Comments on Hello lockdown my old friend, I've come to talk with you again…

Enfermement (2023-11-06T23:29:01Z)

https://archive.is/MQbBY

"Le Covid-19, trois ans après : « Avec l’attestation de sortie, en France, il y a eu une forme de suivisme »

Les chercheurs Théo Boulakia et Nicolas Mariot, auteurs de « L’Attestation. Une expérience d’obéissance de masse, printemps 2020 », constatent que les règles édictées par le gouvernement après le déclenchement de la pandémie de Covid-19 ont été peu contestées."

Apokrif (2020-11-22T16:23:44Z)

Un autre référé-liberté, cette fois sous l'angle de l'accès à la nature: https://reporterre.net/Un-recours-devant-le-Conseil-d-Etat-demande-l-acces-a-la-nature-pendant-le-confinement

Dommage (mon commentaire précédent) que si l'administration ou la police accepte qu'on dépasse la limite d'un kilomètre pour aller dans un espace vert, cela ne soit pas clairement écrit dans le texte (cela est probablement plus simple que de gérer le contentieux administratif ou pénal).

Y a-t-il une possibilité d'action devant la CADA ou la justice administrative pour obtenir les études qui ont abouti aux règles de limitation de l'activité physique ?

Apokrif (2020-11-21T16:51:29Z)

Je ne comprends pas pourquoi on conserve ces modalités de la restriction de l'activité physique (qui, si je me souviens bien, n'existait pas au tout début du premier confinement), avec des restrictions de temps et de distance dont les motifs exacts n'ont à ma connaissance jamais été publiés (je ne parle pas de ce qu'on a bricolé en urgence en mars, mais de la décision normalement prise sur des avis d'experts pour le deuxième confinement). Le but est peut-être d'éviter que, sous prétexte de promenade, on commette des actes dangereux (aller chez des gens), mais si c'est le cas, cela devrait être dit clairement.

Le juge des référés du Conseil d'Etat a rejeté le 13 novembre une requête sur ce point, pas très bien motivée (le juge ne se demande pas si les modalités du confinement ont un effet sur « la tension très forte pesant sur le système de santé ») :https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042532336

Et on apprend que l'administration invoque le fameux discernement des forces de l'ordre (dont on a appris récemment qu'elles avaient pruné des gens qui changeaient de département ou de région pour aller faire leurs courses parce que c'était plus près): « les forces de l'ordre chargées des contrôles l'appliquent en tenant compte, en pratique, des considérations concrètes pertinentes telles que la présence à une faible distance au-delà du rayon maximal d'un kilomètre d'un parc, d'un bois ou de toute autre zone naturelle ouverts au public. »

Manu (2020-11-16T07:39:41Z)

@Ggauvain Oui, on peut avoir de l'empathie et comprendre sa souffrance. Mais ne pas le suivre quand il dit que tout ça est (uniquement) à cause du confinement, qui serait l'équivalent d'une peine de prison ou d'une mise à mort.
Pour les lecteurs assidus, on a bien vu des signes de souffrance : le double déménagement pro et perso juste avant le confinement, la maladie et la perte de son père…
J'espère que ceux qui le connaissent IRL ont une vision plus fine de la situation, et donc trouvent mieux les mots pour le réconforter.

Ggauvain (2020-11-15T20:04:06Z)

"C'est incroyable, on a une personne qui visiblement :
- à accès à plusieurs maisons secondaire
- n'a pas d'enfant à charge / école à la maison
- a ses ressources garanties par son statut de fonctionnaire
- fait un métier où apparemment il est possible de faire tout autre chose que ce métier sur des durées longues

mais qui est dépeinte comme une des personnes les plus à plaindre de france."

Et elle l'est probablement, même si la raison vous en échappe. Ce manque d'empathie face à une telle expression de souffrance est terrifiant, et terriblement naïf dans ce qu'il révèle d'incompréhension de la complexité des mécanismes psychologiques.

Apokrif (2020-11-14T01:14:35Z)

Cela doit être jouable pour vous: https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/confinement/finistere-ils-presentent-un-certificat-medical-pour-pratiquer-le-surf-pendant-le-confinement-7044154

kevin (2020-11-13T22:46:24Z)

@apokrif : ok my bad

Apokrif (2020-11-13T14:03:29Z)

@Kevin: http://www.madore.org/~david/weblog/d.2020-04-29.2652.html -> « il y a la culpabilisation autour des conditions matérielles » et « culpabilisation du fait de partager mon malheur ».

