnaires sont un sujet inépuisable de plaintes et de gémissements. J'ai une sorte d'éthique pour le maniement de cette hydre à 1000 têtes (oui, sortons les gros mots) qui veut qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer. Et pour ce qui est d'en rire, le top du top, je crois que c'est "Le manteau", la nouvelle de N. Gógol, absolument hilarante.

Sam (2011-10-07T10:48:38Z)

Une solution facile dans le cas présent est de rapporter ce problème à la directrice de la communication, qui est très sensible à la problématique de la communication envers les classes préparatoires. Ou, sinon, de faire remonter ce problème à travers tes élus au conseil d'école qui, eux, se chargeront d'aller la voir et, en cas d'insuccès, saisiront le conseil d'école (qui est la plus haute instance de décision de Télécom ParisTech) de ce cas pour éviter qu'il ne se reproduise.

DM (2011-10-06T12:33:57Z)

@Vicnent: J'ai entendu des témoignages similaires dans des grandes entreprises, dont le fonctionnement est indistinguable de celui d'une administration.

@Ruxor: Tu soulèves un problème récurrent de l'administration publique, auquel nous nous sommes abondamment frottés chez Wikimédia France : à moins de monter à très haut niveau, il n'y a personne qui soit en mesure de légalement prendre une décision « politique » (je veux dire par là une décision qui prend en compte autre chose que la stricte application des règlements) — et ces personnes n'ont pas non plus envie de transmettre le dossier à la hiérarchie.

Parfois, tu tombes sur des personnes intelligentes qui savent comment contourner le problème, ce qui souvent se ramène à faire rentrer ce que tu veux dans une autre case que celle initialement prévue. Tu veux un ordinateur qui n'est pas dans la liste du marché public ? Tu l'achètes comme station de travail multimédia. Tu veux une salle pour inviter Wendelin Werner ? Tu te déclares comme organisateur. Tu veux faire venir quelqu'un pour des entretiens d'embauche et lui payer son trajet ? Tu lui fais faire un séminaire. Tu veux un post-doc payé à un tarif compétitif ? Tu le déclares comme « collaborateur expert ». Etc.

Osoraku (2011-10-06T12:02:16Z)

@zEgg : Si j'ai dit qu'elle me connaissait de vue, c'est qu'elle me connaissait de vue ! Je n'ai pas donné tous les détails, mais j'ai longtemps parlementé avec elle pour la ramener à la raison, et elle a reconnu qu'elle me connaissait et m'avait vu souvent passer.

Encore une fois, je ne demandais pas à emprunter des livres, juste à entrer pour m'asseoir et travailler en me servant des usuels.

J'aurais dû guetter sa pause-pipi, mais ce n'était pas la bonne heure.

N (2011-10-06T10:04:39Z)

Pour moi, cela a à voir avec le gigantisme des structures. Comme on décide de faire "la même règle, les mêmes locaux" pour un ensemble de gens trop grands, il faut déléguer du travail administratif à des gens spécialisés… qui perdent de vue l'esprit de la règle, et le but des locaux. Vivent les petites structures. Au moins, s'il y en a une de "défaillante", les autres prennent le relai.

Bavard (2011-10-06T08:57:09Z)

Je pense aussi que c'est une conséquence du "tout entreprise" et des pseudo "autonomies".

Les institutions doivent trouver de l'argent pour fonctionner, en ayant de plus en plus d'administratifs par rapport aux "productifs" (la différence avec le vrai privé, c'est qu'ils ont moins d'"administratifs", mais comme ils les payent beaucoup plus, le ratio financier "parasites/productifs" est finalement identique…)

zEgg (2011-10-06T07:48:20Z)

Osoraku →

"alors qu'elle me connaissait de vue"

*Tu* la connaissais de vue comme étant "la personne toujours localisée à cette place". Mais pour elle, "la personne toujours localisée à cette place près du tourniquet" n'est que la moyenne de la centaine de visages qu'elle voit passer là chaque jour et dont tu n'es qu'un parmi tant d'autres.