Kevin (2020-11-13T06:47:36Z)

C'est incroyable, on a une personne qui visiblement :
- à accès à plusieurs maisons secondaire
- n'a pas d'enfant à charge / école à la maison
- a ses ressources garanties par son statut de fonctionnaire
- fait un métier où apparemment il est possible de faire tout autre chose que ce métier sur des durées longues

mais qui est dépeinte comme une des personnes les plus à plaindre de france.

Nick (2020-11-12T12:19:43Z)

PS : Je viens de relire un passage dramatique de ton post, à savoir "Vous avez fait de nous tous des… des MONTRES" ? Les horlogers suisses en sueur ! Ca m'a fait rigoler, le contraste entre l'intensité tragique du propos véritable et l'absurde non-sens full léger de la coquille :-)

Je te souhaite plein de bonnes choses.

Gilda (2020-11-12T07:49:48Z)

Merci beaucoup pour ce billet, avant de le lire (et bien qu'ayant lu ceux du printemps) je n'imaginais pas que l'on puisse souffrir de ce deuxième confinement qui n'en est pas vraiment un puisque nous sommes très nombreuses et nombreux à devoir aller bosser, alors même que l'on nous explique que c'est suffisamment dangereux pour précisément empêcher plein d'autres personnes de poursuivre leur travail (mon job est de ceux "utiles aux autres mais pas indispensable aux premières nécessités).
À la lecture je comprends mieux certains ressorts des décisions qui me semblent si absurdes, y compris le fait de tellement moins de contrôles cette fois-ci. Ma colère est d'autant plus grande, même si, puisque je supporte plutôt bien d'être coincée chez moi (et cette fois-ci souffre plutôt d'être obligée d'en sortir pour aller bosser), je ne perçois pas les choses de la même manière.
Ne pas pouvoir aller en forêt alors que ça n'est pas risqué du point de vue épidémique (on peut s'y croiser large) est pour moi aussi une souffrance, j'arrive à comprendre.
L'analogie avec la famille de la victime et le faux coupable est d'un grand éclairage. Elle aide à comprendre d'autres mécanismes aussi.
Merci aussi pour les Ah zut, même si on préférerait qu'ils n'aient pas lieu d'être.
Et bon courage pour tenir jusqu'à la fin de cette période si étrange au sein de laquelle nous dépendons d'un pouvoir qui n'est pas à la hauteur de sa mission.

Nick (2020-11-11T22:21:49Z)

Tout d'abord : courage !!!

Intéressante l'idée "permettre de contribuer anti-covid à la mesure des efforts qu'on souhaite y investir" !

Merci pour le témoignage personnel. Ca semble extrêmement rude pour toi, et tu sembles aborder ton propre ressenti avec lucidité. Je te souhaite de traverser les semaines qui viennent de la meilleure façon possible pour toi (en espérant que ce meilleur n'est pas trop à fond de cale…).

En ce qui concerne "vous avez fait de nous tous", ce passage généralise à mon avis excessivement ton expérience personnelle. Mais ce commentaire de ma part est principalement à côté de la plaque puisque la vocation de ton post est en grande partie cathartique : si tu conçois les choses ainsi, il est vital que tu les exprimes de la sorte. Je pense donc que tu as eu RAISON de dire les choses ainsi — mais à mon tour je me permets d'exprimer mon propre ressenti face à cette phrase, cathartisant donc à mon tour je ne sais quel trouble en moi…

(Peut-être dans cette phrase n'avions-nous pas le même "nous tous" à l'esprit, je sais pas…)

Et enfin : re-courage et force à toi !!!!!

Cigaes (2020-11-11T13:12:33Z)

@Vicnent : le monde passe son temps à changer. Ce qui demande de l'énergie, c'est de choisir comment il change. Le monde a changé pendant la crise, sous son effet, il est très naïf de croire qu'il reviendra magiquement à son état original après.

Vicnent (2020-11-11T10:55:48Z)

- bon courage pour ces semaines confinées (Chambéry : Good Point !)
- "Le monde de l'après-covid sera bien plus sombre que celui d'avant" : c'est marrant mais j'ai tendance à penser que bien au contraire, absolument rien ne va changer (une fois le virus disparu, on sera comme dans le monde d'avant : changer (pour quoi ?) demanderait beaucoup d'énergie. Ça ne se fera pas. Pas à l'échelle d'une Nation en tout cas.

Apokrif (2020-11-10T14:34:19Z)

Au sujet de mon lien précédent sur les médecins d'une spécialité qui n'ont pas plus de compétence qu'un « random externe » hors de cette spécialité: ça serait intéressant que, parmi les médecins, on entende moins les urgentistes ou réanimateurs parlant de la saturation de leurs services qui justifierait le confinement ou la restriction de l'activité physique, et plus leurs confrères s'occupant maladies à long terme.

Dyonisos (2020-11-10T13:33:59Z)

Juste pour revenir sur ton ressenti du confinement. Il y a un aspect qui je crois allège sensiblement ce qui se passe par rapport au premier : j'ai l'impression que les contrôles sont très sporadiques. J'ai repris le travail aujourd'hui et j'hésite même à consacrer du temps pour l'obtention de l'attestation de l'employeur (je mets quelques secondes à pianoter sur le smartphone et c'est bon pour une heure, et je peux reconduire tant que j'ai le téléphone).
Là où c'est absolument terrible à mes yeux (mais encore une fois, je suis très mal placé pour être capable de prendre la juste mesure des souffrances ressenties par d'autres, je sais qu'elles existent (j'ai eu des témoignages directs allant en ce sens), mais je compatis "abstraitement" parce que je n'éprouve qu'un fort agacement, pas une détresse et que j'ai encore très peur des conséquences du covid pour certaines personnes de mon entourage), c'est sur l'interdiction professionnelle touchant certaines personnes, ça ressemble fort à un carnage économique dont certains auront du mal à se relever (ou bien mettront la clé sous la porte).
Et si les gens ne sont pas amnésiques, tout ceci participe d'un discrédit de la parole politique : répéter pendant des semaines qu'un nouveau confinement n'est pas du tout envisagé, qu'il faut apprendre à "vivre avec le virus" et en un claquement de paupières décider le contraire, qui peut croire que le poids de la parole énoncée ne s'en trouvera pas affectée ?
Bon, en tout cas, bon courage et je ne crois pas que ce confinement sera très long ( encore un mois, un mois et demi et il pourrait disparaître).

Apokrif (2020-11-10T13:25:48Z)

@Grasyop: « outre les lits, il faut un personnel formé, ce qui apparemment prend du temps » -> https://forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Actualite/vaccin-prometteur-source-sujet_118532_10724.htm#t61017434

Manu (2020-11-10T13:22:13Z)

Une question que je me pose de plus en plus souvent en te lisant : pourquoi habiter à Paris intra-muros, surtout maintenant que ton lieu de travail est à Saclay ? Tu ne serais pas plus heureux dans un environnement plus proche de la forêt ?
Les médias regorgent d'articles sur les changements de vie post-confinement, et dans certains cas ça semble raisonnable.

Frédéric Lefebvre-Naré (2020-11-10T07:00:53Z)

Bonjour, tous mes voeux de bon (et meilleur) séjour à Chambéry !

Sur le fond je suis évidemment d'accord avec les commentaires de Camille et Grasyop. Ce confinement n'a de sens que pour donner du temps de mieux soigner, de trouver et déployer un vaccin… mais justement, c'est un sens tout à fait valable.

Mais j'avoue être dans une position facile pour dire cela, dans une maison avec jardin, sur la montagne du Parisis, avec un travail qui de toute façon ne m'aurait pas fait sortir beaucoup (seuls les cours virtuels au lieu des cours physiques en fac m'épuisent, mais je n'en ai qu'un par semaine). Et le "unkm.fr" autour de chez moi est un très beau footing de plus de 50 minutes avec plein de dénivelée. Donc c'est facile de rationaliser l'intérêt collectif du confinement depuis ce quasi-paradis sur terre ;-)

(Par ailleurs, comme tu le sais bien ayant été l'un des tous premiers à travailler là-dessus, le risque de 400000 morts, admettons +-25%, est un chiffre ancien, au plus tard le 13 février sur Channel 4, où Neil Ferguson l'avait admis comme 'pas absurde'. Tu peux être en désaccord avec lui là-dessus ; en tout cas ça ne sort pas d'un chapeau récent. L'essentiel est que nos sociétés arrivent à repasser le R suffisamment près de 1, si possible en-dessous, avec ou sans confinement, pour gagner le temps nécessaire. Tiens bon !).