ooten (2011-10-06T07:07:16Z)

Ce que je trouve de scandaleux dans ces histoires (d'inertie de l'administration) c'est de constater le comportement de petits fonctionnaires (d'ailleurs ça doit se retrouver à tout les niveaux hiérarchique mais c'est beaucoup plus visible et sûremment moins dommageable en bas) qui n'ont rien à foutre de l'efficacité du système qui les emploie et qui le sclérosent.
Sans vouloir stigmatiser d'hypothétiques fonctionnaires peu zélés et en considérant que mon propos est subjectif et généralement creux, ce genre de situation doit se retrouver dans tout système bureaucratique qu'il soit nationnalisé ou pas pour peu qu'il soit assez compléxe.

Ruxor (2011-10-06T05:42:44Z)

En fait, j'accepterais de retirer des commentaires (et j'accepte occasionnellement d'en modifier) quand il semble y avoir une bonne raison, ou si on insiste, et que ça ne devient pas une habitude. Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait un bouton « delete ».

Osoraku (2011-10-06T00:44:20Z)

À ce propos, je lis en bas de ton blog : "Deleting comments is not supported. Please think before you post."

Comment réagirais-tu si quelqu'un insistait pour retirer son commentaire ?

Osoraku (2011-10-06T00:41:42Z)

Je suis entièrement d'accord avec toi. C'est absurde, et il est frustrant de se voir opposer un refus ferme et inconditionnel.

Je me rappelle qu'un jour, à mon retour des vacances, je me suis rendu à la Bibliothèque nationale de Strasbourg où j'allais tous les jours avant les vacances. Naturellement, je n'avais pas remis ma carte dans mon portefeuille. La femme de l'entrée, qui mettait un bâton dans un cahier à chaque passage par le tourniquet manuel, a refusé de me laisser passer, alors qu'elle me connaissait de vue (précisons que par ailleurs, elle prenait régulièrement des pauses en laissant l'entrée sans surveillance). Je ne demandais même pas à emprunter des bouquins sans carte, juste à passer, elle n'aurait eu qu'à mettre un bâton dans son cahier, mais comme le règlement l'interdisait, niet ! (En fait, je pense que c'était par crainte atavique de son chef, qui s'en foutait peut-être royalement, d'ailleurs.) Résultat : j'ai perdu du temps, et je ne l'ai plus jamais saluée.

Bon, Strasbourg, c'est particulier, mais j'avais eu un problème plus grave à la fac où je devais redoubler une année de DEUG parce que j'avais manqué UN examen mal indiqué. La secrétaire n'en avait visiblement rien à faire que je perde un an, et elle me soutenait qu'il n'y avait aucun recours. Naturellement, en faisant le tour des services, j'ai réussi à débloquer la situation.

Moralité : n'abandonne pas, il suffit de trouver la bonne personne pour obtenir ce que tu veux (le directeur ?).

Enfin, je pense que le mal que tu décris vient moins de l'organisation de la recherche par projets que de l'autonomie des établissements, laquelle les oblige à avoir des budgets, et donc à équilibrer recettes et dépenses (sauf que ces établissements ne sont pas faits pour faire des recettes !)

Vicnent (2011-10-05T16:32:00Z)

Oui, c'est effectivement saugrenu.

Je te laisse imaginer maintenant, quand tu es un acteur totalement "privé" et que tu dois te frotter, pour des raisons professionnelles, à l'Administration en général : tel ministère, règles et réglement, loi, imbéciles et autres petits chefs, … Entrepreneur est devenu un aller simple en enfer en France.

Beleg (2011-10-05T12:58:41Z)

Le truc "marrant" c'est que ce genre d'histoires on les rencontre aussi en intra-UPMC (université en tutelle principale de l'IHP). Pour un symposium organisé par nos doctorants (donc étudiants UPMC), l'association a dû sortir un bon paquet de fric pour louer l'amphi Farabeuf aux Cordeliers.


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