Dyonisos (2020-11-10T00:26:06Z)

A un moment sur twitter tu as posté quelque chose comme il y aura bien vaccin à court terme mais il ne sera pas efficace et un autre efficace à plus long terme mais il ne sera pas l'élément clé. Je ne sais pas si j'ai raté à un moment à un autre endroit l'explication de cela. Et la nouvelle d'aujourd'hui sur Pfeizer t'incite-elle à changer de perspective à ce sujet ?

Thomas (2020-11-09T16:21:36Z)

En même temps moi qui sors à Paris tous les jours en ce moment je n'ai jamais vu un seul contrôle.

J'ai l'impression qu'il y a très peu de vérifications et que globalement si on est « responsable » (on n'organise pas un grand pique-nique dans l'herbe) on risque très peu d'être embêté

Je préférerais que le gouvernement adopte une approche scientifique et pédagogique.

D'un autre côté, que les politiques ne soient pas assez guidés par la science et ne justifient pas forcément leurs mesures n'a rien de nouveau.

Ceux qui sont sensibles aux restrictions de liberté sont bouleversés.
Ceux qui demandent de l'autorité pour les rassurer sont contents, voire en demandent plus.

Finalement rien de bien nouveau.

Camille (2020-11-09T15:44:04Z)

" « un nouveau confinement dont plus personne n'est capable d'expliquer à quoi il est censé servir »
Tu abuses. Le confinement sert avant tout à éviter la saturation des services hospitaliers de réanimation et la surmortalité assez évidente qui en résulterait. "

Je m'associe à ce commentaire et apprécierais que ceux qui le dénigrent argumentent au lieu de le rejeter avec dédain.

Grasyop (2020-11-09T15:17:25Z)

@Ggauvain : À chaque jour suffit sa peine : d'ici février, divers évènements ou évolutions de l'épidémie peuvent changer la donne. Je n'ai pas l'impression qu'on comprenne bien la dynamique de ce virus (ni, d'ailleurs, des autres coronavirus : pourquoi celui du MERS est-il resté cantonné au Moyen-Orient ?) Sars-Cov-2 : Afrique peu touchée ; pas de deuxième vague en Chine où la vie et l'économie ont repris normalement ; deux vagues successives en Suède alors que ce pays n'a imposé ni confinement ni masques ; saisonnalité du virus ? ; chiffre d'immunité fiables ? (je ne serais pas étonné qu'une immunité collective se fasse sentir beaucoup plus tôt que ce que les chiffres laissent penser). Bref, sauver des vies aujourd'hui ne signifie pas nécessairement qu'elles seront perdues dans six mois (et en tout cas, celles qui échappent à une saturation hospitalière sont vraiment sauvées).

@Cigaes : Sans vouloir me faire l'avocat du gouvernement ou de quoi que ce soit, outre les lits, il faut un personnel formé, ce qui apparemment prend du temps.

Koko90 (2020-11-09T14:29:54Z)

D'abord je tiens à te dire mon soutient virtuel. Cette seconde condamnation à de la prison ferme sans sursis doit être difficile.

Ensuite merci de donner ce point de vue, qui est très peu présenté dans les médias. Le confinement est quelque chose de violent et même si je fais partie des privilégiés qui le supportent bien (grande maison avec un jardin, confiné avec mes deux enfants et ma femme, en télétravail), je ne comprends pas comment il peut être considéré comme aussi "normal" par tout le monde.

Merde, on vient d'enfermer tout le mode!

Pour ce qui est de l'absence de plan, je crois que l'idée c'est d'alterner entre des confinements de deux mois et des période de liberté provisoire de 3-4 mois jusqu'à l'introduction d'un vaccin.

Après on exigera une attestation de vaccination pour avoir le droit de sortir, ou d'aller au restaurant, ou de faire ses courses. Et tout le monde se fera vacciner sans protester et avec soulagement.

Mais concrètement, le peuple va probablement en avoir mare et ignorer massivement les directives du gouvernement avant qu'on arrive au vaccin (dont la date est toujours indéterminée, c'est pas des trucs qu'on improvise).

Ca devient grotesque.

Sinon, le fait d'interdire aux grandes surfaces de vendre certains trucs pour "aider" les petits commerces fermés est surréaliste.
1) Ca met dans la merde les producteurs (et oui, en France on produit quand même des trucs, donc si on peut plus acheter des chaussettes le producteur de chaussettes va devoir arrêter la production). D'ailleurs, même pour les trucs produits à l'étranger c'est pas sympa. C'est pas comme si les autres pays ne souffraient pas déjà assez du COVID.
2) Le petit magasin n'a pas le droit d'en vendre, des chaussettes, vu qu'il est fermé, donc il s'en fout de la concurrence. Zéro euros c'est zéro euros. Que Carrefour fasse aussi zéro euros ne l'aide pas.
3) Ca va forcer les dernier irréductibles à admettre qu'Amazon existe, et à la fin du confinement Amazon aura 20% ou 30% de parts de marché en plus.

JML (2020-11-09T13:33:00Z)

Bonjour David,
je te propose une hypothèse optimiste :
« Dans une société qui ne voit que la survie (vie biologique), incapable de concevoir la préciosité de la vie (psychique), il n'y a pas de place dans le discours public pour une politique qui serait visiblement cause de décès (biologiques). L'objectif du gouvernement est de ne pas sauter aux premières images de triages dans des urgences débordées. Il doit aller trop loin pour moins risquer qu'on ne lui reproche de n'être pas allé assez loin (alias : les Shadoks ont le gouvernement qu'ils méritent). Il ne peut laisser le système de soin s'engorger que sous caution d'une forte pression populaire, qui ferait d'un triage un choix de société envisageable. Nous vivons le dernier confinement long et général : au plus tard pour Noël un ras-le-bol général vaccinera la société contre les mesures ayant un fort impact social (dans le cadre d'une maladie de dangerosité toute relative). Il deviendra non-monstrueux de penser un non-confinement, et nous verrons s'accumuler dans les littératures scientifiques et grand public les articles sur les impacts négatifs des mesures trop strictes. »

Mon impression, très grossière et sans prétention, de tes derniers billets : hum, je crains un peu de mettre mes gros sabots stupides dans un plat délicat. Tu peux peut-être demander au poussinet de faire une analyse des risques avant de lire la suite ?

Ton billet précédent : une tentative de trouver la bonne manière de penser le phénomène grâce à l'analyse des chiffres. Tentative vaine par essence, une expression de « pour éviter de m'approcher de ce qui me fait insupportablement mal, j'occupe à fond mon cerveau sur un prétexte quelconque, de préférence un sujet qui fait semblant que je m'occupe de mon problème ». L'expression du profond désespoir d'un être acculé à la mort.
(Note au passage : « j'évolue » = « je fais le deuil d'une partie annexe de mon ancien moi » ~= « je meurs » ; c'est mourir un peu pour mieux vivre ensuite, mais ça peut être ressenti comme mourir tout court, surtout si on reste coincé au milieu. Quand ma vérité et ma mort se trouvent au même endroit, c'est difficile d'y aller avec espoir.)
Ce billet-ci : le cri de rage et de douleur d'une bête blessée. Tu as enlevé des barrières entre ta douleur et toi, ça fait peut-être même encore plus mal, mais c'est aussi signe que l'espoir pointe le bout du nez.

« fait de moi un monstre » : tu sais bien que tu es très loin d'être un monstre. Par exemple tu ne vas pas sérieusement comploter l'assassinat de tes voisins (ou d'inconnus) juste parce qu'ils sont pro-confinement. D'un autre côté il y a certainement une part de vérité dans l'expression forte que tu emploies. Peut-être es-tu plus prêt à accepter une plus grande part de ta nature humaine, prêt à moins recourir à l'hypocrisie rassurante que nous sommes propres jusqu'au fond de nos tripes ?

Je me demande s'il n'y a pas un processus classique de l'humain civilisé :
Contraint de subir des souffrances dans l'indifférence de la société, voire le soutien tacite voire explicite de la majorité, voire par le bras armé de la société → perte douloureuse, forcée et irréversible d'une part d'illusion sur la nature humaine (celle des autres, de la société, la mienne propre – je ne sais pas ce qui fait le plus mal là-dedans) → perte d'empathie voire misanthropie, négativité qui veut tout avaler, désir de vivre tari après destruction du moyen d'expression qu'il employait, impression que surmonter cela relève de la sainteté
Toute personne se reconnaissant peut volontiers me faire part de sa solution ;)

Bon courage à tous !

Ggauvain (2020-11-09T12:30:30Z)

"« un nouveau confinement dont plus personne n'est capable d'expliquer à quoi il est censé servir »
Tu abuses. Le confinement sert avant tout à éviter la saturation des services hospitaliers de réanimation et la surmortalité assez évidente qui en résulterait."

Non mais ça, d'accord… Mais après ? C'est quoi le plan pour, disons, février, quand l'épidémie sera repartie ?

@David Madore : tout mon soutien. Personnellement, j'ai respecté très scrupuleusement le 1er confinement, et j'ai décidé de respecter beaucoup moins le second. J'étais à la campagne la semaine dernière, là je suis rentré chez mes parents en banlieue parisienne, et dans quelques jours je vais regagner mon domicile parisien. Je n'ai jamais été contrôlé, et de toute manière je crois bien que la case "assistance à personne vulnérable" de l'attestation fait figure de joker quasi-universel. En tout cas je ne pense vraiment pas que ce soit trop compliqué de rentrer à Paris si tu le souhaites.

(Moi, pour rentrer en région parisienne, j'avais rédigé une attestation manuscrite disant que j'avais été maintenu en quarantaine comme cas contact covid sur mon lieu de vacances, et que je devais désormais regagner mon domicile. Fun fact : ça n'est pas une dérogation prévue par le décret, donc techniquement c'est une cause de déplacement illégal, alors qu'enfreindre la quarantaine pour se confiner chez soi ne l'est pas…).

Cigaes (2020-11-09T11:56:37Z)

Au sujet du terrorisme, j'avais lu une réflexion qui le comparait à une piqûre d'abeille : ça fait mal, localement, mais le vrai danger réside dans le risque d'une réponse immunitaire exagérée, une allergie, qui conduirait l'organisme — biologique ou social — à se causer des dégâts à lui-même.

Le même phénomène est à l'œuvre ici.

@Grasyop : c'est bien gentil de répéter le discours gouvernemental, mais ça n'en est pas moins un mensonge. Le premier confinement pouvait être justifié par la raison que vous dites, mais le second n'est justifié que parce que les 4000 lits supplémentaires dans les hôpitaux ne sont que des promesses pasquaiennes.

Grasyop (2020-11-09T07:26:38Z)

« un nouveau confinement dont plus personne n'est capable d'expliquer à quoi il est censé servir »
Tu abuses. Le confinement sert avant tout à éviter la saturation des services hospitaliers de réanimation et la surmortalité assez évidente qui en résulterait.

« mettre au point de nouveaux protocoles prophylactiques ou thérapeutiques pour lutter contre elle »
Cela a bien été le cas avec, au moins, la dexaméthasone (qui réduit, semble-t-il, la mortalité d'un cinquième). Nous ne sommes pas à l'abri d'autres progrès thérapeutiques en attendant un hypothétique et lointain vaccin ou une autre résolution de la crise.

L'adoption progressive et dans la durée de modes de vie moins contaminants (le retour au confinement étant un signal que nous avons encore des progrès à faire en la matière, et que le déconfinement en mode "retour complet à la vie antérieure" était une erreur) peut aussi réduire le nombre total de personnes qui seront finalement atteintes par le virus. Et ce savoir-faire restera un acquis pour d'éventuelles futures pandémies, potentiellement beaucoup plus meurtrières que celle-ci.

Natacha (2020-11-08T22:44:20Z)

Câlins !

Je n'ai que des vœux de réconfort virtuel à envoyer, c'est peu mais je ne crois avoir rien de plus.

J'ai encore de l'empathie (du moins, autant que d'habitude) envers les victimes du covid qu'envers celles du confinement, mais je n'en ai plus envers ceux qui devraient gouverner. Le ministre de la santé à l'Assemblée m'a fait l'effet d'un enfant de bas âge qui fait une colère parce qu'il ne peut avoir le jouet qu'il veut, et rien que ça me semble être un échec institutionnel majeur.

Je crois que je suis plus pessimiste que toi sur le futur des politiques de confinement, et même si on n'est pas à un ratage de niveau trumpien, je crains que les séquelles institutionnelles et sociales nous poursuivent au moins pendant des décennies (contrairement à ce que je pronostiquais il y a quelques mois <URL: https://instinctive.eu/weblog/0C9-apres-la-crise >), et à mon niveau personnel aussi.


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